mardi 15 septembre 2009

Comment choisir un film

L'autre jour, un homme que je connais, Patrice, m'a expliqué pour la deuxième fois qu'il avait vu un film le week-end passé. Cette fois, « Ghost of Girlfriends Past ». Cependant, ce qui est intrigant dans cette histoire, c'est comment il a choisi le film à voir.

Apparemment, quand il a du temps de libre, il aime aller, sans organiser ou planifier en avance, au cinéma. Une fois là-bas, il regarde la liste de films et il en choisit un selon l'horaire de la prochaine séance. S'il arrive disons à six heures du soir et la prochaine séance commence à six heures, c'est pour lui déjà décidé que cette séance sera la sienne.

La première fois qu'il m'a raconté tout ça, j'en étais un peu perplexe et j'avais à son encontre, une mine interrogatrice. Quant à moi, quand l'envie me vient de voir un film, j'essaie tant bien que mal de choisir la qualité avant tout. Après tout, je ne veux pas gaspiller mon temps et comme on dit en blaguant « Ce navet représente deux heures perdues de ma vie que je ne peux jamais réclamer ! »

La deuxième fois qu'il m'a parlé d'un d'eux qu'il avait vu le week-end, il a ajouté que celui-ci « Ghost of Girlfriends Past » n'avait pas été de grande qualité. Dans cette quête de l'inconnu, le premier a été un grand succès à l'encontre du deuxième qui ne l'a été. Dans ce concept de prise de décision, j'ai pris avec Patrice le temps qu'il faut afin de discuter des détails de cette atypique façon de procéder dans le hall d'entrée des cinémas en vue de sélectionner un film.

Je lui ai expliqué comment je consulte toujours le site Web « Rotten Tomatoes ». Ce site cote tous les films récents d'après les opinions des critiques professionnels du cinéma. Après avoir eu la malchance de voir deux ou trois mauvais films, la malchance de gaspiller ma vie, je suis tombé sur le site « Rotten Tomatoes » et j'ai découvert que leurs cotes étaient une évaluation précise de la qualité d'un film. Par conséquent, avant de voir quoi que ce soit, j'essaie … non, je le considère comme une obligation de retrouver la cote du film d'après « Rotten Tomatoes » pour bien juger si oui ou non je devrais voir un film.

Les grands producteurs de films sont experts dans l'art de promouvoir leurs créations. Même si le film n'est guère de grande qualité, ils parviennent à créer de la publicité si pas tout à fait fausse, qui exagère les bons moments du film sans indiquer que l'ensemble de celui-ci est une perte de mon temps. « Rotten Tomatoes » me permet de comprendre la qualité d'un film d'une manière objective au lieu d'avaler la pub telle quelle sans réflexion.

Patrice n'a jamais entendu parler de ce site Web. Je lui ai envoyé un courriel dans lequel j'avais mis l'adresse du site avec l'explication que j'espérais qu'il consulterait le site et réfléchirait sur la cote avant de voir son prochain film.

À propos, la meilleure cote d'un film est 100% et le film « Ghost of Girlfriends Past » a reçu 27 %. 27 % ? Je refuse de sortir de mon appartement pour 27 % !

2009-05-11

Québec

Le Canada est un pays officiellement bilingue mais l’est-il vraiment ? Le Canada a deux héritages mais les reconnaît-on tous les deux ? Le Canada comme confédération est une union de divers groupes mais restera-il un ensemble cohérent ?

Au cours de ma vie, la question du Québec et de sa position au sein de notre pays a été soulevée à maintes reprises. En effet, je peux même dire que cette question semble sempiternelle, elle n’est jamais résolue, elle n’est jamais tranchée. Soit dans les salles de classe, soit dans les journaux, soit à la télévision, je l’ai entendue je ne sais combien de fois. Cependant, pourquoi revenons-nous toujours à ce mouton-là, à cette brebis galeuse de nos affaires patrimoniales ?

Selon le Petit Robert, une confédération est définie comme une « union de plusieurs États qui s'associent tout en conservant leur souveraineté ». Bon, si j’examine le Canada d’est en ouest, la confédération du Canada, je trouve plusieurs groupes, plusieurs états qui sont arrivés à garder leur souveraineté en tirant profit de leur association. Quels groupes ? Les provinces, bien sûr. Entre parenthèses, je ne vais pas m’embarquer dans l’affaire des autochtones, je me restreins à la question du Québec.

Je pense que je peux mettre en avant assez facilement que l’association des provinces a amélioré leurs situations individuelles, qu’elle a amélioré toutes leurs économies. En outre, le tout est plus grand que la somme des parties. L’ensemble des provinces constitué en un pays leur permet de mieux conserver leur propre souveraineté et même la souveraineté de leur confédération face à l’hégémonie économique et culturelle de notre voisin gigantesque du sud et face à la mondialisation qui met le Canada en concurrence avec tous les autres pays au monde.

Alors, où se trouve le problème ? Pourquoi revenons-nous à nos moutons pour trouver un bélier en train d’ouvrir une brèche dans la Grande Muraille du Canada ? À mon humble avis, le vrai problème entre le Québec et le reste du Canada ne réside pas dans les différences de culture et d’héritage. Il ne s’agit même pas d’un défaut d’autodétermination de la part des québécois dans le cadre du fédéralisme canadien. C’est tout simplement une question de langue. Le Québec parle français, le reste du Canada parle anglais. C’est tout. Rien d’autre à considérer.

Je peux déjà entendre les exclamations de surprise, les mots de désapprobation, voire les gloussements et le ricanement de ceux qui dédaignent cette perspective comme trop simpliste et étroite. Néanmoins, réfléchissez et laissez-moi mettre sur la table un concept fondamental pour le développement et le maintien des relations entre deux groupes de personnes.

Comment pouvons-nous entretenir de bons rapports avec quelqu’un si nous ne pouvons nous parler, si nous ne pouvons communiquer, l’un avec l’autre ? Si j’étudie les rencontres que j’ai eues à Toronto avec divers groupes ethniques, linguistiques, je vois un dénominateur commun, un lien entre ces gens et moi qui nous donne la capacité de nous entendre, de trouver un point commun pour construire un pont pour relier nos vies parfois tout à fait différentes. Si je regarde ces gens qui ont montré de temps en temps des vies diamétralement opposées à la mienne, je vois : le chinois qui pratique le taï chi dans le parc chaque matin à sept heures, le sikh qui porte un turban, le musulman qui effectue cinq prières par jour, le juif orthodoxe qui porte la kippa. Toutefois, malgré ces différences bien évidentes, nous pouvons nous parler. Nous avons un moyen de combler le fossé entre nous étant donné que nous parlons la même langue et nous pouvons nous expliquer les uns aux autres nos points de vue. Sans cette communication, qu’est-ce que je verrais ? Seulement les différences, peut-être l’étrangeté de ces vies en comparaison avec la mienne ? En un mot, sans communication, nous ne verrions que les différences entre nous sans la possibilité de nous concentrer sur les similarités entre nous.

Et maintenant, après avoir établi l’importance, à mes yeux, d’une langue partagée, retournons au Québec en nous posant la question : Comment pouvons-nous vivre ensemble si nous ne pouvons nous parler ? En dépit de toutes les langues parlées dans les divers marchés de Toronto n’importe quel samedi matin, nous pouvons toujours nous parler en anglais, la langue considérée comme universelle dans ce contexte. Cependant, si je décris la même situation au Québec, vais-je demander à quelqu’un de parler la langue soi-disant universelle des marchés de Toronto, l’anglais ? Le Québec ne pourrait-il pas me demander de parler le français ? Ah, c’est là que le bât blesse. Tous les divers groupes aux marchés du samedi matin peuvent utiliser leur langue maternelle mais ils se parlent les uns avec les autres en pratiquant l’anglais. Quelle sera la langue universelle entre le Québec et le reste du Canada ?

Au cours des années, j’ai eu des occasions d’écouter des histoires typiques d’anglophones face aux québécois. Ces histoires se sont résumées en une description de comment les anglophones n’avaient pas pu très bien communiquer avec les québécois sans expliquer clairement que les anglophones n’essayaient que de parler l’anglais et jamais le français. C’est-à-dire que les anglophones ont décidé unilatéralement que la langue universelle, la langue commune allait être l’anglais et que si les québécois ne parlaient pas anglais, c’était parce qu’ils refusaient de le parler, c’était parce qu’ils étaient « difficiles ». Il était intéressant de noter que je n’ai pas très souvent entendu un anglophone dire qu’un québécois ne connaissait pas l’anglais. Non, il ne s’agissait pas d’un manque de connaissances, c’était presque toujours une question que les québécois étaient difficiles, qu’ils refusaient de parler anglais.

Voilà, quelque unes de mes observations sur ce sujet.
  • Les Québécois ont deux bras, deux jambes, deux yeux mais seulement une tête. Ils respirent, ils mangent, ils dorment, ils mènent une vie comme n’importe qui d’autre. Je veux dire que les québécois sont des êtres humains comme moi, comme nous, comme les anglophones.
  • Les anglophones ont la fausse impression que tous les québécois peuvent parler anglais cependant, selon les statistiques, il n’y a que 41% des francophones qui sont bilingues. Cela veut dire que la majorité de francophones, la majorité des québécois sont unilingues. Remarquez que 9% des anglophones sont bilingues (anglais et français).

Est-ce que j’ai une solution ? Pas du tout. « Pantoute ! » Toutefois, au risque de vous choquer, j’aimerais parler de l’histoire de John Greg Lambton, le premier Comte de Durham.

Les Rébellions de 1837-38 ont été causées par le traitement de faveur accordé aux anglais dans la colonie britannique du Bas Canada au détriment des francophones. La couronne a envoyé au Canada le Comte pour enquêter sur les circonstances de la rébellion. Le résultat de cette visite a été un rapport dans lequel Durham a recommandé que le Haut Canada et le Bas Canada soient réunis dans le but de créer une situation où les anglophones sont majoritaires. De plus, une politique d’immigration britannique forcerait la population canadienne française à choisir la voie de l’assimilation linguistique et culturelle.

La couronne a suivi les conseils de Durham. En 1840, on a vu la formation de la Province du Canada dans l’objectif d’assimiler les Canadiens français en les submergeant dans une mer anglophone. Néanmoins, cette politique a échoué. D’abord, les Canadiens français ont réagi par la revanche des berceaux, c’est-à-dire une stratégie promue par l’Église Catholique de faire plus de bébés que les colons anglais afin de devenir supérieurs en nombre. Deuxièmement, les Canadiens français ont maintenu une forte appartenance à leur territoire et sont restés réunis. Malgré les efforts des Britanniques, les francophones n’ont pas été dispersés parmi les anglophones, les francophones comme groupe n’ont pas été divisés, ils n’ont pas été dilués. Par conséquent, en 1864, à la conférence de Charlottetown, ils ont utilisé les discussions sur la formation du Canada pour reformer une province séparée, le Québec.

Par conséquent, je peux mettre en avant que la situation telle qu’elle existe aujourd’hui serait tout à fait différente ou plutôt non existante si les conseils de Durham avaient réussi à faire assimiler les francophones dans la population anglophone. Le Québec tel quel n’existerait pas !

Pour conclure, je dois souligner que dans ce petit discours, je n’ai pas touché à tous les aspects de la question du Québec. Je n’ai même pas offert de solution, de résolution pour une affaire qui revient toujours sous forme d’un référendum sur la séparation ou d’un autre gros titre annonçant l’intention du Parti Québécois de continuer à lutter pour cette idée. Cependant, j’aimerais retourner à cette question de la langue. Quelle sera la langue universelle du Canada ? Quelle sera la langue de choix entre le Québec et le reste du Canada ? Allons-nous arriver à un point, comme dans les marchés de Toronto, où nous pouvons nous parler l’un à l’autre en employant une langue commune ? Oui, on peut mettre en avant l’anglais comme la langue de la majorité des Canadiens, pourtant le Québec peut-il mettre en avant sa propre langue maternelle ? Je prétends qu’aussi longtemps que cette question reste irrésolue, nous allons tous lire dans les journaux un autre essai des séparatistes qui veulent nous rallier à l’idée que le Québec devient pays indépendant.

2008-03-31

Le panier à fleurs suspendu


Ce week-end passé, ma femme s'est embarquée dans un projet destiné à embellir les deux loggias de notre appartement. Elle a acheté deux paniers à fleurs dans l'intention de les suspendre des garde-fous, un panier pour chaque loggia.

