vendredi 16 juillet 2010

Le Sommet du G20 à Toronto


En juin, 2010, le Canada a accueilli les sommets du G8 et du G20; le G8 à Huntsville et le G20 à Toronto. Le Canada est censé avoir dépensé plus d'un milliard de dollars pour organiser ces réunions y compris la sécurité y afférente et les journaux sont encore remplis de toutes sortes de questions sur la raison d'une telle dépense. Nous allons en discuter pour une éternité en essayant de comprendre les raisons qui expliquent et qui justifient un montant d'un milliard de dollars. Protéger le G8 dans une petite ville est plus simple que de protéger le G20 dans une ville aussi grande que Toronto et le Canada aurait-il pu concevoir un meilleur moyen de dépenser cet argent ?

L'aspect le plus important du sommet du G20 à Toronto est le soi-disant manque de protection aux yeux du public. Tout au long des trois jours du sommet, on a vu pas mal de problèmes de sécurité. J'habite au centre-ville et j'ai eu des occasions de regarder à la télévision le reportage de la chaîne locale et même d'être témoin moi-même de tout ce qui s'est passé dans la rue, dans mon propre voisinage. Il y a eu des émeutes : des affrontements entre la police et les manifestants, le vandalisme de magasins et l'incendie des voitures de police. C'est une chose de voir ce genre d'événements à la télévision mais c'est autre chose de le voir avoir lieu juste à l'extérieur de la porte d'entrée de mon propre immeuble.

Ma femme et moi avons un condo appart au huitième étage. De notre balcon, nous pouvons voir le croisement des rues Queen et Beverley, l'un des centres de violence en ville. Par conséquent, nous avons été aux premières loges. La chaîne de télévision locale de CP24 a eu des cameramen dans la rue. Je pouvais voir ce qui se passait soit en regardant ma télé, soit en regardant la rue de mon balcon. C'était incroyable. J'ai dit à ma femme qu'habituellement c'est le genre d'événement dont je suis au courant en lisant le journal, non pas sur le vif ! Hé ! Jusqu'à ce moment, j'avais vu des émeutes à la télé mais à ce moment-là je participais à une émeute !

Je remarque dans tous les journaux, le public est en train d'exiger que le gouvernement ouvre une enquête sur les actions des forces de l'ordre pendant le sommet. Le Canada a vu le plus grand nombre d'arrestations pendant une manifestation de son histoire et on se demande pourquoi. Cependant, il y a à mes yeux une autre question à soulever et c'est la question de savoir pourquoi les manifestants se sont comportés tels qu'ils l'ont fait. J'ai été témoin de certains incidents qui mettent en question les intentions de ces manifestants.

Plusieurs fois j'ai vu les manifestants crier après les policiers en proférant un torrent d'injures. Il m'a semblé tout à fait bizarre de regarder un individu crier à un seul policier comme si le policier lui-même était responsable de tel ou tel problème. J'ai même vu des gens qui portaient un type de bâton, peut-être pour agiter un drapeau, qui l'utilisaient pour donner un coup de bâton aux boucliers des unités antiémeute. À un moment, j'ai vu un inconnu jeter telle ou telle chose blanche qui a décrit un arc au-dessus de la foule avant de frapper un policier à cheval. Le policier a perdu son équilibre et il est tombé par terre. Scandaleux !

Ma femme et moi avons regardé les nouvelles où les cameramen en ville de notre chaîne locale étaient parvenus à filmer le vandalisme de plusieurs magasins. Nous sommes sortis tard dans l'après-midi pour faire le tour de notre voisinage et nous avons découvert la destruction de ce groupe de Black Bloc. Nous avons pris des photos digitales avec notre appareil photographique et nous avons posté par la suite nos photos en ligne. Nous étions ahuris : notre voisinage ! Il ne s'agissait pas d'images tirées du journal; ce n'était pas un événement qui s'était déroulé ailleurs dans le monde; tout ça s'était passé dans nos parages.

Je connais la ville de Toronto depuis une quarantaine d'années. Je n'ai jamais vu une chose pareille. Toronto est paisible, tranquille et calme. Bien sûr nous avons nos moments mouvementés : samedi soir dans le quartier des boîtes de nuit, dans la rue après un jeu de hockey ou les manifestations devant tel ou tel consulat; mais jamais une émeute ! J'espère que je ne vais plus voir ce niveau d'anarchie à Toronto. J'aime la tranquillité de mon style de vie en ville à Toronto et j'espère la garder.

Mes photos et vidéos

2010-07-15

lundi 28 juin 2010

La Bicyclette

Il y a quatre ans maintenant que ma femme et moi avons échangé notre maison de banlieue contre un condo appart en ville. En le faisant, nous avons aussi troqué le style de vie de banlieue contre le style du centre-ville rempli de tout ce que l'on peut s'offrir en y allant à pied. Cependant, je dois ajouter aux pieds en tant que mode de transport un achat que ma femme a fait peu après notre arrivée en ville, c'est-à-dire, deux vélos. Puisque nous sommes près de pas mal d'espaces verts avec des pistes cyclables, ma femme avait l'idée de nous voir à l'extérieur plus souvent jouissant de la vie.

