dimanche 13 septembre 2009

Sedona


Elise, ma femme, m'a fait l'offre de vacances à Sedona pour une réunion familiale, c'est-à-dire, pour les trois enfants de ma famille : mon frère, ma sœur et moi. Puisqu'elle possède une multipropriété, elle est parvenue à faire un échange dans le même centre de vacances que nous avions visité il y a dix ans quand nous avions eu des vacances à Sedona. Par conséquent, nous étions six : Elise et moi, ma sœur Janet et son mari Louis, mon frère Greg et sa petite amie Kathy.

Une chose que j'ai bien planifié pour cette visite, c'était un tour en ballon. Il y a dix ans, quand Elise et moi avions visité Sedona, nous avions essayé de faire un tour en ballon mais il y avait trop de vent pour ça. Puisque nous avions essayé le jour juste avant notre départ, nous n'avions pas eu d'autre occasion pour essayer. Cette fois, j'ai réservé des places pour le deuxième jour de notre séjour dans l'idée d'avoir la possibilité d'un autre essai un autre jour si jamais il y avait trop de vent.

Heureusement, ce n'a pas été le cas. Le lundi, nous nous sommes levés à l'heure inhumaine de 4h pour nous préparer avant d'aller au point de rendez-vous devant le bureau central de notre complexe hôtelier. Une camionnette de la compagnie Red Rock Balloons est arrivée à 5h25 pour nous ramasser et par la suite notre chauffeur a traversé la ville de Sedona et a continué dans le parc national au rendez-vous avec le reste de l'équipe Red Rock.

Avant de commencer, l'équipe lance toujours un ballon d'essai. En étudiant sa trajectoire, l'équipe peut déterminer si les vents sont forts, les différences de vents aux diverses altitudes, etc. En un mot, si les vents conviennent et sont propice à un lancement. Évidemment, s'il y a trop de vent, une montée en ballon serait dangereuse.

Après cinq minutes à regarder le ballon d'essai, le chef de l'équipe a levé le pouce pour indiquer qu'on allait se lancer. Notre camionnette et les deux autres camions de Red Rock y compris les remorques contenant les ballons eux-mêmes sont partis pour le point de départ, le point de lancement. Un petit autocar plein d'autres passagers nous a rejoints.

Une fois sur place, nous avons remarqué qu'il y avait deux équipes et deux ballons. Notre ballon, le plus grand, possédait un panier avec des places pour vingt personnes. Ouah ! L'autre plus petit avait dix places.

Les deux équipes ont enlevé les paniers des remorques et ont commencé à étendre le tissu des ballons eux-mêmes, un tissu en nylon j'imagine. Elles ont installé un brûleur à chaque panier et puis elles ont penché chaque panier sur son côté. Les équipes ont ensuite attaché les cordes du ballon aux paniers et des cordes supplémentaires des paniers aux deux camions pour que les camions servent d'ancre pour les deux ballons. Enfin, elles ont placé des grands ventilateurs motorisés à la bouche de chaque ballon. Les ventilateurs servaient à gonfler le tissu du ballon mais une fois que le ballon ont été gonflé, le pilote a employé le brûleur à propane pour réchauffer l'air. Il faut imaginer que le ballon était étendu sur la terre y compris le panier. Pendant que l'air dans le ballon se réchauffait, le ballon se redressait lentement jusqu'à ce qu'il soit debout.

Eh, une autre chose. Pendant que le panier était sur le côté, le pilote a demandé à plusieurs passagers de monter dans le panier mais pour le faire, chacun a été obligé de s'allonger dans le panier sur le côté du panier. Notre panier, celui du ballon le plus grand était divisé en cinq compartiments, quatre pour les passagers, un central pour le pilote. La moitié des passagers a été ordonnée de monter dans chacun de quatre compartiments et dès que le ballon s'est redressé, ces passagers se sont trouvés debout. Amusant.

Le reste des passagers a grimpé à bord et j'ai fait la même chose à mon tour. Notre pilote a offert un petit discours sur quoi faire en ballon parsemé bien sûr de plaisanteries : « La section fumeurs est en dehors du panier. »

À ce moment-là, l'air réchauffé donnait de la portance au ballon. Le panier ne touchait plus le sol et la seule chose qui nous retenait était les cordes attachées au camion, notre ancre. Une question m'a traversé l'esprit : si jamais la portance avait atteint un niveau où le ballon s'était lancé avec le camion encore attaché. Ha ! Ça me donne une image marrante en tête.

Enfin, le pilote a hurlé « C'est parti ! » et a détaché les cordes. Les liens à la Terre mère ont été coupés et nous, une vingtaine de personnes sommes montés de la clairière, flottant silencieusement au-dessus des cimes des arbres.

Le silence régnait. Ça c'est la chose la plus frappante du vol que je me rappelle. De temps en temps le pilote réchauffait l'air dans le ballon et nous pouvions tous entendre le bruissement fort du brûleur à propane mais à part ça, le silence. Flottant en l'air comme ça me semblait de la magie. Pas d'avion, pas de corde, pas d'autre moyen d'expliquer comment nous étions des centaines de mètres au-dessus de la terre. C'était de la prestidigitation ! Où est David Copperfield ?