À première vue, cette idée a semblé assez raisonnable, assez facile. Cependant, quand elle est rentrée, elle avait en main, ou devrais-je dire en quatre mains parce que j'ai dû l'aider, deux paniers qui pesaient au moins 25 kilos chacun. Ces paniers étaient beaucoup plus grands que je ne les avais imagés. J'ai jeté un coup d'œil aux supports et je me suis rendu compte sur-le-champ que nous aurions de la difficulté à les installer.

Les garde-fous de nos loggias consistent en un cadre métallique attaché au mur. Le cadre est divisé en deux parties et chaque partie comprend un carré de verre. C'est là où se trouve le problème avec les supports. L'idée de ces supports est d'entourer la barre horizontale du garde-fou d'une attache en plastique. Il faut mettre la partie supérieure du panier, un panier fait d'un squelette en barres métalliques, et la barre horizontale du garde-fou ensemble, l'un à côté de l'autre et les attacher ensemble avec un cordon en plastique. Malheureusement, les carrés de verre remplissent presque tout l'espace vide du garde-fou et il n'y a pas de place où nous pouvons entourer la barre horizontale du garde-fou de l'attache.

Bon, cette découverte nous a amenés à une autre idée, l'idée d'un support en forme de S. Le dessus du S s'attache à la barre horizontale du garde-fou, le dessous du S s'attache à la partie supérieure du panier. Cependant, nous n'avions pas de ce type de support. Où pouvions-nous trouver un tel truc ?

Dimanche après-midi. Il faisait beau mais frisquet, je me suis décidé à visiter le magasin Canadian Tire en ville, pas loin de notre condo. J'étais certain que le support en forme de S existait, je devais tout simplement le dénicher.

Portant mes lunettes de soleil, j'ai entamé le trajet à pied. Comme toujours, il y avait du monde sur la rue Queen. J'ai foncé à travers la foule et j'ai traversé plusieurs rues y compris l'avenue University. Assez souvent, il y a un musicien quelconque au carrefour de Queen et University, toujours au coin nord-est. Cette fois, j'ai vu un écossais tout à fait habillé en costume écossais, y compris le kilt, en train de jouer de la cornemuse. Voilà, ça c'est quelque chose que je ne vois pas tous les jours. Ha !

Enfin je me suis trouvé au carré Nathan Phillips. J'aime la grandeur de cet espace et par conséquent, j'y ai marché à travers. J'ai marché autour de la fontaine et puis, au dernier moment, j'ai décidé de visiter le jardin de paix. Au milieu du carré juste à un côté, il y a le Jardin de paix qui comprend un petit jardin, une fontaine et une petite structure. Je me suis arrêté pour lire les plaques qui décrivaient l'origine du jardin. La ville de Toronto a érigé tout ça comme un monument pour la paix en 1984. Le premier ministre Trudeau a assisté à la cérémonie du commencement des travaux en mars. Le pape est venu en septembre pour bénir le projet et aussi pour verser dans la fontaine de l'eau qui provenait de la ville de Nagasaki au Japon, le site de la deuxième explosion nucléaire de la Deuxième Guerre mondiale. La reine Elise II a dédié le jardin en novembre. Pas mal de dignitaires pour un si petit jardin.

Après cette balade agréable, j'ai continué à marcher au magasin Canadian Tire où, malgré mes meilleurs efforts, je ne suis pas parvenu à trouver le bon support en forme de S. J'ai été obligé de rentrer les mains vides. Je savais que ma femme serait déçue, elle attendait avec impatience l'installation de ces paniers de fleurs à nos balcons après avoir fait pas mal de travail pour assembler ces paniers, incluant un choix divers de fleurs. Il nous fallait persévérer dans notre quête du support parfait. Nous avons perdu la bataille mais pas la guerre !

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À propos, laissez-moi expliquer une expression anglaise qui est employée pour décrire quelque chose de grand ou d'important. Avant le début de la guerre en Iraq, Saddam Hussein a essayé de dissuader les américains d'attaquer son pays en les menaçant d'une grande guerre, « the mother of all wars ». Depuis ce temps, cette expression est devenue très courante dans le lexique des actualités américaines, même dans la langue de la rue. S'il faut montrer l'importance ou l'ampleur d'un problème, tout ce qui est nécessaire est de préfixer le nom du problème de l'expression figée « the mother of all ... ». Par exemple, je peux appeler la crise économique actuelle « the mother of all economic crisises ». Je peux appeler la faillite de General Motors « the mother of all bankruptcies ». J'ai bien mal à la tête ? « I have the mother of all headaches. »

J'ajoute cette postface pour éclairer ma réaction initiale à ces paniers de fleurs plus grands que je ne les imaginais. Je les ai appelés « the mother of all flowerbaskets ». Bien sûr, je l'ai dit dans ma barbe, je n'osais pas le dire à haute voix par peur d'avoir l'air de critiquer ma femme. Elle a beaucoup travaillé pour assembler les paniers, quand même, ils sont plus significatifs que l'image du panier que j'ai bâtie en tête. Maintenant, je dois continuer à tenter de trouver ce mouton à cinq pattes, ce rare support S.

2009-05-31

dimanche 13 septembre 2009

Dieu

Récemment, j'ai lu un article sur un homme politique du parti conservateur dans la province d'Alberta qui avait suggéré l'ajout du créationnisme au programme scolaire. Cet homme avait expliqué d'après le journaliste comment notre société devait offrir à chaque étudiant la possibilité de voir l'alternative à l'évolutionnisme. J'ai dû glousser. Encore une fois, quelqu'un, animé des meilleures intentions, s'est montré par inadvertance tout à fait contradictoire à sa propre religion. Comment ? Si les voies de Dieu sont impénétrables, comment les créationnistes peuvent-ils prétendre connaître Dieu ?

Quand j'étais enfant, comme beaucoup dans le monde judéo-chrétien, j'allais à l'église le dimanche avec toute la famille. Nous étions protestants et je participais à une école du dimanche, une période d'instruction sur la Bible et d'autres choses religieuses. C'était dans ce cours où nous étudiions le livre de la Genèse : le monde avait été fait en six jours et le monde avait été créé il y a six mille ans. En fait, chez nous, mon père avait une Bible familiale dans laquelle je pouvais trouver des documents supplémentaires. L'en-tête de chaque page dans cette bible indiquait la date des événements décrits sur la page. Au début de la Genèse, chapitre 1, verset 1, l'en-tête montrait 4 004 av. J.-C.

À cette époque, j'étais intéressé à la science et à la science-fiction. C'était pendant mes lectures sur ces deux sujets que je suis tombé sur deux choses qui ont élucidé pour moi une vérité, la vérité.

D'abord, les dinosaures. Dans un livre de science-fiction, j'ai lu une histoire captivante sur ces animaux cependant, j'ai découvert par la suite que beaucoup de détails sur les dinosaures dans ce livre de fiction étaient vrais. Selon les experts, ces créatures avait erré sur la terre il y a 200 millions d'ans. Évidemment, cette date est bien avant la date de 4 004 av. J.-C. marquée dans ma bible.

Deuxièmement, en étudiant notre système solaire, j'ai découvert des détails curieux sur les autres planètes. Par exemple, tandis que la rotation de la terre est à peu près 24 heures, la rotation de Jupiter est un peu moins de 10 heures, celle de Mercure est presque 59 jours, celle de la planète Uranus est 17,24 heures. Tout à coup, il m'est venu à l'esprit que le concept du « jour » est basé sur la rotation de la planète et pendant que notre jour comprend 24 heures, cela ne veut pas dire que l'idée de « jour » ne peut pas être différente dans d'autres circonstances.

En plus, l'orbite de la terre autour du soleil définit notre année, c'est-à-dire, la période de 365 jours. L'orbite de la planète Uranus prend 84 ans et 7,5 jours, celle de Jupiter prend 11 ans et celle de Mercure prend 59 jours. Encore une fois, j'ai eu une révélation où le concept d'une année peut varier : notre année est 365 jours mais l'idée d'une année peut être plus courte ou plus longue selon les circonstances. J'ai même lu que la rotation de la Voie Lactée, notre galaxie est évaluée à 226 millions d'années.

Le lien biblique de tout ça ? Je reviens à la Genèse et la création du monde en six jours. Si je tiens compte de la possibilité que le temps d'un jour peut varier, pourquoi ne puis-je pas dire qu'un jour pour Dieu pourrait être le temps d'un billion d'années ? Comment peut-on fixer la période de temps à 24 heures ? Je pense que c'est trop simpliste, je pense que cette idée étroite, cette idée où la race humaine est le centre de l'univers, ne considère pas d'autres possibilités.

J'imagine que maintenant, vous voyez ce que je pensais quand j'étais enfant. Tout à coup, l'histoire de la Genèse et l'explication des dinosaures cadraient ensemble très bien. Quand la personne a rédigé la Genèse, quand cette personne a copié l'histoire et a employée l'expression « en six jours », elle parlait de six jours de Dieu, non pas six de nos jours et un jour pour Dieu n'est pas comme un jour pour nous. Voilà, nous avions notre Genèse et la création en six jours et en plus, nous avions les dinosaures. Ça sautait aux yeux ! Ce n'était pas question de la fausseté de la Bible, mais plutôt, de son interprétation.

Je me rappelle que j'étais très intéressé par cette révélation et je voulais en parler avec mon instructeur de mon école du dimanche. Il a refusé. Il devait suivre le programme scolaire exigé et il ne voulait pas, il ne pouvait pas parler de mes idées qui étaient tout à fait hors de programme. Le résultat ? Je suis devenu désenchanté de l'école du dimanche et chaque dimanche, quand toute la famille allait à l'église ensemble, mon père et ma mère participaient au service et moi, censé aller à l'école du dimanche, faisais l'école buissonnière. Hé ! Une chose en amenant une autre, d'abord les dinosaures, puis la délinquance. Ha !

Aujourd'hui, après y avoir réfléchi, j'ai d'autres commentaires à donner sur la question du créationnisme.

J'entends de temps en temps que nous sommes tous les enfants de Dieu. Bon, qu'est-ce qu'un parent dit à un enfant ? Est-ce qu'un parent explique la théorie atomique à un enfant ? Je pense que non. Si je reviens à cette idée que nous sommes les enfants de Dieu, est-ce que Dieu, notre parent, nous a expliqué tout ? Nous a-t-il expliqué la théorie atomique ? Je pense que non. Il nous a laissés la découvrir nous-mêmes, quand nous étions prêts, quand nous avions la maturité de la comprendre.

Les voies de Dieu sont impénétrables. Si c'est vrai, comment peut-on dans n'importe quelles circonstances prétendre connaître la volonté de Dieu ? Si on dit une chose pareille, je dois le considérer comme le comble de l'arrogance, de la prétention. Un être humain, un être si simple, si petit, peut-il prétendre connaître, comprendre, saisir l'étendue de Dieu, de sa volonté, de son plan dans l'univers ?

J'ai entendu parler d'un livre de science-fiction, malheureusement je ne l'ai jamais lu, où l'histoire décrit l'arrivée d'une race d'extra-terrestres si avancés que leur niveau de développement en comparaison du notre est comme notre niveau de développement en comparaison de celui des fourmis. Pouvons-nous imaginer la race humaine d'un point de vue où notre stade de développement n'est pas si avancé, que nous ne sommes que des fourmis ? À cause de notre point de vue si étroit face à l'univers, nous pensons toujours que nous sommes au sommet de la chaîne alimentaire et nous avons de la difficulté, non, nous sommes incapables de voir la possibilité qu'il y a quelque chose au-delà de notre niveau d'existence. Le monde a été créé il y a six mille ans ? Dieu, notre père nous a raconté, à nous les enfants, une histoire simple parce qu'il croyait que nous n'avions pas la maturité, le développement d'esprit de comprendre autrement. Je vois que même aujourd'hui, il y a des gens qui ont tellement de difficulté à accepter, à considérer cette idée. Il n'y a pas de Père Noël ? Dieu voulait dire autre chose que six jours ? Parfois la vérité est difficile à comprendre, difficile à avaler.