Je me rappelle que nous avons passé plusieurs bons après-midi à flâner à vélo. Notre ville offre des bons endroits en villes, des pistes cyclables et des parcs pour le plaisir de tout le monde. Visiter la ville à bicyclette donne une nouvelle perspective sur la ville.

Deux ans plus tard, ma femme a pris sa retraite; elle avait passé presque trente-deux ans dans le domaine de l'éducation en tant qu'enseignante et directrice. En planifiant sa retraite, elle m'a annoncé qu'elle aimerait essayer certaines activités, des choses qu'elle avait en tête depuis longtemps. Je ne savais pas qu'elle avait une liste de choses à essayer dans la vie néanmoins je voulais la soutenir.

La première chose qu'elle m'a présentée était un événement charitable. Elle s'est inscrite à « The Ride to Conquer Cancer » pour une œuvre de bienfaisance de l'hôpital Princess Margaret. J'ai vu ma femme et 2.000 autres participants faire le trajet de 240 kilomètres entre Toronto et les chutes du Niagara à bicyclette pour collecter des fonds pour cette organisation caritative. Durant les mois qui avaient précédé cet événement, elle avait suivi un régime d'entraînement pour s'y préparer, un régime qui avait consisté en plusieurs randonnées à bicyclette à travers la ville de Toronto chaque semaine.

En bref, je peux dire que ma femme est devenue une cycliste sérieuse. Depuis cet événement charitable, elle continue à s'entraîner dans le but de rester en bonne forme physique. Elle fait des haltères; elle fait du jogging et bien sûr, elle fait des randonnées à bicyclette. Ouah, elle m'essouffle !

Hyères 2009

En septembre, 2009, nous avons passé trois semaines à Hyères, une ville au sud de la France au bord de la Méditerranée. Pendant notre séjour, nous avons loué des bicyclettes pour une semaine. Nous avons fait deux ou trois petits tours à vélo dans la ville qui se sont avérés agréables.

Pour le week-end, ma femme m'a suggéré de visiter l'Île de Porquerolles à vélo, un trajet d'une vingtaine de kilomètres. Apparemment, il n'y a pas d'automobiles sur l'île et il est préférable et permis de découvrir l'île à vélo.

Je dois admettre que moi je ne me sentais pas à l'aise. Ma femme était habituée à aller à vélo sur les routes de notre ville, mais j'appréhendais de partager la route avec les voitures. Je suis à bicyclette; l'autre personne est en voiture. Si on calcule mal la distance entre ma bicyclette et la voiture, qui va en subir les conséquences ? Il n'a pas d'importance qui est en faute; entre la voiture et le vélo, moi à vélo, je vais toujours perdre !

Nous avons traversé la presqu'île de Giens en direction du ferry. Malheureusement, il n'y avait pas de piste cyclable et nous étions obligés pour la plupart du temps de rester au bord de la route. Je me demandais constamment quel était le nombre de centimètres entre le rétroviseur extérieur de la voiture qui me dépassait et le bout du guidon de ma bicyclette. C'était un peu difficile d'aimer le tour à vélo quand j'appréhendais les véhicules si proches de moi.

Heureusement, le seul accident, je veux dire « pépin », que je peux rapporter, c'était qu'à un moment parce que j'avais mal manié le dérailleur en changeant de vitesse, la chaîne de ma bicyclette s'est détachée du pignon arrière. J'ai été obligé de descendre de mon vélo et de remettre la chaîne au pignon à la main. La chaîne était bien sûr couverte de lubrifiant et j'ai fini par me souiller les mains. Enfin j'ai trouvé des toilettes publiques où j'ai pu me laver les mains mais j'ai dû le faire au moins dix fois d'affilée. C'est presque impossible d'enlever ce lubrifiant de chaîne des mains. Hé !

2010

Maintenant, en 2010, chez nous, ma femme aime encore faire son entraînement et cet entraînement comprend de temps en temps une randonnée à vélo. Je n'en suis pas si fana. Je me sens encore mal à l'aise si je suis à vélo dans la rue parce que je n'aime pas du tout partager la route avec les voitures. Quand j'ai mon nez dans le guidon, je ne veux pas que quelqu'un touche le guidon, surtout le rétroviseur extérieur d'une voiture !

2010-06-28 : F2GCCCZTD7ZK

vendredi 18 juin 2010

Égypte


En février 2010, ma femme et moi avons passé deux semaines en Égypte, des vacances que je peux qualifier de fabuleuses. Du début à la fin de notre séjour, nous avons eu des expériences excellentes et je peux conseiller à tout le monde de faire une chose pareille. Cependant, je préfère vous alerter sur l'importance de l'organisation du séjour.

Depuis des années, ma femme et moi étions au courant des tours organisés par des universités et il y avait aussi des voyagistes à Toronto qui offraient des tours en Égypte. Cependant, ma femme avait découvert une compagnie en Égypte, « Beauty of Egypt ». Intriguée par l'idée de travailler avec les gens du milieu, elle a commencé sur Internet à organiser notre tour. En comparant les prix de services offerts par cette compagnie égyptienne avec ceux des compagnies canadiennes, elle a découvert que le choix d'une compagnie du pays représentait une réduction importante du tour. Mais pourquoi ? Nous avons présumé que les compagnies touristiques basées au Canada ajoutaient des frais supplémentaires au coût d'un tour.