Je pense que tous les passagers ont eu le souffle coupé. L'air dans cette région est clair, extraordinairement clair. Ce coin des États-Unis n'est pas très industrialisé, par conséquent il n'y a pas de pollueurs. Ce matin-là ne faisait pas exception. Grâce à la clarté, nous pouvions regarder assez loin dans la distance. En plus, le ciel était tout à fait bleu, aucun nuage, et nous étions tous baigné de soleil; il était juste en dessus de l'horizon.

Au point plus haut, le pilote a atteint une altitude de 700 mètres et au plus bas, nous avons touché un étang. Ah, voilà l'histoire de l'étang.

Nous flottions près du sol en essayant d'apercevoir la faune et la flore. Lentement, nous nous approchions d'un étang. Le pilote nous a expliqué que rarement, il avait été capable d'exécuter une manœuvre qui s'appelle « Splash and Dash » et puisque nous nous sommes retrouvés juste au-dessus d'un étang, il allait tenter de la faire.

D'abord, je devrais éclaircir le terme pilote par rapport à une montgolfière. Un dirigeable ou un ballon dirigeable peut être dirigé. Néanmoins une montgolfière ou un ballon d'air chaud ne peut être dirigé tel quel. Le soi-disant pilote peut faire monter le ballon en réchauffant l'air ou le laisser descendre en laissant l'air refroidir mais il ne peut pas vraiment diriger le ballon. Le ballon et son pilote vont au gré des vents. Oui, il y a des rabats avec lesquels un pilote peut laisser échapper de l'air, toutefois le vrai pilotage d'un ballon reste dans la compréhension des courants d'air et comment l'air bouge d'une manière différente selon l'altitude. Notre pilote a parlé de la ville d'Albuquerque dans l'État du Nouveau-Mexique où chaque automne, il y a un festival de ballons, soi-disant le meilleur endroit pour un tel événement. Apparemment, à une altitude il y a un courant d'air qui s'éloigne de la ville et à une autre altitude il y a un autre courant d'air qui retourne à la ville. En conséquence, les aéronautes peuvent faire un tour s'ils suivent le bon courant d'air. À Sedona, le vent souffle toujours dans la même direction; nous partons d'un point dans un parc national et nous arrivons à l'autre côté du parc à la fin de notre trajet.

Au-dessus de cette mare, le pilote nous a fait remarquer que nous pouvions voir la réflexion de l'aérostat dans l'eau et bien sûr, nous-mêmes aussi. La surface reflétait le gigantesque ballon au-dessus de nos têtes et aussi le panier autour duquel je pouvais voir les visages des passagers regardant en bas. Tout le monde en a pris une photo. Lentement, nous sommes descendus jusqu'à ce que le dessous du panier ait touché la surface d'eau et puis, le pilote a allumé le brûleur pour réchauffer l'air et nous faire monter. Voilà, la manœuvre « Splash » plonger avec un gros plouf et « Dash » se précipiter.

La région autour de la ville de Sedona est typique pour cette partie des États-Unis. Elle ressemble au Grand Canyon du Colorado et c'est là que j'ai été frappé par la signification de cette comparaison. Quand on regarde des montagnes, on regarde un phénomène où des plaques tectoniques se heurtent et c'est cette collision qui relève la terre, qui pousse des roches en haut pour former des montagnes. En comparaison, cette région a été formée par l'action de l'eau. Elle a été submergée dans un ancien océan et les cañons, les vallées représentent l'érosion de la terre. Quand on regarde un monticule, une butte, une élévation de terrain, on a tendance à les considérer comme une montagne pourtant, en réalité, le dessus de l'élévation n'est que le niveau de la terre, la terre normale. On est vraiment en dessous du niveau normal de la terre dans une vallée ou un cañon.

Quand nous étions en ballon, flottant en dessus de la vallée et que j'avais une vue panoramique de la ville de Sedona, la vallée, les buttes, les soi-disant montagnes à distance, je me suis rendu compte de la perspective d'où nous étions. Il n'y avait pas de montagnes, nous étions dans un creux, une région souterraine. La cime de ces montagnes, le dessus de ces élévations de terrain étaient en fait la terre, le niveau zéro de cet endroit.

Sedona se situe dans une vallée où la moitié est occupée par la ville et l'autre par un parc national. Notre lancement a eu lieu d'un côté du parc, nous avons été emportés par le vent à travers le parc et enfin nous avons atterri à l'autre côté du parc juste à l'extérieur du parc. J'ai demandé au pilote comment il planifiait ces atterrissages et il m'a expliqué que ça dépendait du vent. Parfois, selon les conditions, il a été forcé à atterrir sur un terrain privé, un ranch. Néanmoins, malgré l'invasion aérostatique, les propriétaires accueillent chaleureusement ces étrangers volants.

Le voyage en ballon n'est pas bon marché, mais je peux ajouter que le jeu en vaut la chandelle. C'est une vraie expérience inoubliable.

2009-05-08

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