2009-08-18

Comme le monde est grand

Nous connaissons tous le dicton « comme le monde est petit ». Je pense que nous avons tous une histoire dans laquelle nous avons vécu des moments insolites comme rencontrer quelqu'un que nous n'avions pas vu depuis belle lurette ou encore rencontrer quelqu'un que nous connaissons très bien soit un voisin, soit un ami.

Cependant, chaque jour je suis frappé par l'observation que l'opposé est aussi vrai : le monde est grand. La population mondiale est maintenant estimée à 6,7 milliards d'habitants. Chaque fois que j'allume le téléviseur pour voir les actus, je peux voir qu'il y a toutes sortes de choses qui se passent partout dans le monde. Chaque fois que j'emploie mon ordinateur pour fureter sur Internet, je peux voir le résultat des efforts d'une myriade de personnes, un nombre incalculable de pages web. Il m'est tout à fait impossible de prétendre que je puisse me tenir au courant de tout. Je me sens parfois accablé d'une surcharge d'information ou si je peux emprunter un terme psychologique, une surcharge sensorielle. Si je regarde dans n'importe quelle direction, et j'emploie le mot « direction » dans un sens figuratif parce que je parle de la télévision, l'Internet, les journaux, je peux être informé de beaucoup de choses que je ne connaîtrais pas sans tous ces médias. Je trouve que c'est étonnant comment je peux voir tellement de choses que je n'ai jamais vues. Il me semble qu'auparavant, je n'avais aucune idée de la grandeur du monde, du nombre de personnes qui existaient, de la quantité énorme d'événements qui avaient lieu tous les jours.

Comment puis-je suivre tout ça ? La bonne réponse est évidemment que je ne peux suivre tout ça. Je suis obligé de faire un choix et je dois me limiter à ce choix. Sinon, je vais en être submergé.

De temps en temps, dans un moment de rare liberté, j'ai l'occasion de faire quelque chose que je ne fais pas régulièrement. Cette fois, il s'agissait de fureter sur Internet.

« Car Surfing », le surf sur une voiture. Au hasard, je suis tombé sur une mention de cette expression quelque part et j'ai cherché des détails en employant le moteur de recherche Google. Le voilà, des clips sur ce phénomène. Il s'agit de monter sur le toit d'une voiture en marche et de prendre la position d'une personne qui fait du surf, debout sur une planche de surf. Bon, nous avons une image très amusante, le truc fun des ados. Le problème ? Qu'est-ce qui va arriver si le chauffeur arrête ou si le chauffeur fait un virage ? Mince alors, j'ai vu une séquence où une espèce d'idiot, et il n'y pas d'autre expression pour décrire le bonhomme sur le toit de la voiture, a perdu son équilibre et est tombé sur la route. Heureusement, la voiture n'allait pas à la vitesse grande V toutefois ce gars n'allait pas exactement bien par la suite. En fait, à plusieurs reprises un des ses amis lui a demandé s'il voulait qu'on le conduise à l'hôpital mais je dois ajouter ici que ces offres d'aide se faisaient parmi des grands éclats de rire.

Une pensée m'est passée par la tête sur les cascadeurs professionnels qui font des cascades dangereuses dans l'objectif d'y échapper sain et sauf. Dans ce cas de car surfing, il est plutôt question du film Jackass. Ce film américain, célèbre parmi les jeunes, consistait en des cascades effectuées par des non professionnels, par des jeunes hommes de la vingtaine. Je n'ai jamais vu le film, mais j'en ai entendu parler et j'en ai vu des clips. Mon impression en était que je voyais des tours bêtes, stupides, ridicules, faits par un groupe d'adolescents sans beaucoup de préparations ni mesures de sécurité. Le but de tout ça ? Rire, tout simplement pour rire. On regarde ces tours en se disant en soi-même, comment a-t-on même pensé à un tel tour parce qu'il s'agit de quelque chose de tellement bête et de parfois si dangereux.

Ah, mais c'est là où gîte le lièvre. Il est question de tenter le diable ! Moi, à mon âge, je pense à la possibilité de blessures. À vingt ans, on pense aux rires. Je pense que ça, c'est l'explication de pourquoi il y a beaucoup plus de jeunes hommes qui entrent dans la guerre. Battre, c'est le jeu d'un jeune homme. Mais, ça c'est une autre histoire pour une autre occasion.

« Hydrospeed » ou en anglais Riverboarding a aussi capté mon attention. Cette nouveauté, nouvelle au moins pour moi, consiste à descendre des rapides sans kayak. Oui, sans kayak, sans embarcation ! Habillé en combinaison de plongée, on s'allonge sur une demi-planche de surf sur la poitrine en employant des palmes pour se guider dans l'eau vive. Apparemment, la combinaison de plongée et parfois l'ajout de genouillères et coudières servant à se protéger des rochers dans l'eau vive.

J'ai fait du rafting, j'ai manié une pagaie pourtant je n'ai jamais fait une chose pareille. Ce prétendu sport a fait ses débuts en France à ce qu'il paraît et maintenant il fait fureur aux États-Unis dans certaines sphères de la société, pour les ados sportifs j'imagine.

En janvier, plusieurs membres de ma famille y compris votre serviteur nous avons essayé l'Accrobranche. L'idée est de glisser à l'aide d'un système de poulies sur des câbles tenus entre des arbres à une hauteur de 3 ou 4 mètres. On est suspendu par des poulies à un harnais. Par curiosité c'est une question à poser de comment on est parvenu à cette idée. Quand je regarde un arbre, la combinaison d'une poulie, d'un câble et d'un harnais n'est pas la première chose qui me vient à l'esprit.

C'est la même question pour l'hydrospeed. Qui a fait le lien entre le rafting dans l'eau vive et une planche de surf ? Un saut d'imagination ? Un brin d'inspiration ? Un manque total d'un sentiment de sécurité pour soi-même ? Ha ! Je dois glousser en tentant de me réfléchir à la personne qui y a pensé la première parce que je me rappelle une combinaison de question et réponse cocasse. « Pourquoi avez-vous grimpé cette montagne ? » et la bonne réponse est « Parce qu'elle était là. »

« Pourquoi franchir les rapides avec une demi-planche de surf ? » Pourquoi pas ?

2009-08-05

La Danse

Depuis un certain temps, ma femme exprimait le désir que nous nous inscrivions à un cours de danse. Bien que je n'aie jamais pris au sérieux l'idée de me voir à une leçon de danse, je suis arrivé à un point dans ma vie où je suis prêt à toujours répondre à n'importe quelle offre « Pourquoi pas ? ». Comme dans le film « Sans plus attendre » (The Bucket List) où les protagonistes ont dressé une liste de choses à faire avant de mourir, je me suis décidé à saisir les occasions qui se présentent pour que je ne me dise pas un de ces jours que j'ai raté le coche.

Elise fit des recherches et trouva une école dans le quartier de la Distillerie qui s'appelle « Dance District ». En novembre 2008, nous commençâmes notre incursion dans la danse avec l'objectif spécifique d'apprendre deux ou trois pas pour être capable de nous mouvoir ensemble sur la piste de danse pendant notre croisière en janvier 2009. Bon, trois mois de leçons hebdomadaires, assez de temps pour transformer deux grenouilles en prince et princesse dansants ?

Je devrais ajouter ici que tout le monde a dansé à tel ou tel moment. Cependant, si on pense à une discothèque, à une boîte de nuit, la plupart du temps, un couple danse à part, chacun faisant ses propres pas. Au contraire, la danse de salon se danse en couple, on ne danse pas chacun de son côté. Il y a des règles du jeu, chacun a son propre rôle dans le cadre d'un couple et le but est de danser ensemble d'une façon coordonnée.

Notre instructrice, Isabelle, se montra très compétente. Polonaise de souche arrivée au Canada depuis 10 ans pour finalement réussir à mettre sur pied sa propre affaire; chapeau, très courageuse !

Moi, je n'avais aucune idée de quoi faire. Je partais bien de zéro. Toutefois, je découvris qu'Isabelle avait une manière amicale mais ferme avec ses étudiants. Elle était instructive et très patiente. Je souligne sa patience parce qu'Elise et moi étions un peu maladroits, surtout au début.

Je dois glousser en y pensant. Au début de l'instruction, je n'avais pas d'idée claire de comment la danse fonctionnait. Je ne l'avais jamais faite, je n'avais pas d'expérience semblable avec laquelle je pouvais comparer. Néanmoins, Isabelle nous fit remarquer deux ou trois fois que nous avions tous les deux un bon sens du rythme. Même si nous ne savions pas les pas, nous pouvions entendre correctement la musique et l'interpréter.

Isabelle nous apprit la rumba pour notre première danse. Elle pensait que c'était une des danses les plus simples, un pas un peu plus lent et plus facile à suivre. Elle nous dit aussi que l'apprentissage devient plus facile avec l'expérience. Au moment où j'écris, après huit mois d'instruction, je dois admettre qu'elle a raison. Nous sommes loin d'être experts en danse, pourtant je peux remarquer que maintenant, nous comprenons un peu mieux l'instruction d'Isabelle et apprendre un peu plus facilement de nouveaux pas.

Dès le début, Isabelle essaya bien de clarifier les rôles que chacun de nous avait dans la danse. L'homme mène, la femme suit. L'homme commence toujours du pied gauche, la femme commence toujours du pied droit. C'était ici qu'elle plaça une petit blague en anglais : la femme commence toujours du droit (the woman always starts on her right) parce que les femmes ont toujours raison (because women are always right).

Pendant chaque leçon, Isabelle ajoutait petit à petit un peu de sa propre philosophie sur la danse. Ce fut à travers cette idée de la danse que je commençai à voir la danse comme une métaphore de la relation homme femme.

L'histoire nous a montré des rôles de l'homme et de la femme plutôt traditionnelle : l'homme est agressif, la femme est passive. Toutefois, l'âge moderne met surtout en avant l'importance d'un changement de ces rôles où nous voyons un homme assuré et une femme réceptive. Nous avons troqué l'agressivité et la passivité contre l'assurance et la réceptivité. Au lieu de suivre une politique sexuelle basée sur la domination, nous avons entamé une politique d'égalité, un partenariat. C'est ça dont Isabelle nous a parlé. Dans la danse, oui, l'homme a le rôle de leader. Il mène, la femme suit. Cependant, Isabelle a souligné qu'il y a toujours un choix dans la danse. L'homme offre à la femme de danser, la femme a toujours le choix d'accepter l'offre ou de la refuser. Il n'y a pas de question de domination, c'est un partenariat. Une fois que l'offre est acceptée, c'est là où commence la danse.

Dans ces rôles, Isabelle pointa l'importance de la politesse et du respect dans la danse. Si vous me permettez de redire ce qu'elle a dit en mes propres mots : la différence est la déférence avec laquelle l'homme traite une femme.

Et bien sûr, l'ironie d'avoir une femme comme instructeur de danse ne m'échappait pas. J'ai blagué en disant qu'à l'âge de 56 ans, je me faisais apprendre à être un homme par une femme.

Isabelle a aussi fait mention d'un autre aspect de la danse très important pour l'homme. Pour bien danser, l'homme doit avoir de l'assurance et il doit savoir ce qu'il fait. Il m'est venu à l'esprit que sans savoir ce qu'on fait, il pourrait être tout à fait impossible d'avoir de l'assurance. C'est amusant comment Isabelle a présenté l'idée que l'homme a parfois un rôle plus important dans la danse parce qu'il a la responsabilité de mener la femme, d'être le leader du couple et il doit savoir ce qu'il fait et il doit le faire avec de l'assurance. Hé, pas de pression !

Je dis à ma femme en plaisantant que je vois maintenant que ce ne sont que les vrais hommes qui savent danser. Je plaisante en disant ça ? Peut-être que c'est vrai ! Compte tenu de la liste d'exigences : confiance en soi, s'y connaître en danse, respectueux, poli ... mince alors, il faut vraiment être un homme, un vrai homme pour être en mesure de danser. Ha ! Et tous les hommes ont toujours pensé que savoir danser est un signe d'une mauviette, d'un gay. Au contraire !

Jusqu'ici, ma femme et moi avons appris un peu des danses suivantes : la rumba, la valse, le slowfox, le tango, le swing et le merengue. Évidemment, nous ne sommes pas du tout des experts en la matière, pourtant nous nous amusons bien et pour le moment, nous continuons. Je fais sourire Isabelle encore quand je lui dis que Fred et Ginger, en faisant référence à Fred Astaire et Ginger Rogers, n'ont pas de quoi s'inquiéter concernant leur réputation du couple dansant le plus célèbre. William et Elise ne visent pas à les remplacer. Ha !