L'Égypte est probablement le pays le plus différent de notre pays natal, le Canada. Nous avons eu des occasions de passer du temps aux États-Unis, en Angleterre et en France, cependant nous pouvons dire que chacun de ces pays, compte tenu de leur niveau économique assez élevé, est semblable à la société canadienne. En revanche, l'Égypte est un pays du tiers-monde. Selon le Fonds monétaire international (FMI) et ses chiffres de l'année 2009, le Canada a un revenu par tête (RPT) de 38.290 dollars américains tandis que l'on attribue à l'Égypte un revenu de 6.147 dollars américains. Je trouve cette comparaison stupéfiante parce que j'ai du mal à imaginer comment je peux traduire cette différence de revenus dans la vie quotidienne. L'égyptien moyen gagne moins d'un sixième du revenu d'un canadien. Incroyable.

Par conséquent, ce que nous avons vu était vraiment différent de ce que nous voyons au Canada. En général, nous avons vu partout un certain niveau de pauvreté qui est plus rare dans notre ville de Toronto. Oui, bien sûr, il y a la pauvreté au Canada, mais en Égypte, ce n'était pas une exception, c'était plutôt la règle.

Si je tiens compte de ce niveau de vie et le fait d'avoir employé une compagnie du pays pour arranger notre tour, je peux dire que le prix total de notre voyage en Égypte était vraiment bon marché. Je présente une liste de tout ce que nous avons eu:
  • Un guide privé
  • Une voiture particulière
  • Des hôtels cinq étoiles, y compris le petit déjeuner
  • Trois vols intérieurs
  • Une croisière de deux jours sur le Nile, y compris tous les repas
  • Le prix d'entrée pour tous les temples, la Citadelle de Saladin, la mosquée Mohammed Ali et le musée égyptien du Caire
Nous avons payé à cette compagnie égyptienne trois mille dollars canadiens. Si j'ajoute deux billets d'avion aller-retour entre le Canada et l'Égypte, des repas, des cadeaux, etc., ma femme et moi avons dépensé au total six mille dollars canadiens. Cependant j'ai hâte d'expliquer que nous n'avons pas acheté nos billets d'avion en tant que tel, nous les avons achetés en utilisant des « points de carte de crédit » que nous accumulons chaque fois que nous nous servons de notre carte de crédit. Par conséquent, nous n'avons dépensé que quatre mille dollars en espèces au total. Quelle aubaine !

Nous avons visité :
  • Le Caire : la ville, les Pyramides de Gizeh, Memphis
  • Assouan : la ville, le barrage, Philæ
  • Abu Simbel
  • Louxor : le temple de Louxor, le temple de Kanark, la vallée des rois, la vallée des reines
  • Sharm El Sheikh
À ajouter à cette liste, c'est le temps que nous avons passé en compagnie de nos guides et nos chauffeurs. Ils étaient tous très agréables et obligeants. Au Caire, nous avons eu même le temps de prendre deux repas ensemble.

Un aspect de notre voyage que nous avons bien étudié avant notre départ était la question du bakchich, le système de pourboire ou pot-de-vin qui est d'emploi courant au Moyen-Orient. Ma femme et moi avions lu deux ou trois articles rédigés par des gens qui avaient passé du temps en Égypte. Par conséquent, tout au long de notre voyage, nous avons fait ce que était nécessaire au bureau de change pour nous assurer que nous avions assez de petite monnaie à donner en tant que bakchich. Pour nous de l'Amérique du Nord, l'idée de donner une ou deux pièces de monnaie à tout moment nous semble étrange sinon bizarre. Cependant, il faut revenir sur ces idées que j'ai déjà présentées sur le niveau de vie en Égypte. Sans pourboires, peut-être sans pots-de-vin, il est difficile de concevoir comment l'on peut vivre là. D'ailleurs, au lieu de voir des gens mendier, cet argent supplémentaire offre une certaine dignité aux gens; c'est un signe de respect. Quant à moi, sachant le niveau de vie en Égypte, je n'ai jamais protesté contre le bakchich.

Il me fallait toujours garder en tête le taux d'échange : une livre égyptienne est l'équivalent de vent cents canadiens ou un dollar canadien vaut cinq livres égyptiennes. J'obtenais de temps en temps des rouleaux de pièces en livres parce qu'il était nécessaire de donner un pourboire pour tout et presque rien, assez souvent juste une livre. Si on devait aller aux toilettes, il y avait toujours un gardien qui offrait un peu de papier hygiénique. Il me fallait lui donner une pièce d'une livre. Si je visitais un musée ou un temple et je demandais des informations, on s'attendait à ce que je donne au moins une livre. Néanmoins, une livre est l'équivalent de vingt cents canadiens. Vingt cents ? Ça ne vaut rien ! Mince ! J'ai dit à ma femme que je perds plus d'argent dans notre machine à laver quand j'oublie de vider les poches de mon pantalon !

Je ne vais pas raconter tous les détails du voyager, cependant j'aime décrire la première impression de l'Égypte que nous avons eu et qui a souligné comment à quel point l'Égypte est si différente du Canada.

