dimanche 13 septembre 2009

La Danse

Depuis un certain temps, ma femme exprimait le désir que nous nous inscrivions à un cours de danse. Bien que je n'aie jamais pris au sérieux l'idée de me voir à une leçon de danse, je suis arrivé à un point dans ma vie où je suis prêt à toujours répondre à n'importe quelle offre « Pourquoi pas ? ». Comme dans le film « Sans plus attendre » (The Bucket List) où les protagonistes ont dressé une liste de choses à faire avant de mourir, je me suis décidé à saisir les occasions qui se présentent pour que je ne me dise pas un de ces jours que j'ai raté le coche.

Elise fit des recherches et trouva une école dans le quartier de la Distillerie qui s'appelle « Dance District ». En novembre 2008, nous commençâmes notre incursion dans la danse avec l'objectif spécifique d'apprendre deux ou trois pas pour être capable de nous mouvoir ensemble sur la piste de danse pendant notre croisière en janvier 2009. Bon, trois mois de leçons hebdomadaires, assez de temps pour transformer deux grenouilles en prince et princesse dansants ?

Je devrais ajouter ici que tout le monde a dansé à tel ou tel moment. Cependant, si on pense à une discothèque, à une boîte de nuit, la plupart du temps, un couple danse à part, chacun faisant ses propres pas. Au contraire, la danse de salon se danse en couple, on ne danse pas chacun de son côté. Il y a des règles du jeu, chacun a son propre rôle dans le cadre d'un couple et le but est de danser ensemble d'une façon coordonnée.

Notre instructrice, Isabelle, se montra très compétente. Polonaise de souche arrivée au Canada depuis 10 ans pour finalement réussir à mettre sur pied sa propre affaire; chapeau, très courageuse !

Moi, je n'avais aucune idée de quoi faire. Je partais bien de zéro. Toutefois, je découvris qu'Isabelle avait une manière amicale mais ferme avec ses étudiants. Elle était instructive et très patiente. Je souligne sa patience parce qu'Elise et moi étions un peu maladroits, surtout au début.

Je dois glousser en y pensant. Au début de l'instruction, je n'avais pas d'idée claire de comment la danse fonctionnait. Je ne l'avais jamais faite, je n'avais pas d'expérience semblable avec laquelle je pouvais comparer. Néanmoins, Isabelle nous fit remarquer deux ou trois fois que nous avions tous les deux un bon sens du rythme. Même si nous ne savions pas les pas, nous pouvions entendre correctement la musique et l'interpréter.

Isabelle nous apprit la rumba pour notre première danse. Elle pensait que c'était une des danses les plus simples, un pas un peu plus lent et plus facile à suivre. Elle nous dit aussi que l'apprentissage devient plus facile avec l'expérience. Au moment où j'écris, après huit mois d'instruction, je dois admettre qu'elle a raison. Nous sommes loin d'être experts en danse, pourtant je peux remarquer que maintenant, nous comprenons un peu mieux l'instruction d'Isabelle et apprendre un peu plus facilement de nouveaux pas.

Dès le début, Isabelle essaya bien de clarifier les rôles que chacun de nous avait dans la danse. L'homme mène, la femme suit. L'homme commence toujours du pied gauche, la femme commence toujours du pied droit. C'était ici qu'elle plaça une petit blague en anglais : la femme commence toujours du droit (the woman always starts on her right) parce que les femmes ont toujours raison (because women are always right).

Pendant chaque leçon, Isabelle ajoutait petit à petit un peu de sa propre philosophie sur la danse. Ce fut à travers cette idée de la danse que je commençai à voir la danse comme une métaphore de la relation homme femme.

L'histoire nous a montré des rôles de l'homme et de la femme plutôt traditionnelle : l'homme est agressif, la femme est passive. Toutefois, l'âge moderne met surtout en avant l'importance d'un changement de ces rôles où nous voyons un homme assuré et une femme réceptive. Nous avons troqué l'agressivité et la passivité contre l'assurance et la réceptivité. Au lieu de suivre une politique sexuelle basée sur la domination, nous avons entamé une politique d'égalité, un partenariat. C'est ça dont Isabelle nous a parlé. Dans la danse, oui, l'homme a le rôle de leader. Il mène, la femme suit. Cependant, Isabelle a souligné qu'il y a toujours un choix dans la danse. L'homme offre à la femme de danser, la femme a toujours le choix d'accepter l'offre ou de la refuser. Il n'y a pas de question de domination, c'est un partenariat. Une fois que l'offre est acceptée, c'est là où commence la danse.

Dans ces rôles, Isabelle pointa l'importance de la politesse et du respect dans la danse. Si vous me permettez de redire ce qu'elle a dit en mes propres mots : la différence est la déférence avec laquelle l'homme traite une femme.

Et bien sûr, l'ironie d'avoir une femme comme instructeur de danse ne m'échappait pas. J'ai blagué en disant qu'à l'âge de 56 ans, je me faisais apprendre à être un homme par une femme.

Isabelle a aussi fait mention d'un autre aspect de la danse très important pour l'homme. Pour bien danser, l'homme doit avoir de l'assurance et il doit savoir ce qu'il fait. Il m'est venu à l'esprit que sans savoir ce qu'on fait, il pourrait être tout à fait impossible d'avoir de l'assurance. C'est amusant comment Isabelle a présenté l'idée que l'homme a parfois un rôle plus important dans la danse parce qu'il a la responsabilité de mener la femme, d'être le leader du couple et il doit savoir ce qu'il fait et il doit le faire avec de l'assurance. Hé, pas de pression !

Je dis à ma femme en plaisantant que je vois maintenant que ce ne sont que les vrais hommes qui savent danser. Je plaisante en disant ça ? Peut-être que c'est vrai ! Compte tenu de la liste d'exigences : confiance en soi, s'y connaître en danse, respectueux, poli ... mince alors, il faut vraiment être un homme, un vrai homme pour être en mesure de danser. Ha ! Et tous les hommes ont toujours pensé que savoir danser est un signe d'une mauviette, d'un gay. Au contraire !

Jusqu'ici, ma femme et moi avons appris un peu des danses suivantes : la rumba, la valse, le slowfox, le tango, le swing et le merengue. Évidemment, nous ne sommes pas du tout des experts en la matière, pourtant nous nous amusons bien et pour le moment, nous continuons. Je fais sourire Isabelle encore quand je lui dis que Fred et Ginger, en faisant référence à Fred Astaire et Ginger Rogers, n'ont pas de quoi s'inquiéter concernant leur réputation du couple dansant le plus célèbre. William et Elise ne visent pas à les remplacer. Ha !

2009-07-09

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