2009-07-09

Le roi est mort

Le roi de la pop est mort ! Vive le roi !

Pendant que tout le monde pleure Michael Jackson, mort à l'âge tendre de 50 ans, des nouvelles font surface qui jettent un jour nouveau sur la cause de sa mort. Évidemment, nous allons tous être obligés d'attendre les résultats définitifs de l'autopsie et des tests toxicologiques, toutefois il semble que l'on ait bonne raison de penser que même si les drogues ne sont pas la cause directe de la mort de Jackson, l'emploi de celles-ci pendant des années auraient eu un effet délétère sur sa santé.

Elvis Presley est mort en 1977 à l'âge de 42 ans. On a indiqué que la cause était une crise d'arythmie mais on prétend toujours qu'il était question de l'abus de médicaments.

Howard Hughes est mort à l'âge de 70 ans d'une insuffisance rénale. Pourtant, on reconnaît qu'il a passé les huit dernières années de sa vie comme un ermite, constamment drogué, souffrant de malnutrition, sans contact normal avec personne.

Quel est le lien entre ces trois célébrités ? Je pense à la situation où la célébrité vit dans un cocon, loin de ce que nous appelons normal, entourée d'une réalité qui ne reflète pas la vraie réalité. Laissez-moi expliquer.

Nous vivons tous dans certaines contraintes. Nous ne sommes pas riches, pas tout à fait, et nous ne sommes pas capables d'acheter à souhait, comme nous le voulons : nous devons respecter le budget. Nous avons une famille, des amis et il nous faut les traiter avec respect, nous ne pouvons pas abuser d'eux. Sinon, nous courons le risque de les perdre.

Bon, ça saute aux yeux, c'est bien évident. Mais, qu'est-ce qu'une personne quelconque ferait si elle était à un moment dans sa vie où elle avait atteint un certain niveau d'indépendance financière et tout était possible ? Quand je dis tout, je veux dire que la personne en question n'a plus de contraintes, les contraintes dans lesquelles nous devons vivre, nous les normaux. Néanmoins, je veux pousser cette idée un peu plus loin en ajoutant l'aspect de cette indépendance financière où les gens entourant la célébrité commencent à la considérer comme une mine d'or et de ce fait, satisfaire les caprices de la célébrité devient bien évidemment le gagne-pain de ces parasites.

Tous les jours, nous recevons une réaction à nos actions. Nous tenons la porte à quelqu'un, on nous remercie d'un sourire. Nous sommes fâchés avec quelqu'un, on nous présente son mécontentement. En réalité, on nous donne une réaction à ce que nous faisons, une rétroaction si vous voulez.

J'ai lu les biographies de Howard Hughes et d'Elvis Presley. Dans chacune des histoires, j'ai découvert une célébrité qui était entourée de gens qui dépendaient financièrement de cette célébrité et ne voulant pas perdre leur source de revenus, ils faisaient tout pour satisfaire aux lubies de cette célébrité. J'ai été frappé par la situation où la célébrité ne recevait plus de rétroaction, elle n'avait plus de vraies réactions à ses actions. J'ai lu la description d'une personne sans contrôle, sans maîtrise de soi.

Je suis certain que la personne en question, la célébrité n'a pas commencé avec l'intention de perdre sa maîtrise de soi. Le phénomène s'est développé pendant une période de temps, lentement, sans que l'on s'en aperçoive. On pousse la situation, on dépasse un peu les bornes, toutefois, personne ne dit rien. Après un certain temps, une incartade, un léger écart de conduite pourrait devenir une excentricité, même une anomalie pas du tout acceptable. Mais je reviens à cette question de réaction. Si personne ne dit rien, si personne ne fait remarquer à la célébrité que ce qu'elle fait n'est pas acceptable, comment la célébrité peut-elle le savoir ? L'entourage de la célébrité devient complice en ne disant rien.

Howard Hughes a passé les huit dernières années de sa vie dans un lit, constamment drogué, regardant des films à la télévision. Ce n'est pas normal. Mais qui aurait pu l'arrêter ? Elvis Presley prenait à ce qu'il paraît tellement de médicaments, qu'il n'y avait aucune surprise qu'il soit mort. Ce n'est pas normal. Mais qui aurait pu l'arrêter ?

En anglais, on emploie le terme « enabler », facilitateur, mais d'un sens péjoratif. Un facilitateur facilite, favorise le comportement progressivement anormal de la célébrité. Et ici, je dois ajouter la question de l'emploi des drogues. Le médecin personnel d'Elvis Presley fut accusé plusieurs fois d'avoir prescrit des médicaments excessifs au chanteur. Selon mes recherches, il a enfin perdu sa licence. Hier soir, j'ai vu à la télé une nouvelle qui a indiqué que Michael Jackson avait embauché un médecin comme médecin personnel à une rétribution mensuel de 150 000 $ US par mois. Par mois ! Ne pense-t-on pas qu'il y ait une possibilité qu'un médecin troque son serment d'Hippocrate contre un serment d'hypocrite compte tenu d'une telle récompense pécuniaire ? Hé ! Montre-moi le fric, je te montrerai la dope.

Nous ne sommes pas riches. Nous ne somme pas célèbres. Cependant, nous sommes sauvés de nous-mêmes par les contraintes de nos vies. Nous ne pouvons pas acheter tout ce que nous voulons quand nous voulons. Et je pense que nous n'avons pas de soucis de ne pas recevoir de réactions à nos actions. Nous avons une famille, des amis qui sont tout à fait prêts à nous dire quand nous sommes impolis, bêtes, quand nous avons dépassé les bornes. Pas de possibilité de nous voir perdre la maîtrise de nous-mêmes.

Ce dernier point est curieux. Nous sommes entourés de gens qui ne dépendent nécessairement pas de nous, pas financièrement. Par conséquent, je vois qu'il n'y a pas ce même besoin de satisfaire à nos caprices. Si nous voulons quelque chose, ces autres, qui ne dépendent pas financièrement de nous, n'ont pas la même contrainte de nous répondre doucement, ils n'ont pas peur de perdre leur gagne-pain.

La célébrité. La richesse. Même le pouvoir. Beaucoup de choses dont je pourrais être jaloux. Cependant, je remarque que moi je suis encore en vie.

2009-06-30

Pauvre de moi

Qui n'a pas proféré à un moment quelconque « Pauvre de moi ». Nous avons tous nos problèmes. Nous avons tous subi des défaites, des pertes, des inconvénients de la vie. À tel ou tel moment, se lamenter sur son propre sort semble justifié. Cependant, citons un proverbe chinois : « J’étais furieux de n’avoir pas de souliers; alors j’ai rencontré un homme qui n’avait pas de pieds. »

Ce week-end passé, en surfant sur Internet, j'ai trouvé au hasard l'histoire d'une jeune femme inconnue, une histoire qui m'a horrifié et qui m'a fait penser que moi je n'ai aucun droit d'articuler les mots « pauvre de moi » dans n'importe quelles circonstances.

Jacqueline Saburido, née en 1978 au Venezuela, alla aux États-Unis en 1999 pour étudier l'anglais. Le 19 septembre, 1999, elle participa à une fête de naissance et après deux ou trois heures, elle et ses 4 amis se décidèrent à rentrer chez eux. Pendant le trajet en voiture, leur véhicule fut percuté par un SUV conduit par un homme, Reginald Stephey, âgé de 17 ans qui était en état d'ivresse. Deux passagers furent tués immédiatement, quant aux deux autres ils ne furent que légèrement blessés. Jacqueline était immobilisée dans la voiture, un de ses pieds coincé en dessous de son siège. La voiture prit feu et Jacqueline subit des brulures sur plus de 60% de son corps. La conséquence de ce tragique accident, Jacqueline perdit tous les doigts de chaque main, les cheveux, les oreilles, le nez, les lèvres, la paupière de l'œil gauche et la majorité de la vue. Depuis l'accident elle subit plus 50 interventions chirurgicales et d'après ce qui a été dit, d'autres vont suivre.

J'ai vu une photo de cette femme, de cette fille de 19 ans avant l'accident : jolie, pleine de joie de vivre, quelqu'un qui a l'air d'avoir un avenir prometteur. Puis, j'ai vu une photo de cette femme après l'accident. Devais-je en avoir honte ? Ma première réaction à cette photo était l'écœurement et même la nausée. Cette jeune femme était défigurée à un point où j'avais de la difficulté à la reconnaître comme étant un être humain. C'était épouvantable, attristant. La question m'est venue à l'esprit s'il avait valu mieux la voir mourir dans l'accident. Je ne pouvais imaginer comment elle pouvait continuer à vivre dans ces circonstances. Le changement radical de sa vie, la dégringolade de son sort à la suite de l'accident ... cette histoire défiait toute description. J'aurais pensé qu'elle trouverait la vie insurmontable.

La Première Guerre fut brutale et j'ai eu des occasions de voir des photos des soldats mutilés : la moitié d'un visage disparue, une mâchoire manquante, la perte du nez, des yeux, les blessures les plus horrifiantes que j'aie jamais vues. Je pense que c'était le début de la chirurgie réparatrice moderne. C'était effrayant. Regarder ces mutilations m'a rappelé comment la guerre est dévastatrice. Si nous étions tous obligés de regarder ces photos, de rencontrer ces gens face à face, serions-nous si prêts à retirer l'épée du fourreau ?

C'est la première chose qui m'est venue à l'esprit quand j'ai vu des photos de Jacqueline. Une personne subit une blessure si profonde, si ravageuse, comment pouvons-nous imaginer, concevoir que cette personne puisse un jour, avoir de nouveau une vie normale, dans tous les sens de ce terme.

Les séquelles : Le chauffeur Reginald fut condamné à sept ans de prison. Il en sortit en 2008. Jacqueline alla aux États-Unis où elle continue en ce moment à employer son histoire et ses photos pour promouvoir une campagne contre l'ivresse au volant. Elle a appris l'anglais. Elle a été une invitée à l'émission Oprah Winfrey. Elle maintient son propre site Web.

En ce qui concerne le chauffeur, Jacqueline eut l'occasion de le rencontrer juste après le procès en 2001 qui l'eut condamné à sept ans de prison. Jacqueline déclara que Reginald eut complètement détruit sa vie, cependant, elle le pardonna. Même à la sortie de prison en 2008 de Reginald Stephey, Jacqueline répéta qu'elle ne le détestait pas.

Si cette histoire peut nous servir de leçon, quelle en est exactement cette leçon ?

On parle de temps à autre d'une seconde chance dans un contexte où telle ou telle personne en mérite une ou non. - Ah, j'ai raté mon travail, puis-je le ressayer ? Puis-je avoir une seconde chance ? - Il nous faut nous rappeler que parfois il n'y a pas de seconde chance. Nous n'avons qu'une vie. Si nous la perdons, il n'y a pas de possibilité d'en obtenir une autre.

Jacqueline est encore en vie. Toutefois, la seconde chance qu'elle a n'est pas la même que nous avons quand nous ratons notre travail. Elle a eu une expérience qui a totalement bouleversé sa vie, la seule vie qu'elle a. Pour moi, je ne peux pas penser à une seule expérience de ma vie qui ressemble à l'expérience de cette femme. Et quand j'y pense, je dois exprimer une certaine reconnaissance de n'avoir jamais connu une chose pareille. En fait, face à une telle histoire, je ne devrais jamais oser exprimer à haute voix « pauvre de moi ».


Jacqueline Saburido: Wikipédia en français
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacqueline_saburido

Jacqueline Saburido: Wikipédia en anglais
http://en.wikipedia.org/wiki/Jacqueline_Saburido

Jacqueline Saburido: son propre site Web (anglais et espagnol)
http://www.helpjacqui.com

2009-06-24

L'avortement

Le 31 mai, 2009, aux États-Unis, le médecin Greg Tiller qui pratiquait des avortements, a été assassiné. Le fait que nous pouvons voir un citoyen quelconque recourir à une action qui risque de le mettre sous les verrous témoigne de la passion, de la colère suscitée par cette question d'avortement.