Quand nous sommes arrivés au Caire, un représentant du voyagiste nous a accueillis pour nous conduire à notre hôtel. Le trajet d'une dizaine de kilomètres nous a fourni une occasion de voir certaines parties de cette grande ville. Nous avons passé des immeubles les uns après les autres qui n'étaient pas finis et qui avaient l'air dilapidés. Notre chauffeur nous a expliqué qu'au Caire, il y a apparemment un règlement municipal où c'est nécessaire de payer des taxes seulement si le bâtiment est fini. Il nous semblait facile de comprendre que tous les constructeurs prenaient avantage de cette lacune dans la loi pour éviter le paiement des taxes ! Cependant, cette introduction à l'Égypte nous a donné une vraie impression du Tiers-Monde. Nous étions vraiment dépaysés.

Je répète qu'il faut y aller. L'Égypte est l'origine de la civilisation moderne et la comparaison de l'histoire de l'Amérique du Nord et de ce pays me fait hocher la tête en signe d'incrédulité. Au Canada, nous parlons de l'histoire en termes de centaines d'années; en Égypte, on parle de l'histoire en termes de milliers d'années. En plus, ce que les Égyptiens ont réussi à faire et ce qu'ils nous ont laissé en héritage : La Grande Pyramide de Gizeh, construite en 2.500 av. J. C. était la construction humaine la plus haute jusqu'à la construction de la tour Eiffel en 1889, un record du monde qui a duré plus de quatre mille d'années !

Une autre chose importante : nous avons visité l'Égypte en février, probablement le mois le plus frais de l'année. Il faut se rappeler que ce pays est plus près de l'équateur que le Canada et la température en Égypte peut être extraordinaire. Par conséquent, il ne faut jamais envisager un tour là-bas en juillet ou en août quand on voit apparemment la température grimper jusqu'à 50 degrés Celsius ! Février a été agréable et pas du tout ... infernal ! :-)

2010-06-18 : F2GCCCZTD7ZK

jeudi 10 juin 2010

Pourquoi le français ?

Quel est le nombre de locuteurs natifs de la langue française dans le monde ? Si on tient compte de la France, du Québec, des pays de l'Afrique, d'autres pays du monde où le français est considéré comme une langue officielle, on arrive à un chiffre approximatif de 70 millions de personnes. Si on ajoute les personnes pour lesquelles le français est la deuxième langue, on peut arriver à un total de 130 millions. Cependant, je dois faire remarquer que les estimations varient beaucoup et il est bien difficile de déterminer quelle estimation est tout à fait correcte.

En fin de compte, toutes ces estimations donnent à peu près la même cote au français : il est placé au 18e rang des langues du monde. Il est dépassé par le mandarin (900 millions), le hindi (370 million), l'espagnol (350 million) et l'anglais (340 million). Même le portugais dépasse le français avec un nombre de 203 millions de locuteurs natifs, un peu surprenant pour un pays relativement petit comme le Portugal jusqu'à ce que l'on se rende compte de la population du Brésil, une de ses anciennes colonies : 170 millions ! Si on regarde les chiffres liés au pays colonialistes de l'Europe, il semble que l'Espagne soit le plus couronné de succès cependant la France est maintenant aussi dépassée par l'Angleterre, l'Allemagne et le Portugal.

Je reviens sur le sujet de cet essai : pourquoi le français ? En tant que canadien, je peux surtout mettre en avant le bilinguisme officiel de mon pays natal. Pourtant, selon the recensement de la population de 2006, on peut diviser le Canada en tranches de langues maternelles par les pourcentages suivants :

  • Anglais : 57 %
  • Français : 22 %
  • Autres : 21 %

Compte tenu du pourcentage d'anglais au Canada et de notre voisin gigantesque au sud, les États-Unis, un pays anglais, il est bien évident que parler anglais est très important. Dans le monde des affaires, selon la télévision et des films, l'anglais est partout; on ne peut y échapper.


Je reviens à la question initiale : pourquoi le français ? En souriant, je peux tout simplement répondre « Pourquoi pas ? » Je suis canadien et le français est un des deux langues officielles. D'ailleurs, au Canada, peut-on se retrouver dans les circonstances plus favorables à l'apprentissage du français. Chaque matin quand je mange mon bol de céréales, tout ce que je dois faire, c'est de tourner la boîte de céréales à l'envers pour étudier l'autre côté de la boîte. Au Canada, chaque étiquette est en anglais et en français - c'est la loi - et par conséquent, je peux améliorer mon vocabulaire partout même en regardant l'étiquette de n'importe quel produit. La table de cuisine est une salle de classe !

2010-06-10

DALF : cours de préparation

J'ai suivi un cours pour me préparer à passer l'examen pour le DALF niveau C2. Un exercice suggéré par le professeur était de donner un discours devant les autres étudiants.

Pour mon premier discours préparé, je me suis décidé à entamer un sujet que je connais particulièrement bien. En fait, je suis un orfèvre en la matière. De plus, il s’agit d’un sujet qui m’est très cher. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Et quel est ce sujet soi-disant si spécial ? C’est tout simplement votre serviteur. Bien sûr, je vais parler de moi-même.

Pourquoi ai-je décidé de m’essayer à une langue étrangère, le français ? Je pense que l’histoire de cette question est un tantinet cocasse. Comme tous les étudiants de l’école primaire et de l’école secondaire d’Ontario, j’ai été obligé de suivre un cours de français chaque année scolaire. Malheureusement, à cette époque, je ne trouvais aucun intérêt dans l’étude d’une langue que je n’utilisais jamais hors de la salle de classe.

