dimanche 13 septembre 2009

Nos chiens

Le chien est le meilleur ami de l’homme. Nous avons tous entendu cette expression mais qui parmi nous en a eu l’expérience ? Je vous présente aujourd’hui mes cicatrices, le trophée de mon temps passé en compagnie des animaux domestiques, je veux dire prétendument domestiqués.

Quand j’étais jeune, mon frère, ma sœur et moi, nous avions chacun notre propre chat. J’ai aimé avoir des animaux à la maison. Néanmoins, ma femme et moi, compte tenu de nos horaires chargés - elle est directrice (dirlo) d’une école primaire – nous avons décidés de ne pas avoir d’animaux domestiques. Malgré les protestations de nos deux filles, la question a été tranchée : pas d’animaux ! Nous étions farouchement opposés à l’idée d’en avoir.

Un jour, Charlotte, notre deuxième fille, s’est proposée comme bénévole à un événement supervisé par l’organisation Dystrophie musculaire Canada. Au cours de cet événement, quelqu’un a perdu son chien, un Shih Tzu. Charlotte a accepté de s’occuper du chien et de contacter la Société protectrice des animaux dans le but de retrouver le propriétaire du chien. Cela s’est traduit par un bref séjour de vingt-quatre heures que le chien, maintenant nommé « Mocha » par Charlotte, a passé dans notre foyer. Vingt-quatre heures, deux simples tours de cadran en la compagnie de cette petite créature si mignonne, charmante. Comme on dit au Québec : cé ben cute !

Je regardais les trois femmes de la maison dorloter ce chien. Elles le gâtaient. Elles le cajolaient avec toutes leurs tendresses maternelles. À ce moment, je n’ai pas compris la signification, la puissance de ce chien, de cet exemple parfait du charme canin face à l’instinct maternel de mes trois femmes.

Enfin, Charlotte a réussi à retrouver le propriétaire qui est passé chez nous pour reprendre son Shih Tzu. Voilà, une heureuse fin à notre histoire. Ah, mais est-ce vraiment la fin ? Pas du tout !

Une semaine plus tard, je suis rentré après mon travail, le train-train de mon métro-boulot-dodo et j’ai découvert ma femme et notre première fille Rebecca devant un ordinateur. Toutes les deux étaient en train de fureter sur Internet pour les informations sur les Shih Tzu. Ça, c’était curieux, mais je n’ai rien dit.

Une autre semaine est passée, je les ai vues rechercher des éleveurs de chiens Shih Tzu. Encore une fois, c’était curieux, mais je n’ai rien dit.

Une semaine plus tard, elles m’ont annoncé qu’elles avaient trouvé une éleveuse des chiens Shih Tzu dans la ville de St. Catharines et qu'elles avaient l’intention d’y aller pour rencontrer cette femme. Comment ? J’en étais ahuri. J’ai saisi ma femme par les épaules et je lui ai crié, « J’accuse ! » Elle avait capitulé. Elle avait cédé à nos deux filles. Elle avait décidé d’embarquer la famille sur l’arche de Noé et les animaux commençaient déjà à faire la queue devant notre porte.

Les chiens aboient, la caravane... s’arrête ! Que faire ? Trois votes pour, un vote contre.

Toute la famille s’est mise en voiture et nous sommes tous allés à St. Catharines pour rencontrer Joan, l’éleveuse de chiens Shih Tzu. Joan avait une douzaine de Shih Tzu dans le salon. Mes trois femmes aux yeux béats regardaient s’ébattre ces pelotes de fourrure mignonnes tout en murmurant leur approbation aux chiots. Rebecca m’a demandé quel chien je préférais. J’ai répondu que je préférais celui en porcelaine sur la tablette de cheminée. Rebecca m’a raconté plus tard que Joan m’avait donné un regard qui lui avait indiqué qu’elle n’avait pas trouvé ma remarque aussi amusante que moi, je l'avais trouvée.