Il me semble que cette question existe depuis toujours et il me semble que nous ne sommes pas du tout prêts à parvenir à un moyen de régler l'affaire de manière à satisfaire toutes les parties qui y sont impliquées. Pour moi, la question la plus importante, la plus fondamentale qui n'est pas adressée par ceux qui sont contre l'avortement, est tout simplement que l'on ne voudrait pas d'avortement si on n'était pas enceint. Pourquoi est-on enceint ? Si on n'est pas enceint, on n'a pas besoin d'un avortement. Ça saute aux yeux, c'est une vérité qui va de soi, c'est à priori, n'est-ce pas ?

C'est là, cependant, le cœur du sujet. Si je cerne ceux qui sont contre l'avortement, je trouve un segment de la population qui fait partie, pour la plupart, du mouvement fondamentaliste, une vue du monde qui prescrit une interprétation plutôt littérale de la Bible. C'est là où se trouve la contradiction dans le mouvement de protestation contre l'avortement.

D'après ces adeptes de la Bible, nous ne devrions pas considérer le sexe avant le mariage. En plus, nous ne devrions pas considérer l'emploi de la contraception, surtout le préservatif. Aussi, nous ne devrions pas penser à l'éducation sexuelle, définitivement pas dans nos écoles parce que l'abstinence est la seule façon d'aborder la question du sexe. Bon, quelle recette de désastre. Puisqu'il y a encore des avortements pratiqués tous les jours, je dois conclure que quelqu'un, quelque part, à quelque moment, continue à avoir des rapports sexuels. Bon, on peut dire que mes conclusions sont erronées, mais je dois faire le lien entre le résultat, le bébé non désiré et la cause.

Je suis un peu sarcastique. On ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs. On ne peut pas espérer ne pas avoir d'avortements, de grossesses en essayant de suivre seulement un régime d'abstinence. Ça ne marche pas. Pourquoi ? Je pense que le désire sexuel chez les êtres humains est probablement le désir le plus fort. Comme la citation d'Oscar Wilde explique d'une manière amusante : « Je peux résister à tout ... sauf la tentation. »

Si nous admettons dès le début que l'abstinence ne va pas marcher ... D'accord, je devrais réviser mes pronostics et clarifier ma position. Je suis certain que l'abstinence fonctionne pour un certain pourcentage de cas toutefois, le seul fait que nous pouvons encore voir des avortements veut dire l'abstinence n'est pas tout à fait efficace, pas à cent pour cent. Par conséquent, quels autres choix avons-nous ? Si l'objectif est de réduire le taux d'avortements à zéro, quels autres moyens à part l'abstinence pouvons-nous employer ?

Le préservatif. Les critiques, les détracteurs seront probablement prêts à dire que ce moyen n'est pas efficace à cent pour cent non plus. Pourtant, si l'introduction de cette méthode de prévention d'avortement peut se voir en mesure de réduire au moins une partie de tous les avortements pratiqués, nous aurons un succès. Voilà, nous avons maintenant 2 moyens de lutter contre l'avortement dans notre arsenal. Quoi d'autre ?

Ah, la fameuse éducation sexuelle. Si nous informons tout le monde, les adolescents, les jeunes adultes, pas seulement du sexe mais du sexe dans le contexte des relations, de la grossesse, de la famille, d'élever des enfants, ne verrons-nous pas une population mieux à même de faire le bon choix ? Je ne sais pas comment nous pouvons nous attendre à ce qu'une personne fasse le bon choix si cette personne n'est pas informée, si cette personne n'est pas armée de tous les moyens nécessaires pour faire le bon choix. L'ignorance n'est pas une recette de succès mais plutôt une recette de désastre. Penser autrement n'est pas sage.

J'aimerais maintenant clarifier ma position face à cet imbroglio moral et légal. Je suis tout à fait contre l'avortement. Point. Rien d'autre à dire. Ah, mais avant de voir les adeptes du mouvement pro-vie applaudir, je veux souligner ce que je viens d'expliquer ci-dessus. Je suis contre l'avortement comme je suis contre n'importe quelle chirurgie non urgente. Je suis vraiment pour l'idée de faire tout et n'importe quoi pour empêcher quelqu'un d'arriver au point où l'avortement serait un choix nécessaire. C'est-à-dire que je suis pour l'éducation sexuelle, pour la promotion de l'emploi du préservatif et même, si ça marche, l'abstinence. Voir quelqu'un subir une chirurgie agressive n'est pas souhaitable. Une chirurgie agressive pourrait être dangereuse même fatale si nous pensons à ce genre d'avortement pratiqué d'une manière clandestine par des médecins douteux. C'est quelque chose à éviter coûte que coûte.

On voit la différence ? Les partisans du mouvement pro-vie veulent arrêter la pratique de l'avortement sans tenir compte de l'autre partie de l'équation. Ils ne s'occupent pas de l'éducation sexuelle, de la promotion du préservatif. Ils parlent de l'abstinence comme le seul moyen d'éviter la grossesse et ils ne manifestent aucun intérêt au sort des mères et des enfants qui font partie de cette histoire. Pour ces partisans, ce n'est qu'une question de voir le respect de leur règle « pas d'avortements », peu importe le reste. Ils soulignent la quantité de la vie et non pas la qualité de la vie.

Je répète : on ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs. Si on est vraiment contre l'avortement, on doit utiliser tous les moyens de le prévenir et cela ne veut pas dire tuer le médecin. Il faut examiner pourquoi la mère en question arrive même à la porte du médecin. Si la mère ou le père ou tous les deux avaient eu de l'éducation sexuelle, auraient-ils employé de la contraception ? S'ils avaient compris les implications d'une telle relation, la possibilité d'un bébé, auraient-ils décidé autrement ? Je suis certain que notre société pourrait arrêter l'avortement mais cela veut dire que nous devons nous occuper de la cause. Après tout, si nous n'aimons pas la sirène d'une voiture de pompiers, ce serait tout à fait bête de nous débarrasser de toutes les voitures de pompiers. Il vaut mieux apprendre aux gens comment bien utiliser des allumettes et quand, n'est-ce pas ?

2009-06-23

La chasse aux phoques

Madame Michaelle Jean, Gouverneure générale du Canada a dégusté un cœur de phoque pendant une visite chez les Inuits du Nunavet dans le Grand Nord du Canada. Elle a participé à une partie de chasse aux phoques et elle a apparemment aidé à dépouiller un phoque. En fin de compte, elle est parvenue à soulever une controverse à travers le Canada et même à travers le monde et à enflammer le courroux des groupes de défense des droits des animaux. Mérite-t-elle toutes ces critiques ?

D'abord, pour les autochtones, le phoque représente une source de nourriture tout à fait naturelle. La chasse aux phoques est une tradition qui existe depuis des siècles. Tuer un phoque n'est pas un crime parce que cette pratique ne fait pas partie de notre vie à nous. Si nous étions au plein milieu de nulle part au nord et il n'y avait pas de quoi manger, est-ce que nous nous lécherions les babines en pensant à déguster le blanc de phoque ? Marche ou crève ... ou je devrais dire, mange un phoque ou crève. Ce n'est pas parce que nous ne mangeons pas de phoque que nous devrions vouloir imposer nos valeurs aux autres.

Je trouve l'argumentation spécieuse qui dit que ce n'est pas nécessaire de tuer un phoque soit pour la nourriture, soit pour la peau. Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. Là, nous parlons d'une vie traditionnelle loin de la vie moderne, loin de notre vie et comment pouvons-nous en faire la comparaison ?

D'ailleurs, ne devrions-nous pas balayer devant notre propre porte ? Devrions-nous considérer notre propre situation et tous ses défauts avant d'entamer une analyse et une critique de nos voisins ? Les groupes de défense des droits des animaux se plaignent du traitement des animaux qui font partie de notre système alimentaire. Sommes-nous plus humanitaires envers ces créatures ? Les abattoirs, l'industrie alimentaire, la préparation à la chaîne de la viande, comment pouvons-nous comparer des images de cet aspect douteux de notre propre vie prétendument civilisée avec celles des autochtones qui chasse pour survivre ?

Enfin, et le point le plus curieux de cette affaire, je peux prendre n'importe quel journal et lire des articles sur la maltraitance des enfants, des handicapés, des personnes âgés ici dans notre pays, la maltraitance de groupes entiers de personnes à travers du monde et nous arrivons à ne pas y faire attention. Il y a des personnes de notre société qui seraient prêtes à remettre en cause le traitement des animaux sans tenir compte du traitement des hommes. Où est le PETA pour les êtres humains ?

2009-05-31

Le Moyen-Orient

Je voudrais brosser un portrait de la situation entre les Israéliens et les Palestiniens en décrivant trois scènes dont j’ai lu la description dans des journaux ou que j’ai vues à la télévision.

La première scène eut lieu dans un verger palestinien juste à côté d’une barrière entre les territoires israéliens et palestiniens. Il faisait beau, c’était ensoleillé, tout était paisible. On pouvait entendre le pépiement des oiseaux et le bourdonnement des insectes. On pouvait ressentir une brise légère. Les lignes d’arbres fruitiers montraient la promesse d’une récolte succulente et pour le moment, tout était tranquille.

Tout à coup, on a vu un escadron d’hommes masqués arriver courant parmi les arbres, chacun armé et dont quelques-uns portaient des lance-roquettes. Ils se sont approchés de la barrière et les hommes qui portaient les lance-roquettes se sont mis à genou, ont préparé leurs armes et puis ont lancé leurs projectiles vers le territoire israélien. On entendait le sifflement des fusées qui décrivaient un arc en passant au dessus de la barrière et on voyait les traces de fumée laissées par les roquettes. Ensuite, tous les hommes ont quitté le verger et se sont dispersés. La tranquillité y régnait à nouveau.

Un peu plus tard, la réplique, œil pour œil, dent pour dent. Une attaque au mortier, une pluie d’obus, une série d’explosions, le tonnerre, la fumée. Et puis, un verger mort : les arbres déracinés, les entonnoirs, une récolte de fruits abîmés.

Enfin, la séquence à la télévision. Un journaliste interviewait un fermier palestinien, le propriétaire du verger détruit par le bombardement israélien. Était-il fâché contre les Israéliens ? Bien sûr et il en avait de quoi l'être, il venait de perdre sa principale source de revenu. Cependant, était-il content de ses confrères palestiniens ? Pas du tout. Il a expliqué comment il voulait simplement mener une vie hors de portée de ce conflit, gagner son pain, s’occuper de sa famille. Il a reconnu que son verger était maintenant détruit non pas seulement à cause des Israéliens, mais aussi à cause de ses compatriotes menant une guerre sur ses terres, une guerre qui n’avait rien à voir avec lui.

La deuxième scène durait deux ou trois semaines, une période pendant laquelle j’ai vu plusieurs fois à la Une, une annonce des roquettes lancées au hasard par des groupes de militants palestiniens vers le territoire israélien. La plupart du temps, ces roquettes n’ont tué personne. Peut-être qu’une roquette a endommagé un bâtiment ou une voiture, mais au total, ces roquettes n’étaient pas un moyen très efficace de détruire ou de tuer. Cependant, elles avaient un grand pouvoir pour terroriser la population, cela ne faisait aucun doute.

En fin de compte, Israël s’est décidé à répondre et sur la manière de répondre. Les forces armées israéliennes ont fait plusieurs incursions dans les territoires palestiniens pour essayer de retrouver et tuer les leaders considérés comme responsables. Les israéliens ont bombardé plusieurs lieux sûrs suspects, refuges possibles des terroristes. De plus, il y a eu plusieurs reportages à la une sur les voitures piégées où des responsables du Hamas ont été assassinés.

Au total, il y a eu 120 personnes tuées pendant cette période, trois Israéliens, cent dix-sept Palestiniens. Et parmi les Palestiniens, on a compté ses civils parmi lesquels des enfants. Le Hamas a annoncé une victoire au sens où ils sont arrivés à montrer Israël sous un jour défavorable grâce aux morts des enfants. Trois Israéliens tués, cent dix-sept Palestiniens. 98% des personnes tuées étaient palestiniennes.

La dernière scène consistait en des images de joie, de célébration dans la bande de Gaza après la nouvelle de l’attentat qui a tué huit étudiants d’une école à Jérusalem Est. Un porte-parole du mouvement islamiste Hamas a qualifié l’attentat d’attaque héroïque. Ces huit étudiants étaient âgés de 15 ans à 16 ans. Les étudiants. Pas de soldats, pas d’hommes armés, les étudiants. Les journaux ont ajouté que des manifestations de joie ont été plus prononcées dans le camp de Jabaliya, récent théâtre d'une opération israélienne meurtrière déclenchée à la suite des tirs répétés de roquettes palestiniennes sur des villes israéliennes.