Enfin, au terme de ma dixième année, j’ai eu la possibilité de laisser tomber le français, ayant reçu pour cette année une note finale éclatante d’un succès pitoyable de vingt-neuf pour cent. Il était bien évident que je n’étais pas costaud en français.

Maintenant, vous avez devant vous un homme entre deux âges … plus près du second que du premier. C’est pourquoi je trouve aussi paradoxal le fait que je sois en train d’étudier cette langue. Je ne suis pas doué pour les langues. J’ai dû bien étudier, beaucoup bûcher pour parvenir au niveau de développement que j’ai atteint. En effet, je m’y suis cassé la tête ! J’aurais pu dire - veuillez me passer cette expression - que je m’y suis cassé le cul, mais ça c’est une expression un peu grossière et d’ailleurs, je ne veux pas vous donner une fausse impression d’où se trouve ma matière grise.

Mais si j’apprends à parler le français, qu’est-ce que je désirerais en faire ? Je pourrais obtenir la bonne réponse aux deux questions les plus essentielles dans n’importe quelle langue :
  • Puis-je avoir une bière ?
  • Où sont les toilettes ?

À part ma légèreté, à part mes frivolités, j’espère arriver à un point où je peux me pencher sur d’autres questions beaucoup plus sérieuses :
  • Comment distinguer le locataire du propriétaire lorsque ces deux personnes me disent à la fois : « Je viens de louer un appartement » ?
  • Pourquoi remercie-t-on un employé quand on n'est pas content de ses services ?
... et enfin...
  • Pourquoi, lorsque je dis à quelqu'un : « Je ne partage pas votre avis », il peut me répondre « Les avis sont partagés » ?


Toutefois, je sais qu’il me reste encore beaucoup à faire pour ne pas parler le français comme une vache … canadienne !

Au lait ! Olé !





Si je peux paraphraser le Général : « Comment voulez-vous parler la langue d'un pays où il existe 246 variétés de fromage ? »





Mille sabords ! Il y a une myriade de mots à mémoriser, il y a pléthore de points phonétiques à peser, une surabondance de subtilité de sens à discerner. En un mot, un véritable labyrinthe de défis linguistiques.

Il y a cinq ou six ans maintenant que la compagnie pour laquelle je travaille a organisé un petit cours de deux séances sur la communication. L’objectif de ce cours était de permettre à tous les employés de travailler avec un professionnel en vue de réviser leur manière de donner un discours, de communiquer en public.

Au point culminant du cours, pour notre épreuve finale, la professeure nous a demandé de mettre la main dans un chapeau pour tirer au sort un morceau de papier sur lequel était écrit un sujet. Par la suite, elle a accordé à chacun de nous précisément deux minutes pour que l'on se prépare à donner un discours de 5 minutes sur le sujet dont il était question.


J’ai déplié mon morceau de papier et j’y ai lu deux mots « papier hygiénique ». Bon, j’ai passé deux minutes à réfléchir sur un des aspects de ma vie les plus délicats et puis je suis arrivé à présenter à mon auditoire un exposé oral qui était, sans vouloir m’en vanter, intéressant et amusant à la fois. Il semble qu’en anglais je sois capable de dérouler mes paroles aussi facilement que je déroule le papier.

Comment y parvenir en français ? Comment parvenir à un point où on atteint une certaine fluidité de la parole, une conversation scintillante ? L'heure de vérité se trouve bien sûr dans la devise de notre professeur : la timidité est l'ennemi. Mort à la pusillanimité ! La lâcheté au poteau ! On se trouve peut-être aux balbutiements du français au sens propre et au sens figuré mais il faut se prendre en main, maîtriser le courage, prendre le taureau par les cornes ! La clé de voûte : des répétitions, des répétitions, des répétitions. Rome ou Paris ne s'est pas fait en un jour. J'ai entendu un dicton il y a des lustres qui explique : Avant de faire de la musique, on fait du bruit.

Le jeu en vaut-il la chandelle ? Le français possède une certaine sonorité sensuelle, une expressivité imagée, un je-ne-sais-quoi qui éveille dans cette âme le désir d’explorer tous les recoins de cette belle langue de Racine fortement enracinée, pour ainsi dire, dans l’Hexagone … sauf le respect que je dois aux autres coins français du monde comme par exemple, la Belgique, le Québec, et cetera.

Pour conclure, j'aimerais vous souhaiter à tous bonne chance dans vos études parce que le jour J n'est pas loin. Mais tout sérieux à part, il faut se divertir. Si ce n'est pas évident, cela m'amuse de jouer avec la langue française. Au-delà du lexique de base, il reste un univers inexploré de communication soit littéraire, soit télévisée, soit entre amis, un pays de cocagne pour cet amateur de la langue. De plus, je peux vous dire que si vous vous amusez deux fois moins que moi dans des furetages dictionnairiques, dans l’examen langagier de cette communication écrite et orale, vous serez une personne très, très heureuse.

Bon, je pense que j’ai suffisamment débité de banalités. J’ai assez déconné à plein tube. Maintenant, je cède ma place devant le pupitre et je passe la parole à mes collègues.

