dimanche 13 septembre 2009

Le roi est mort

Le roi de la pop est mort ! Vive le roi !

Pendant que tout le monde pleure Michael Jackson, mort à l'âge tendre de 50 ans, des nouvelles font surface qui jettent un jour nouveau sur la cause de sa mort. Évidemment, nous allons tous être obligés d'attendre les résultats définitifs de l'autopsie et des tests toxicologiques, toutefois il semble que l'on ait bonne raison de penser que même si les drogues ne sont pas la cause directe de la mort de Jackson, l'emploi de celles-ci pendant des années auraient eu un effet délétère sur sa santé.

Elvis Presley est mort en 1977 à l'âge de 42 ans. On a indiqué que la cause était une crise d'arythmie mais on prétend toujours qu'il était question de l'abus de médicaments.

Howard Hughes est mort à l'âge de 70 ans d'une insuffisance rénale. Pourtant, on reconnaît qu'il a passé les huit dernières années de sa vie comme un ermite, constamment drogué, souffrant de malnutrition, sans contact normal avec personne.

Quel est le lien entre ces trois célébrités ? Je pense à la situation où la célébrité vit dans un cocon, loin de ce que nous appelons normal, entourée d'une réalité qui ne reflète pas la vraie réalité. Laissez-moi expliquer.

Nous vivons tous dans certaines contraintes. Nous ne sommes pas riches, pas tout à fait, et nous ne sommes pas capables d'acheter à souhait, comme nous le voulons : nous devons respecter le budget. Nous avons une famille, des amis et il nous faut les traiter avec respect, nous ne pouvons pas abuser d'eux. Sinon, nous courons le risque de les perdre.

Bon, ça saute aux yeux, c'est bien évident. Mais, qu'est-ce qu'une personne quelconque ferait si elle était à un moment dans sa vie où elle avait atteint un certain niveau d'indépendance financière et tout était possible ? Quand je dis tout, je veux dire que la personne en question n'a plus de contraintes, les contraintes dans lesquelles nous devons vivre, nous les normaux. Néanmoins, je veux pousser cette idée un peu plus loin en ajoutant l'aspect de cette indépendance financière où les gens entourant la célébrité commencent à la considérer comme une mine d'or et de ce fait, satisfaire les caprices de la célébrité devient bien évidemment le gagne-pain de ces parasites.

Tous les jours, nous recevons une réaction à nos actions. Nous tenons la porte à quelqu'un, on nous remercie d'un sourire. Nous sommes fâchés avec quelqu'un, on nous présente son mécontentement. En réalité, on nous donne une réaction à ce que nous faisons, une rétroaction si vous voulez.

J'ai lu les biographies de Howard Hughes et d'Elvis Presley. Dans chacune des histoires, j'ai découvert une célébrité qui était entourée de gens qui dépendaient financièrement de cette célébrité et ne voulant pas perdre leur source de revenus, ils faisaient tout pour satisfaire aux lubies de cette célébrité. J'ai été frappé par la situation où la célébrité ne recevait plus de rétroaction, elle n'avait plus de vraies réactions à ses actions. J'ai lu la description d'une personne sans contrôle, sans maîtrise de soi.

Je suis certain que la personne en question, la célébrité n'a pas commencé avec l'intention de perdre sa maîtrise de soi. Le phénomène s'est développé pendant une période de temps, lentement, sans que l'on s'en aperçoive. On pousse la situation, on dépasse un peu les bornes, toutefois, personne ne dit rien. Après un certain temps, une incartade, un léger écart de conduite pourrait devenir une excentricité, même une anomalie pas du tout acceptable. Mais je reviens à cette question de réaction. Si personne ne dit rien, si personne ne fait remarquer à la célébrité que ce qu'elle fait n'est pas acceptable, comment la célébrité peut-elle le savoir ? L'entourage de la célébrité devient complice en ne disant rien.

Howard Hughes a passé les huit dernières années de sa vie dans un lit, constamment drogué, regardant des films à la télévision. Ce n'est pas normal. Mais qui aurait pu l'arrêter ? Elvis Presley prenait à ce qu'il paraît tellement de médicaments, qu'il n'y avait aucune surprise qu'il soit mort. Ce n'est pas normal. Mais qui aurait pu l'arrêter ?

En anglais, on emploie le terme « enabler », facilitateur, mais d'un sens péjoratif. Un facilitateur facilite, favorise le comportement progressivement anormal de la célébrité. Et ici, je dois ajouter la question de l'emploi des drogues. Le médecin personnel d'Elvis Presley fut accusé plusieurs fois d'avoir prescrit des médicaments excessifs au chanteur. Selon mes recherches, il a enfin perdu sa licence. Hier soir, j'ai vu à la télé une nouvelle qui a indiqué que Michael Jackson avait embauché un médecin comme médecin personnel à une rétribution mensuel de 150 000 $ US par mois. Par mois ! Ne pense-t-on pas qu'il y ait une possibilité qu'un médecin troque son serment d'Hippocrate contre un serment d'hypocrite compte tenu d'une telle récompense pécuniaire ? Hé ! Montre-moi le fric, je te montrerai la dope.

Nous ne sommes pas riches. Nous ne somme pas célèbres. Cependant, nous sommes sauvés de nous-mêmes par les contraintes de nos vies. Nous ne pouvons pas acheter tout ce que nous voulons quand nous voulons. Et je pense que nous n'avons pas de soucis de ne pas recevoir de réactions à nos actions. Nous avons une famille, des amis qui sont tout à fait prêts à nous dire quand nous sommes impolis, bêtes, quand nous avons dépassé les bornes. Pas de possibilité de nous voir perdre la maîtrise de nous-mêmes.

Ce dernier point est curieux. Nous sommes entourés de gens qui ne dépendent nécessairement pas de nous, pas financièrement. Par conséquent, je vois qu'il n'y a pas ce même besoin de satisfaire à nos caprices. Si nous voulons quelque chose, ces autres, qui ne dépendent pas financièrement de nous, n'ont pas la même contrainte de nous répondre doucement, ils n'ont pas peur de perdre leur gagne-pain.

La célébrité. La richesse. Même le pouvoir. Beaucoup de choses dont je pourrais être jaloux. Cependant, je remarque que moi je suis encore en vie.

2009-06-30

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