Si j’essaie de regarder la situation dans son ensemble, qu’est-ce que je vois ? Ce qui est évident, c’est la violence, la haine, la destruction, tout ce qui est négatif dans la vie. Ça saute aux yeux. Pourtant, puis-je voir quelque chose d’autre ?

D'abord, je veux annoncer très clairement que je ne suis pas pour les Israéliens et contre les Palestiniens. Il me semble que tout le monde perd dans cette situation peu importe de quel côté de la barrière l'on est. Cependant, quant à moi, les Palestiniens sont en train de perdre de plus en plus souvent par une stratégie fortement défectueuse avec, à la clé, aucune porte de sortie possible ou envisageable.

Comme se dit cette définition plaisante de la démence : c'est de faire la même action à maintes reprises en s'attendant à un résultat différent. Les Palestiniens ont décidé d'une manière délibérée ou non, d'une manière collective ou non, de poursuivre leur objectif de créer un état palestinien en employant des moyens violents. Au lieu de dialoguer, de négocier, ils essaient de saisir par la force ce qu'ils veulent et il faut ajouter que jusqu'à ce moment-ci, cet essai d’atteindre leur but par la force n'a pas entraîné de résultats très concrets. En réalité, cette compagne violente semble maintenir un statu quo où les Palestiniens restent un peuple sans pays sans aucune lueur de parvenir à un état autonome.

Pourquoi tout ça continue-t-il ? Les Palestiniens comme peuple ne sont pas un groupe cohérent. Ils sont plutôt un ensemble de divers groupes, de factions presque autonomes, séparées, suivant leurs propres cours. En dépit de la trêve récente entre les Palestiniens et les Israéliens, il y a de temps en temps les reportages sur des tirs de roquettes, même cette histoire horrifique du chauffeur palestinien d'une pelleteuse. Le gouvernement palestinien, la direction du Hamas ont signé un accord avec Israël pour un cessez-le-feu avec l'idée que chaque côté du conflit arrêterait les hostilités. Néanmoins, qu'est-ce qui arrive ? Un petit groupe indépendant, un protagoniste mineur de la guerre lance une roquette au territoire israélien. Pour quoi faire ? Comme j'ai déjà indiqué, ces tirs ne causent pas beaucoup de dégâts mais chaque tir, tel quel, court le risque de saboter le processus de paix. Je dois poser la question : pense-t-on que les Israéliens donneraient quoi que ce soit aux Palestiniens qui continuaient à essayer de les détruire ?

J'ai été très impressionné par l'histoire de Gandi. Il voulait l'indépendance pour son pays et il l'a obtenue ... mais sans violence. Au lieu de tenter de prendre ce qu'il voulait, il est parvenu à convaincre les Anglais de le lui donner. Ça, c'est étonnant, c'est un succès éclatant. Prendre quelque chose par la force est difficile à faire, surtout quand on considère la puissance d'un adversaire. Cependant, si cet adversaire cède la chose en question, il n'y a plus de question de la puissance de l'adversaire parce que la puissance de l'adversaire n'est pas un facteur dans l'obtention victorieuse de la chose.

Je suis certain que certains Palestiniens comprennent très bien cette leçon de l'histoire de l'Inde. Cependant, pourvu que le peuple palestinien agisse comme une collectivité de groupes indépendants et non pas comme un seul groupe cohérent, pourvu que le gouvernement palestinien signe un cessez-le-feu mais les Palestiniens individus ne le suivent pas, les Israéliens ne seront jamais prêts à céder ce que les Palestiniens veulent.

2009-05-19

Le Pape en Afrique

Il y a quelques semaines, j'ai écouté les actus à la radio et l'animatrice est parvenue à cette histoire de la visite papale en Afrique. Benoît XVI avait l'intention visiter plusieurs pays, il a parlé de la paix, de la lutte contre la pauvreté.

Bien sûr, la question du SIDA a été soulevée par un journaliste et le Pape a répondu en déclarant la position de l'Église catholique. Je cite : on ne peut « pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatifs. Au contraire, leur distribution aggrave le problème ». Comment ? J'étais conscient du fait que l'Église était contre l'emploi des préservatifs. D'aussi loin que je me rappelle, l'Église a été contre la contraception de toutes formes. Cependant, le Pape a ajouté quelque chose que je n'avais jamais entendu : leur distribution aggrave le problème. Ça m'a rendu perplexe.

Par la suite, l'animatrice a continué son reportage en mentionnant un petit fait tout à fait saillant. Pendant les vingt dernières années, vingt millions de personnes sont mortes du SIDA en Afrique. J'ai eu besoin d'un moment pour bien saisir l'étendue de ce chiffre. Je n'en croyais pas mes oreilles. 20 millions ? L'Église est-elle à des années-lumière de la réalité africaine ?

J'ai essayé de retrouver d'autres information dans les journaux sur la visite du Pape cependant je me suis très vite trouvé dans un maelström d'avis contradictoires. Une chose en amenant une autre, je suis plutôt tombé sur plusieurs articles qui couvraient tous les aspects de cette annonce papale y compris le pour et le contre de cette question d'emploi de préservatifs.

Maintenant, après avoir dévoilé l'ampleur de la controverse associée à ce sujet et le nombre d'opinions qui se contredisent l'une l'autre, je me sens poussé à intervenir en y mettant mon grain de sel.

En lisant l'annonce du Pape en détail, en lisant d'autres arguments qui supportaient le Pape, je pense avoir mis la main sur le nœud de leurs idées. Ils prétendent que les partisans de l'emploi du préservatif déclarent que le taux de réussite du préservatif est à 100%. Selon mes recherches, ces partisans n'ont jamais déclaré un tel chiffre. Ils prétendent que les partisans de l'emploi du préservatif déclarent que le préservatif est le seul moyen de lutter contre le SIDA. Encore une fois, selon mes recherches, c'est faux.

J'ai même lu un article qui décrivait une certaine pudeur qui existe en Afrique. Malgré la publicité promouvant le préservatif, le taux de l'emploi de cette méthode de contraception restait très bas parce que la population était trop modeste pour en parler et elle n'en était pas bien au courant. Le message dans cet article était que la promotion du préservatif échouait et par conséquent il était inutile de continuer à en promouvoir son emploi.

En fin de compte, d'après le Pape et ses sympathisants, le seul moyen de lutter contre la propagation de cette maladie, le seul moyen d'éviter le SIDA, c'est l'abstinence.

Bon, en allant plus loin dans ma lecture, j'ai appris que les partisans de préservatif étaient tout à fait d'accord avec le Pape. Plusieurs articles dans des journaux rapportant des entretiens avec ces partisans ont cité tel ou tel partisan exprimant que le seul moyen de ne pas attraper le SIDA était de ne pas avoir des rapports sexuels. Victoire ! Ah, victoire je pense. Ces articles ont continué leurs reportages en énumérant les statistiques qui décrivaient l'étendue de ce fléau et le nombre de morts, le nombre de malades, le nombre d'infectés à travers ce continent. L'aspect de cette histoire qui m'a frappé est que la promotion de l'abstinence ne marchait pas, ne marche pas encore et probablement ne marchera pas. 20 millions de personnes mortes ? Hé, je me doute que quelqu'un fait encore l'amour !

J'ai toujours trouvé un tantinet cocasses ces écoles de pensée qui mettent en avant une idée sans tenir compte des résultats. Le Pape se déclare en faveur de l'abstinence mais il me semble qu'il ignore tout à fait le nombre de morts pendant ces 20 dernières années. Étant donné ce chiffre, il nous faut faire tout et n'importe quoi pour combattre ce problème. Si la méthode A ne produit pas de bons résultats, essayons la méthode B. Si non, la méthode C. L'idée est de ne pas choisir une seule méthode, de ne pas nous limiter à une seule idée. Le psychologue américain Abraham Maslow a expliqué : « Tout ressemble à un clou pour qui ne possède qu'un marteau. »

Cela veut dire que nous devrions promouvoir le préservatif, l'abstinence et n'importe quelle autre technique qui s'avérerait efficace dans la lutte contre le SIDA. Nous ne devrions pas, nous ne devons pas rester restreints à une idée, à une idéologie. Tout bien considéré, ce ne sont que les résultats qui comptent. Et si nous parvenons à prévenir une autre mort, une autre infection, voilà ce qui est important dans cette affaire et non pas une foi aveugle en un marteau.

2009-06-09

Hébertisme

Dans la première scène du film de James Bond, Casino Royale, notre héros participe à une chasse à l'homme, la cible étant un personnage infâme quelconque. Tout à coup, le criminel constate que quelqu'un est en train de le traquer et pan ! la chasse commence ... mais à pied !

Jusqu'à ce film, j'ai toujours fait le lien entre le personnage James Bond et la chasse en voiture. Dans ce film, j'ai vu une chasse que je n'avais jamais vue auparavant, une chasse tout à fait singulière en raison du fait que la chasse s'est déroulée à pied. Le cascadeur était incroyable. Il a fait des sauts, des grimpers que je pensais à ce jour impossible. La scène était intéressante, même grisante et parfois époustouflante : la chose la plus originale que j'aie vue depuis bien longtemps.

En parlant de ce film avec quelqu'un, j'ai découvert un monde d'athlétisme qui a été absolument inconnu de moi jusqu’alors. Le nom du cascadeur était Sébastien Foucan, un sportif, pionnier du free-running ou freerun et cofondateur du parkour. Le freerun, de quoi s'agit-il ? Je cite Wikipédia : « Le freerun est un sport proche du parkour, qui intègre des acrobaties comme les saltos et d'autres mouvements qui ont rapport avec la gym. » Et parkour ? Je cite Wikipédia à nouveau : « Le parkour est une pratique sportive consistant à transformer les éléments du décor du milieu urbain en obstacles à franchir par des sauts, des escalades. Le but est de se déplacer d'un point à un autre de la manière la plus efficace possible. » Cependant, ce n'a pas été la fin de mes recherches. La personne à qui j'ai fait allusion, mon conseil expert en ce domaine, a continué à élucider le thème d'athlétisme en associant ces études modernes à une étude du siècle dernier qui s'appelle l'Hébertisme. En effet, l'article de Wikipédia sur le parkour explique que le parkour lui-même : « est inspirée de "la méthode naturelle d'éducation physique" » de Gregs Hébert.

Qui est Gregs Hébert ? Qu'a-t-il fait pour inspirer la création d'un mouvement qui porte son nom : l'Hébertisme ? Nous voyons les résultats d'une vie dédiée au perfectionnement de l'éducation physique.

Gregs Hébert est né en 1875 et mort en 1957. Il a passé sa vie à promouvoir une méthode d'éducation physique naturelle. L'origine et le développement de cette méthode, de ces idées d'éducation physique se trouvent dans la marine française où Hébert a été marin pendant des décennies. Malgré une carrière un peu médiocre au début, M. Hébert a enfin brillé dans son domaine. Il a créé sa propre méthode d'éducation qui a été, reconnue par ses supérieurs comme meilleure que le programme existant. Par conséquent, la marine a adopté la méthode de Gregs Hébert, une méthode qui a fini par se voir nommer l'Hébertisme.

Ces écoles d'entraînement, le freerun et le parkour sont la génération prochaine d'adhérents qui se fondent sur les principes d'éducation physique naturelle exposés d'abord par Greg Hébert. Il est intéressant de noter le lien entre cette chasse à pied dans le film de James Bond et l'arrivée d'une nouvelle perspective sur l'éducation physique qui a eu lieu presque il y a un siècle. Je me demande ce que Gregs penserait de cette chasse à l'homme de James Bond sans aucune voiture !

2009-05-20

Sedona


Elise, ma femme, m'a fait l'offre de vacances à Sedona pour une réunion familiale, c'est-à-dire, pour les trois enfants de ma famille : mon frère, ma sœur et moi. Puisqu'elle possède une multipropriété, elle est parvenue à faire un échange dans le même centre de vacances que nous avions visité il y a dix ans quand nous avions eu des vacances à Sedona. Par conséquent, nous étions six : Elise et moi, ma sœur Janet et son mari Louis, mon frère Greg et sa petite amie Kathy.