Deux mois plus tard, ma famille a adopté un chiot Shih Tzu auquel mes filles ont donné le nom de « Mocha ».

En avril, nous allons arriver au huitième anniversaire de la naissance de Mocha. Où en sommes-nous maintenant ? Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps ?

Après un an, nous avons tous décidé que Mocha se sentait seul. Nous sommes retournés chez Joan, l’éleveuse et nous avons acheté un deuxième Shih Tzu que nous avons appelé Taffy. Je me suis dit que deux chiens ne sont pas plus difficiles qu’un seul. Le moment traumatisant a été quand je suis passé de zéro chien à un chien, et non pas d’un chien à deux chiens.

Je dois confesser qu’en dépit de ma mauvaise volonté, au fil des années, j’en suis venu à aimer les chiens, à les respecter. Cependant, j’ai quelques observations à partager avec vous.

D’abord, j’explique aux gens que je suis heureux d’avoir choisi les chiens d’une petite taille comme celle des Shih Tzu. Au lieu d’un ramasse-crottes, au lieu d’une petite pelle, j’ai seulement besoin d’une cuillère à thé.

Le pourcentage de notre budget domestique réservé aux petits sacs en plastique, les « Baggies », a triplé à la suite de l’arrivée des chiens.

Quand mes filles sont contrariées par leurs vaines tentatives d’apprendre aux chiens un tour, je leur dis en plaisantant « À quoi vous attendez-vous ? Ils n’ont qu’un quotient intellectuel de quinze ! »

Au début, nous nous étions mis d'accord, mes filles, ma femme et moi, sur le suivi d’un plan de promenades des chiens divisé parmi tous les membres de la famille. - Croix de bois, croix de fer, si je mens, je laisse William le faire. - Après un an, deux ans, c’est moi qui suis devenu le promeneur principal des chiens. Trois fois par jour. Sept jours par semaine. Cinquante-deux semaines par an. Qu’il pleuve ou qu’il vente. Même s’il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors, peu importe un temps à ne pas mettre le propriétaire du chien dehors. Votre serviteur, votre « père » serviteur était disponible et prêt à amener les petits à l’extérieur afin qu’ils puissent faire leurs besoins.

Crotte de bique ? Crotte de chien ! Il faut le faire. Il faut promener les chiens. Sinon ... J’ai entendu parler de la coutume qui dit que marcher du pied gauche dans une crotte de chien porte bonheur. Je peux vous dire sans hésitation qu’il n’y a aucun bonheur à marcher dans une crotte chez soi au milieu de la nuit quand on est chaussé de pantoufles.

Au début de mon récit, j’ai exprimé ma mauvaise volonté d'acquérir un chien. Au milieu de mon récit, j’ai décrit comment mon cœur a fondu. Où en suis-je en ce moment ?

Ma première fille, qui raffole de nos chiens, m’a toujours dit que si, un jour, elle achetait sa propre maison, elle prendrait les chiens. Dieu merci, l’année dernière, elle l’a fait. Rebecca et Philippe, le petit ami de Rebecca, ils ont signé l’hypothèque et ont pris possession de leur propre maison. Un mois plus tard, Rebecca a installé les chiens chez elle. Tout à coup, j’ai vu un changement dramatique de mon emploi du temps. Je ne promenais plus trois fois par jour. J’avais une heure de plus de libre chaque jour. Je n’avais plus besoin d'avoir constamment les petits sacs en plastique dans ma poche.

Auparavant, j’étais dans l’obligation constante de m’occuper des chiens. En ce moment, je me trouve dans les meilleures circonstances de ma vie. Quand Rebecca et Philippe viennent me rendre visite, ils sont accompagnés par les chiens. Je peux jouer avec les chiens, je peux les promener. Cependant, à la fin de la visite, les chiens rentrent chez Rebecca et Philippe. Je n’ai plus cette obligation constante de m’occuper d’eux, les chiens sont la responsabilité de Rebecca. Je n’ai plus de vie de chien !

2008-01-31

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