2009-04-08

mercredi 9 juin 2010

Vermont 2009

Toute la famille a passé la deuxième semaine de décembre dans l'état de Vermont aux États-Unis. Ces vacances de ski ont eu lieu à Smugglers' Notch ou Smuggs, un centre de villégiature assez bien connu en tant que destination familiale. Ce centre fait partie d'une vaste organisation de multipropriétés dont nous sommes membres. Par conséquent nous n'avons pas loué notre hébergement, nous avons fait plutôt un échange. Nous avons réussi à obtenir un appartement avec trois chambres, une cuisine et une grande pièce divisée en salle à manger et salon.

J'ai qualifié ces vacances de « vacances de ski » mais en réalité, nous n'avons pas fait beaucoup de ski. Nous étions là au tout début de la saison et le centre venait d'ouvrir. Toutes les pistes n'étaient pas ouvertes. À la réflexion, je trouve cela un peu curieux : c'était la deuxième semaine de décembre et le centre venait à peine d'ouvrir. Je pense que le centre ouvre habituellement en novembre. Quelle coïncidence que nous ayons suivi à la télévision toute la semaine les nouvelles sur le sommet de Copenhague au sujet du climat. Est-ce qu'il y a encore un doute quant au réchauffement climatique ? Où est la neige pour le ski ?

Quatre d'entre nous n'avions pas notre propre équipement de ski et nous sommes allé dans un magasin de location afin de nous équiper de tout ce qui était nécessaire : skis, bâtons et chaussures de ski. Une fois que la pointure de nos chaussures a été déterminée, un employé a ajusté la fixation des skis de chacun. Enfin nous étions prêts à gravir la montagne pour notre première descente de la saison.

Le lendemain, nous avons pris la navette pour faire le trajet entre notre appartement et la station. L'autobus nous a laissé au parking où il nous a fallu mettre nos skis pour descendre une petite colline jusqu'à la station. J'y pense maintenant en hochant la tête en signe d'incrédulité. Quand on évoque le fait de faire quelque chose que l'on n'a pas fait depuis longtemps, on utilise souvent l'expression « C'est comme faire du vélo, ça ne s'oublie pas ». L'idée, c'est que chaque enfant a appris à monter à vélo et même quand l'enfant grandit, il n'oublie pas comment monter à vélo. Dans ce cas, le vélo est ainsi comparé à une action, ce qui signifie que l'on n'oublie jamais comment faire telle ou telle chose. Malheureusement, je n'avais pas appris à faire du ski quand j'étais enfant. Je l'ai appris quand j'avais quarante-cinq ans et si je peux paraphraser le dicton au sujet des mathématiques, « Les maths et moi, ça fait deux. », je peux dire que le ski et moi, ça fait deux.

J'ai donc mis les skis et j'ai employé les bâtons pour commencer ma glisse. Je ris encore en pensant à quel point tout cela me semblait totalement inconnu, autant que la première fois que j'étais monté sur des skis. Comme une bicyclette ? Pas du tout ! Cependant, malgré mon appréhension, je suis arrivé en bas de la colline sans tomber. Coup de chapeau à moi.

Nous avons tous acheté un billet de remontées mécaniques pour la journée au guichet de la station. Ensuite, nous sommes allés au télésiège pour faire notre ascension et deux par deux, tous les six d'entre nous avons pris place. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais en tête quelque chose que je pensais que mon beau-fils avait dit, c'est-à-dire qu'il y avait un point au milieu de l'ascension où on pouvait descendre du télésiège si on voulait ou on pouvait continuer jusqu'à la cime. Ma femme et moi sommes arrivés à un point où nous pouvions descendre mais en voyant une suite du télésiège après ce point, nous avons gardé nos places. Tout à coup, nous nous sommes rendu compte que nous nous étions trompés. La suite que nous avions vue n'était que la fin de la remontée : après le point de descente, il y avait encore deux poteaux de support et puis, le câble faisait le tour d'une grande roue avant de retourner en aval pour faire la descente de la colline. L'opérateur de la remontée a ralenti le télésiège et nous a crié de garder nos places et de descendre une fois que notre siège était arrivé au point de descente.

À cause de cette erreur, je me suis senti un peu gêné pourtant l'opérateur était agréable en témoignant de la sympathie à mon égard. Mes deux filles et leurs partenaires étaient autres que sympathiques ! Ils riaient et ont pris des photos de ma femme et moi en train de faire le tour de cette grande roue du bout du télésiège. Mince alors, faire une faute était une chose, mais à ce moment-là, il y avait de la couverture photographique et les preuves en mains de ma bêtise !

Une fois descendus, ma femme et moi avons rejoint le reste de la famille et nous avons tous fait la première descente ensemble. Nous ne sommes pas allés trop vite et personne n'est tombé; un bon augure de notre journée.

En Amérique du Nord, il y a une classification des pistes qui consiste en 4 niveaux de difficulté. Du plus facile au plus difficile, nous avons
  • cercle vert
  • carré bleu
  • diamant noir
  • double diamant noir
J'ai commencé à apprendre à faire du ski à l'âge de 44 ans. Maintenant, au moment de cette écriture, j'ai 57 ans. Je peux vous jurer que même après 13 ans, je n'ai pas fait beaucoup de ski au total et ma capacité à descendre une colline en skis reste encore, quant à moi, assez précaire. Il me manque pas mal de contrôle et mon succès, c'est-à-dire sans que je tombe face contre terre, est plutôt aléatoire. Par conséquent, ma propre règle du jeu est de me limiter aux carrés bleus et si je me trouve sur une piste diamant noir, c'est par erreur et je descends la piste toujours en récitant mon chapelet.