Une chose que j'ai bien planifié pour cette visite, c'était un tour en ballon. Il y a dix ans, quand Elise et moi avions visité Sedona, nous avions essayé de faire un tour en ballon mais il y avait trop de vent pour ça. Puisque nous avions essayé le jour juste avant notre départ, nous n'avions pas eu d'autre occasion pour essayer. Cette fois, j'ai réservé des places pour le deuxième jour de notre séjour dans l'idée d'avoir la possibilité d'un autre essai un autre jour si jamais il y avait trop de vent.

Heureusement, ce n'a pas été le cas. Le lundi, nous nous sommes levés à l'heure inhumaine de 4h pour nous préparer avant d'aller au point de rendez-vous devant le bureau central de notre complexe hôtelier. Une camionnette de la compagnie Red Rock Balloons est arrivée à 5h25 pour nous ramasser et par la suite notre chauffeur a traversé la ville de Sedona et a continué dans le parc national au rendez-vous avec le reste de l'équipe Red Rock.

Avant de commencer, l'équipe lance toujours un ballon d'essai. En étudiant sa trajectoire, l'équipe peut déterminer si les vents sont forts, les différences de vents aux diverses altitudes, etc. En un mot, si les vents conviennent et sont propice à un lancement. Évidemment, s'il y a trop de vent, une montée en ballon serait dangereuse.

Après cinq minutes à regarder le ballon d'essai, le chef de l'équipe a levé le pouce pour indiquer qu'on allait se lancer. Notre camionnette et les deux autres camions de Red Rock y compris les remorques contenant les ballons eux-mêmes sont partis pour le point de départ, le point de lancement. Un petit autocar plein d'autres passagers nous a rejoints.

Une fois sur place, nous avons remarqué qu'il y avait deux équipes et deux ballons. Notre ballon, le plus grand, possédait un panier avec des places pour vingt personnes. Ouah ! L'autre plus petit avait dix places.

Les deux équipes ont enlevé les paniers des remorques et ont commencé à étendre le tissu des ballons eux-mêmes, un tissu en nylon j'imagine. Elles ont installé un brûleur à chaque panier et puis elles ont penché chaque panier sur son côté. Les équipes ont ensuite attaché les cordes du ballon aux paniers et des cordes supplémentaires des paniers aux deux camions pour que les camions servent d'ancre pour les deux ballons. Enfin, elles ont placé des grands ventilateurs motorisés à la bouche de chaque ballon. Les ventilateurs servaient à gonfler le tissu du ballon mais une fois que le ballon ont été gonflé, le pilote a employé le brûleur à propane pour réchauffer l'air. Il faut imaginer que le ballon était étendu sur la terre y compris le panier. Pendant que l'air dans le ballon se réchauffait, le ballon se redressait lentement jusqu'à ce qu'il soit debout.

Eh, une autre chose. Pendant que le panier était sur le côté, le pilote a demandé à plusieurs passagers de monter dans le panier mais pour le faire, chacun a été obligé de s'allonger dans le panier sur le côté du panier. Notre panier, celui du ballon le plus grand était divisé en cinq compartiments, quatre pour les passagers, un central pour le pilote. La moitié des passagers a été ordonnée de monter dans chacun de quatre compartiments et dès que le ballon s'est redressé, ces passagers se sont trouvés debout. Amusant.

Le reste des passagers a grimpé à bord et j'ai fait la même chose à mon tour. Notre pilote a offert un petit discours sur quoi faire en ballon parsemé bien sûr de plaisanteries : « La section fumeurs est en dehors du panier. »

À ce moment-là, l'air réchauffé donnait de la portance au ballon. Le panier ne touchait plus le sol et la seule chose qui nous retenait était les cordes attachées au camion, notre ancre. Une question m'a traversé l'esprit : si jamais la portance avait atteint un niveau où le ballon s'était lancé avec le camion encore attaché. Ha ! Ça me donne une image marrante en tête.

Enfin, le pilote a hurlé « C'est parti ! » et a détaché les cordes. Les liens à la Terre mère ont été coupés et nous, une vingtaine de personnes sommes montés de la clairière, flottant silencieusement au-dessus des cimes des arbres.

Le silence régnait. Ça c'est la chose la plus frappante du vol que je me rappelle. De temps en temps le pilote réchauffait l'air dans le ballon et nous pouvions tous entendre le bruissement fort du brûleur à propane mais à part ça, le silence. Flottant en l'air comme ça me semblait de la magie. Pas d'avion, pas de corde, pas d'autre moyen d'expliquer comment nous étions des centaines de mètres au-dessus de la terre. C'était de la prestidigitation ! Où est David Copperfield ?

Je pense que tous les passagers ont eu le souffle coupé. L'air dans cette région est clair, extraordinairement clair. Ce coin des États-Unis n'est pas très industrialisé, par conséquent il n'y a pas de pollueurs. Ce matin-là ne faisait pas exception. Grâce à la clarté, nous pouvions regarder assez loin dans la distance. En plus, le ciel était tout à fait bleu, aucun nuage, et nous étions tous baigné de soleil; il était juste en dessus de l'horizon.

Au point plus haut, le pilote a atteint une altitude de 700 mètres et au plus bas, nous avons touché un étang. Ah, voilà l'histoire de l'étang.

Nous flottions près du sol en essayant d'apercevoir la faune et la flore. Lentement, nous nous approchions d'un étang. Le pilote nous a expliqué que rarement, il avait été capable d'exécuter une manœuvre qui s'appelle « Splash and Dash » et puisque nous nous sommes retrouvés juste au-dessus d'un étang, il allait tenter de la faire.

D'abord, je devrais éclaircir le terme pilote par rapport à une montgolfière. Un dirigeable ou un ballon dirigeable peut être dirigé. Néanmoins une montgolfière ou un ballon d'air chaud ne peut être dirigé tel quel. Le soi-disant pilote peut faire monter le ballon en réchauffant l'air ou le laisser descendre en laissant l'air refroidir mais il ne peut pas vraiment diriger le ballon. Le ballon et son pilote vont au gré des vents. Oui, il y a des rabats avec lesquels un pilote peut laisser échapper de l'air, toutefois le vrai pilotage d'un ballon reste dans la compréhension des courants d'air et comment l'air bouge d'une manière différente selon l'altitude. Notre pilote a parlé de la ville d'Albuquerque dans l'État du Nouveau-Mexique où chaque automne, il y a un festival de ballons, soi-disant le meilleur endroit pour un tel événement. Apparemment, à une altitude il y a un courant d'air qui s'éloigne de la ville et à une autre altitude il y a un autre courant d'air qui retourne à la ville. En conséquence, les aéronautes peuvent faire un tour s'ils suivent le bon courant d'air. À Sedona, le vent souffle toujours dans la même direction; nous partons d'un point dans un parc national et nous arrivons à l'autre côté du parc à la fin de notre trajet.

Au-dessus de cette mare, le pilote nous a fait remarquer que nous pouvions voir la réflexion de l'aérostat dans l'eau et bien sûr, nous-mêmes aussi. La surface reflétait le gigantesque ballon au-dessus de nos têtes et aussi le panier autour duquel je pouvais voir les visages des passagers regardant en bas. Tout le monde en a pris une photo. Lentement, nous sommes descendus jusqu'à ce que le dessous du panier ait touché la surface d'eau et puis, le pilote a allumé le brûleur pour réchauffer l'air et nous faire monter. Voilà, la manœuvre « Splash » plonger avec un gros plouf et « Dash » se précipiter.

La région autour de la ville de Sedona est typique pour cette partie des États-Unis. Elle ressemble au Grand Canyon du Colorado et c'est là que j'ai été frappé par la signification de cette comparaison. Quand on regarde des montagnes, on regarde un phénomène où des plaques tectoniques se heurtent et c'est cette collision qui relève la terre, qui pousse des roches en haut pour former des montagnes. En comparaison, cette région a été formée par l'action de l'eau. Elle a été submergée dans un ancien océan et les cañons, les vallées représentent l'érosion de la terre. Quand on regarde un monticule, une butte, une élévation de terrain, on a tendance à les considérer comme une montagne pourtant, en réalité, le dessus de l'élévation n'est que le niveau de la terre, la terre normale. On est vraiment en dessous du niveau normal de la terre dans une vallée ou un cañon.

Quand nous étions en ballon, flottant en dessus de la vallée et que j'avais une vue panoramique de la ville de Sedona, la vallée, les buttes, les soi-disant montagnes à distance, je me suis rendu compte de la perspective d'où nous étions. Il n'y avait pas de montagnes, nous étions dans un creux, une région souterraine. La cime de ces montagnes, le dessus de ces élévations de terrain étaient en fait la terre, le niveau zéro de cet endroit.

Sedona se situe dans une vallée où la moitié est occupée par la ville et l'autre par un parc national. Notre lancement a eu lieu d'un côté du parc, nous avons été emportés par le vent à travers le parc et enfin nous avons atterri à l'autre côté du parc juste à l'extérieur du parc. J'ai demandé au pilote comment il planifiait ces atterrissages et il m'a expliqué que ça dépendait du vent. Parfois, selon les conditions, il a été forcé à atterrir sur un terrain privé, un ranch. Néanmoins, malgré l'invasion aérostatique, les propriétaires accueillent chaleureusement ces étrangers volants.

Le voyage en ballon n'est pas bon marché, mais je peux ajouter que le jeu en vaut la chandelle. C'est une vraie expérience inoubliable.

2009-05-08

Statistiques

L'autre jour, je regardais les actus à la télé quand j'ai entendu un article très curieux. Le journaliste parlait de ce problème aux États-Unis où une compagnie avait expédié du beurre d'arachides contaminé aux marchés et plusieurs personnes étaient mortes empoisonnées par la salmonelle et en plus des centaines en étaient gravement malades. Pendant l'interview avec l'ancien directeur de la FDA (Food and Drug Administration), William Hubbard, M. Hubbard a expliqué qu'il n'y avait presque rien dans le système pour empêcher des compagnies d'expédier la nourriture contaminée. Puis il a dit que les résultats étaient embarrassants pour une nation du XXIe siècle où chaque année il y avait à peu près 5 000 morts pour cause d'intoxication alimentaire et en plus, 325 000 personnes hospitalisées et des dizaines de millions malades. « Nous perdons tous les huit mois l'équivalent du nombre de personnes tuées dans les attaques contre le World Trade Center. »

Comment ? J'en étais ahuri. Cet homme a pu comparer la tragédie si bien connue du World Trade Center avec un chiffre au premier regard si banal ? Eh bien, ça m'a rappelé quelque chose.

En 1982, les États-Unis ont érigé à Washington un monument aux morts de la guerre du Viêt Nam. Ce monument consistait en un mur sur lequel étaient gravés les noms des 58 156 Américains tués ou portés disparus pendant cette guerre. Évidemment, il y avait beaucoup d'émotions de la part de la population pour provoquer la construction d'un tel mémorial.

Peu après, au hasard, j'ai lu un rapport sur les morts causées par les accidents de voitures liés à l'abus d'alcool aux États-Unis. Apparemment, en 1980, 60 000 personnes ont perdu la vie sur route. La bizarrerie de la juxtaposition de ces deux chiffres m'a frappé en pleine poire. Les Américains, en érigeant ce monument, voulaient se rappeler le sacrifice de leurs frères d'armes cependant ils étaient tout à fait ignorants qu'un nombre encore plus important de personnes était tuées chaque année à l'intérieur de leurs propres frontières parce qu'elles étaient soûles. La guerre a duré quinze ans. Pendant cette même période quinze fois le nombre de personnes ou presque un million en ont été tuées sur la route.

D'abord la guerre du Viêt Nam, puis les attaques contre le World Trade Center et enfin, le scandale du beurre d'arachides contaminé : trois événements qui restent des souvenirs indélébiles. Néanmoins n'avons-nous aucune conscience de ce qui se passe tous les jours comme les accidents de voitures, l'intoxication alimentaire, ou nous en fichons-nous ?

Passons à d'autres statistiques …

Je donne mon sang tous les 56 jours, le délai fixé par la Société canadienne du sang. Tous les 56 jours, je fais une petite contribution à notre société, une occasion pour moi de redonner quelque chose à ma communauté. Cependant, je ne veux pas m'en vanter, je ne veux pas essayer de brosser le portrait de l'altruisme personnifié. Oui, quand j'ai commencé à faire tout ça, je voulais faire une bonne action toutefois, je continue ma B.A. du jour, ma B.A. de tous les 56 jours, en raison d'un défi personnel.

Je n'aime pas les aiguilles. « Je les déteste » n'est pas suffisant, j'en ai vraiment peur. Je suis seringue-phobe ! Je dois avouer : la première fois que j'ai essayé de donner du sang il y a 35 ans, j'étais si pâle d'effroi qu'une infirmière m'a demandé de ne pas le faire, de quitter la salle d'attente, de rentrer chez moi et d'enterrer l'idée de le faire.

Pourtant j'étais déterminé ! Après six mois, j'ai eu une nouvelle occasion de l'essayer et cette fois, j'ai réussi à donner mon sang. J'ai eu un moment de fierté d'avoir saigné ! Comme vous voyez, je continue par défi personnel de surmonter ma peur et de dompter ma phobie des aiguilles.

En m'y essayant, j'ai découvert que le nombre des personnes qui font le don de sang au Canada ne représente que 3,5% des donneurs admissibles. Mince alors, la grande majorité des personnes qui pourraient donner du sang, ne le font pas. Tout le monde a-t-il aussi peur d'aiguilles ? Ha ! Ou c'est tout simplement l'ignorance, la paresse, l'apathie qui explique ce manque de bienfait ?

Ça me rappelle …

Explique-moi l'ignorance et l'apathie ? J'en sais rien et je m'en fiche.

Ma dernière stat :

En 1994, je travaillais pour une compagnie en ville et cette année-là, je me suis proposé comme organisateur de la campagne annuelle pour Centreaide Canada, une organisation caritative bien connue au Canada. Centreaide donne une formation à tous les organisateurs et c'était pendant une séance d'information que j'ai entendu le chiffre que parmi tous les donateurs possibles, il n'y en avait que 1,5% qui faisaient un don. Si cette organisation pouvait rassembler ses fonds avec seulement 1,5% de tous les donateurs possibles, que pourrait-elle faire si 10%, 20% ou 30% des donateurs faisaient une contribution ? Le montant serait incroyable !

Le point saillant dans ces deux chiffres, un concernant le don de sang, l'autre sur le don d'aumônes, est qu'un pourcentage assez petit de la population y participe. Mais pourquoi ? Un manque d'intérêt ? Un manque de charité ? J'ai noté que l'automne dernier, la Société canadienne du sang a annoncé dans tous les journaux une pénurie de sang au Canada et qu'il faudrait remettre à plus tard les actes chirurgicaux exigeant du sang. Voilà, la société a vu une augmentation de dons. Comment l'expliquer ?

Ma théorie ? Ignorance. Toutefois, quand je dis « ignorance » je ne veux pas dire que tout le monde, que nous sommes précisément ignorants de ce qui se passe. Nous en sommes au courant cependant nous sommes tous probablement si préoccupés par la routine journalière, nous n'y pensons pas. Donner du sang ? Trop de choses à faire aujourd'hui, je vais le faire demain. Faire une contribution ? La semaine prochaine quand je suis payé. Et patati et patata.

En tant que groupe, nous, la société, il me semble que nous pouvons réagir à la Une. Chapeau au pouvoir de la presse. Cependant, comme individus, il me semble que nous pouvons ne pas prendre en considération des choses qui pourraient être bien importantes parce que … Eh bien, parce que !

Bon, pas d'analyse exhaustive, pas d'explication exactement perspicace, mais une observation personnelle.

2009-03-06

Une rixe

Ma femme et moi avons acheté un condo appartement, un appartement en copropriété dans le centre-ville de Montréal dans le quartier de divertissements près de la rue Adelaide ouest. Dans ce quartier où se trouvent pas mal de boîtes de nuit, certains soirs de la semaine les rues se montrent pleines d'animation. De notre balcon du 8e étage, nous voyons une foule de passants pendant toute la soirée jusqu'à une heure tardive.

Notre immeuble est à deux ou trois pas de la rue Adelaide sur la rue Balmoroh, juste derrière la ligne de magasins qui donnent sur la rue Adelaide. Il y a une ruelle entre ces magasins et l'immeuble qui dessert les portes de l'arrière des magasins.

Un samedi soir du mois de janvier, à 3 heures du matin, j'ai été réveillé par le hurlement d'un homme dans la rue. Dans ce quartier, un tel son n'est pas inconnu. Après que les bars et les boîtes ferment, on peut remarquer de notre balcon une augmentation de passants qui marchent sur le trottoir en titubant, une mesure de succès d'une beuverie, n'est-ce pas ? Et bien sûr, une démarche titubante est parfois accompagnée par des hurlements.

Bon, j'ai profité de mon réveil mais une fois retourné au lit, je continuais à entendre cet homme hurler devant l'immeuble. Après quelques minutes, je me suis décidé à découvrir ce qui se passait. Je me suis levé et j'ai mis ma robe de chambre et puis je suis allé dans la salle pour regarder la ruelle à travers la fenêtre. Je pouvais voir à l'embouchure de la ruelle enneigée un homme qui était visiblement ivre. Il était debout, mais il était très chancelant. Il criait à plein poumons cependant j'avais l'impression qu'il criait à quelqu'un. J'ai regardé le long de la ruelle et au milieu de la ruelle, j'ai vu un groupe de huit hommes ou devrais-je dire huit jeunes hommes ou ados marchant d'un pas lourd dans la neige en train de s'éloigner de l'homme. Un de ces ados avait en main un manteau. J'ai regardé l'homme et j'ai constaté qu'il ne portait pas de manteau. Tout à coup, il m'est venu à l'esprit que quelque chose s'était passé ailleurs entre le hurleur et ce groupe. Évidemment, il y avait eu une altercation quelque part et je pouvais voir pourquoi. M. le Soûlard gueulait d'une manière tout à fait hostile « Hé ! Vous-là, les lâches. Vous n'avez pas les couilles de lutter ? Je peux vous tous battre. Hé … vous êtes un, deux, trois … quatre, cinq, six … Je vais vous tous tabasser ! Moi, tout seul. Lâches ! » Mince alors, ce gars était si rond, il était carré au point de passer de l'audace à la hardiesse. Lui contre huit hommes ? Il ne lui manquait pas une case, il lui en manquait deux !

Soudainement, tout le groupe s'est tourné vers le cinglé et pour je ne sais quelle raison, ils ont décidé de revenir sur leurs pas. Puis l'homme a commencé à marcher vers le groupe pour que tous les deux se rencontrent au milieu de la ruelle juste en dessous de ma fenêtre. Néanmoins, à ce moment, j'avais mis un manteau et j'étais sur mon balcon au 8e étage afin de me pencher sur la balustrade pour mieux voir ce qui se déroulait.

Pendant que l'homme et le groupe se rapprochaient, j'ai entendu un membre du groupe dire à l'homme « Vous devriez vous excuser. » J'ai deviné que quelle que soit la raison pour l'altercation, le soûlard avait probablement commencé quelque chose.

Bon, le moment de vérité, l'homme en face de ce groupe de huit hommes. Un contre huit. C'est certainement le moment de considérer la probabilité de succès qu'on sort sain et sauf compte tenu d'une cote de 8 contre 1. Peu importe, l'ivrogne continuait à accabler le groupe d'injures. « Lâches ! Je peux vous tous battre. » Cette confrontation a duré a peu près une minute quand un membre de ce groupe a fait un pas envers le buveur et a saisi une partie de sa chemise. L'ivrogne a essayé de se défendre ou de battre ce gars, je ne sais pas lequel et puis l'homme qui tenait encore la chemise, a poussé l'ivrogne et il est tombé sur le dos. Tout le groupe a encerclé l'ivrogne. Deux membres du groupe lui ont sauté dessus et ont commencé à lui donner des coups de poing. Deux ou trois autres dans le cercle lui ont donné des coups de pieds dans les côtes. L'image de tout ça était surréelle.

Dans les journaux, j'ai lu des articles sur le phénomène de l'essaim, je parle d'un essaim d'êtres humains. Apparemment, un groupe de personnes commence quelque chose, soit un acte violent et tout le monde y participe même si en tant qu'individus, chaque membre du groupe ne le ferait probablement pas. C'était tout à fait incroyable d'être témoin d'un groupe d'hommes en train d'attaquer cet ivrogne sans considérer le risque de vraiment le blesser ou de le tuer.

Gardez en tête que tout ce qui venait de se passer n'avait pas laissé la trotteuse toucher plus de deux secondes. C'était comme si le temps avait ralenti. « Hé ! J'appelle la police ! » ai-je hurlé aussi fort que je pouvais. Ma voix résonnait dans la ruelle entre l'immeuble et les magasins et tous les membres du groupe ont arrêté en même temps de frapper l'homme pour regarder autour d'eux cherchant la source du cri. À cause de l'écho, personne n'a regardé en haut pensant que la source de la voix devait être dans la ruelle elle-même.

J'étais content de moi, mon hurlement avait produit l'effet voulu : le groupe s'est enfui à l'autre bout de la ruelle laissant l'homme tranquille. Il était à plat dos au milieu de la ruelle dans la neige mais au moins il n'était plus la cible de leurs coups. Je me demandais si, si je n'avais rien fait, j'aurais vu un meurtre se passer devant moi.

L'homme essayait de se mettre debout. Évidemment, il n'était pas blessé, disons qu'il n'était pas visiblement blessé, mais il était très, très ivre. Une fois debout, il a tenté de ramasser son manteau en vacillant beaucoup sur ses jambes. Il s'est appuyé contre un mur pendant un moment et paf ! il est tombé et je le voyais à nouveau sur le dos dans la ruelle. Je me suis hâté de retrouver le téléphone, je voulais contacter le concierge de notre immeuble. Pas de réponse. Je regardais la ruelle et l'homme délibérant sur un appel d'urgence 911 lorsqu'une femme est entrée dans la ruelle en courant. Une joggeuse à 3 heures du matin ? Un peu bizarroïde.

Elle a couru jusqu'à l'homme et elle s'est agenouillée à côté de lui. « Mary ! Comment vas-tu ? » a dit l'homme d'un ton tout à fait plaisant et amical comme si rien ne venait de se passer. Je pensais que l'homme se portait assez bien. Je pouvais entendre la conversation entre l'homme et la femme et j'espérais reconstituer un peu les événements. J'ai imaginé que quelque chose s'était passé ailleurs, il y avait eu une dispute, mais la conversation entre le couple n'a rien révélé.

Soudain, la conversation a été interrompue par l'arrivée d'un fourgon banalisé duquel sont sortis trois policiers. J'ai eu l'impression que la femme avait déjà prévenu la police du problème avant de venir chercher son ami. J'ai gloussé en entendant l'homme expliquer aux policiers comment il avait été attaqué par les noirs : tous les ados dans cet essaim étaient blancs. Ha ! Une chose que j'ai trouvé curieux, c'était que l'homme a toujours été poli envers la police. Pas de jurons, un comportement respectueux, quel contraste avec le déjanté criant à tue-tête auparavant.

En fin de compte, après 5 minutes, en plus du fourgon, j'ai compté trois voitures de police et deux policiers montés. Ce nombre de policiers sur le lieu pourrait sembler un peu bizarre, sinon excessif, toutefois, il faut garder en tête que ma femme et moi habitons ce quartier de divertissement où se trouvent toutes ces boîtes de nuit surveillées de près par la police de Montréal.

La police a demandé à l'homme s'il avait besoin d'une ambulance mais il a refusé et la femme a expliqué à la police qu'elle avait l'intention de prendre soin de lui. Le couple a quitté la ruelle, les policiers se sont parlé pendant deux ou trois minutes et puis, la ruelle était à nouveau tranquille. J'ai quitté le balcon et retourné à mon lit douillet. Oui, j'avais réfléchi sur la possibilité de descendre pour parler avec la police mais je m'étais dit que je ne pouvais vraiment ajouter aucune clarification : tout est bien qui finit bien.

Je n'ai jamais vu d'essaim d'ados. J'espère que je ne vais jamais en revoir un. Mais si au hasard j'en vois un, je n'ai aucune intention de miser à 8 contre 1 ! Je vais courir aussi vite que possible. Un héros mort est toujours mort !

2009-01-21