En fin de compte, nos vacances en famille ont été très agréables. Tous les membres de la famille ont leur propre vie, leur boulot, leurs responsabilités, etc. et nous n'avons donc pas toujours le temps de nous revoir, surtout pendant une semaine complète. C'est pourquoi il faut chérir ces moments en famille. Je chéris aussi les moments où je rentre chez moi après des vacances de ski sans avoir une jambe dans le plâtre !

2010-06-08

mardi 8 juin 2010

Apprendre le français: mes ressources sur Internet

Voilà une petite liste de ressources que je consulte régulièrement.


Le Journal en français facile
http://www.rfi.fr/lffr/statiques/accueil_apprendre.asp
Cette production de la RFI (Radio France Internationale) offre les actus tous les jours. Oui, le titre de l'émission inclut l'expression « en français facile » cependant je ne suis pas certain qu'il s'agisse d'un niveau de langue soi-disant facile. Ce qui est facile, cependant c'est le fait que la RFI offre le script de l'émission. Vous pouvez écouter les nouvelles en lisant le texte ou comme moi, vous pouvez écouter les nouvelles en ayant recours au script seulement si vous entendez un mot ou une expression inconnue. Chaque jour, à midi, vous pouvez me retrouver devant mon ordinateur écoutant cette émission.

En plus, la RFI offre « Le fait du jour », une émission courte sur un sujet tiré de la Une suivie d'une série de questions qui mettent à l'épreuve votre compréhension de l'enregistrement.

En plus plus (!), la RFI a la rubrique « Les mots de l'actualité » où l'auteur Yvan Amar décortique un mot ou une expression pour bien en expliquer le sens. C'est une bonne aide mnémotechnique pour retenir le vocabulaire.


France 24
http://www.france24.com/fr/
Toutes les actualités présentées sous forme de clips, séquences vidéo divisées par régions géographiques. À noter : les clips sont accompagnés par des articles écrits cependant ces articles ne sont pas les scripts des clips comme j'ai indiqué ci-dessus pour le Journal en français facile.


TV5Monde
http://www.tv5.org/
Pas mal de séquences à regarder : une overdose d'actus !


dico : MSN Encarta
http://fr.encarta.msn.com/encnet/features/dictionary/dictionaryhome.aspx
Il y a deux dicos : un en français, un autre bilingue.


dico : Wikitionnaire
http://fr.wiktionary.org/wiki/Wiktionnaire:Page_d%27accueil
Unilingue, en français.


dico : Wordreference
http://www.wordreference.com/fr/
Oui, c'est un dictionnaire bilingue mais un qui offre des choix de langues : français-anglais, anglais-français, français-espagnol, espagnol-français, anglais-italien, italien-anglais.


dico : Le grand dictionnaire terminologique
http://www.granddictionnaire.com/btml/fra/r_motclef/index800_1.asp
Une œuvre de l'Office québécoise de la langue française. Un bon moyen de découvrir le bon terme technique.


Wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil
Une source inépuisable de toutes sortes de choses en français.


Google : Images en français
http://images.google.fr/imghp?oe=UTF-8&hl=fr&tab=wi&q=
Une bonne méthode de mémoriser un mot, c'est de faire l'association entre le mot et une image de ce que ce mot représente. Voilà la bonne place pour retrouver une image qui correspond au mot.


BBC Languages : Learn French
http://www.bbc.co.uk/languages/french/
La chaîne BBC a mis ensemble des ressources originales pour aider l'apprentissage du français.


BBC Languages : Ma France
http://www.bbc.co.uk/languages/french/mafrance/#
Super ! Sensass ! Une série de clips sur la France qui comprennent des sous-titres, des scripts, des exercices, tout ce qui est nécessaire pour que l'on s'instruise soi-même. J'ai bien aimé cet outil pédagogique.


French In Action
http://www.learner.org/resources/series83.html
Un cours de français qui consiste en une série d'émissions de télévision. Apparemment, ce cours a été beaucoup employé aux États-Unis pendant les années 80. Niveaux débutants et intermédiaires


La Présidence de la République
http://www.elysee.fr/accueil/
Regarder / entendre des discours de M. Sarkozy lui-même !


Centre international d'études pédagogiques
http://www.ciep.fr/en/delfdalf/sujet.php
DELF, DALF : exemples de sujets

2009-05-31

Le DALF


Le DELF, le Diplôme d'étude de langue française et le DALF, le Diplôme approfondi de langue française sont deux tests créés par le ministère français de l'éducation nationale pour les apprenants non francophones. Ils sont alignés sur le Cadre européen commun de référence pour les langues du Conseil de l'Europe qui établit pour toutes les langues européennes 6 niveaux d'apprentissage : A1, A2, B1, B2, C1 et C2. Le DALF correspond aux niveaux C1 et C2, C2 étant appelé « niveau maîtrise ». Un test traite 4 domaines principaux : la compréhension écrite et orale, la production écrite et orale.

Jeudi, le 11 juin 2009 et vendredi, le 12 juin, j'ai passé l'examen C2 divisé en deux parties entre les deux jours. Avant l'examen j'ai dû choisir le thème général de l'examen parmi deux domaines spécifiques : lettres et sciences humaines et sciences. J'ai choisi lettres et sciences humaines.

Jeudi, j'en ai passé la partie qui porte sur la compréhension écrite et production écrite. Cette partie, qui a duré trois heures et demie, consistait à lire trois articles tirés des journaux sur des changements dans le lieu de travail qui se déroulaient présentement dans notre société. Par la suite, je devais rédiger un essai d'un minimum de 700 mots en présentant mes propres arguments pour ou contre ces changements tout en faisant référence aux articles.

J'ai fini mon essai 10 minutes avant la fin de la période. J'ai pris le temps pour vérifier que j'avais respecté le minimum nombre de mots et évidemment, pour relire tout l'essai. Fautes ? Rien qui m'a sauté aux yeux mais je sais qu'il y a un retrait de points pour les fautes d'orthographes, de grammaire, etc.

Vendredi, la partie numéro deux traitait de la compréhension orale et la production orale. Une surveillante m'a donné une feuille qui offrait des détails sur quoi faire expliquant le sujet de cette épreuve. Ce sujet était sur le lieu de travail et les changements récents dans notre société, le même thème que la première partie.

La surveillante m'a présenté un enregistrement de 15 minutes deux fois interrompu par une pause de trois minutes pendant laquelle je pouvais réviser les notes que j'avais prises pendant la première écoute. Après les deux écoutes, j'avais une heure pour me préparer à donner une présentation orale. À la fin de la deuxième écoute, j'ai remercié la surveillante en faisant remarquer qu'elle était obligée de l'écouter pas mal de fois puisqu'elle quittait la salle où j'étais installé pour aller dans une autre pièce afin de surveiller l'écoute de l'enregistrement pour la prochaine étudiante. La surveillante m'a répondu qu'elle le connaîtrait probablement par cœur à la fin de la journée. Nous avons gloussé tous les deux.

J'avais trois choses à préparer : un résumé de l'enregistrement, un discours sur mes arguments pour ou contre les idées de l'enregistrement et enfin, répondre aux questions du jury. J'ai passé mon temps à créer des brouillons, une liste de points saillants auxquels je pouvais faire référence pendant mes discours comme aide-mémoire. Je voulais suivre les instructions d'un professeur qui avait souligné l'importance de ne pas lire un discours au jury. Il me faut parler au jury en les regardant dans les yeux. Bien sûr, je peux jeter un coup d'œil à mes notes cependant je ne dois pas les lire à haute voix.

Le jury consistait en deux hommes qui ont essayé de me mettre à l'aise dès le début. Tous les deux ont gloussé quand j'ai dit juste avant de commencer mon discours, « Que le Seigneur ait pitié de moi. »

Quelque chose de curieux : à la fin de chaque partie, on a pris mes brouillons et les a déchirés. Le premier jour, c'était la surveillante qui l'avait fait, le deuxième jour, c'était le jury qui l'avait fait. J'ai deviné que l'on ne voulait pas courir le risque qu'un candidat dévoile le contenu d'un examen à un autre étudiant.

En fin de compte, qu'est-ce que j'en pense ? Je n'ai vraiment aucune idée de la façon dont on va noter mes efforts. Je suis parvenu à écrire plus que le minimum de 700 mots pour l'essai néanmoins, combien de fautes ai-je faites ? Qui sait ? Pas moi ! Pour la production orale, je suis parvenu à déconner ... ah, disserter pendant le temps requis néanmoins c'est la même chose. Combien de fautes ai-je faites ? Aucune idée.

La surveillante m'a informé qu'il fallait attendre quatre semaines pour obtenir les résultats. À ce qu'il paraît, tout ce que j'avais fait devait être envoyé en France au Centre international d'études pédagogiques qui organise tous ces tests à travers le monde. Qu'est-ce que je vais recevoir ? Une note ? Une note et des explications sur ce que j'ai fait, sur mes erreurs, etc. ? Je ne sais pas en ce moment mais je verrai.

Je peux ajouter un commentaire sur un aspect amusant de l'examen, c'est qu'à n'importe quel âge, on peut toujours être nerveux, tendu. Je souris en y pensant. J'arrive à l'heure de vérité où mes connaissances, mes compétences sont en jeu et je peux facilement détecter une augmentation de ma tension artérielle. Vais-je jamais avoir l'habitude ? Vais-je devenir désinvolte sans en être inquiet ? J'en doute.

*********************

La suite

Trois semaines plus tard, j'ai reçu ma note et j'étais « admis ». Cependant, je remarque qu'il ne faut obtenir qu'une note de 50 % pour être admis. Ce n'est pas très élevé.

Sans tourner autour du pot, ma note était 62 pour cent. Un succès mais pas un succès éclatant. Je peux essayer de justifier la note après coup en disant que j'ai passé le test au niveau C2, le niveau le plus haut et ma femme essayait de m'encourager toutefois, j'ai dû lui faire remarquer que quand je vais chez le médecin, j'espère qu'il est diplômé à 90 % et pas à 62 %.

2009-07-31

samedi 5 juin 2010

Clavier français sous Windows


La production du texte en français y compris tous les accents est très important si non désirable pour tous les étudiants de la langue. Comment le faire sous Windows sans s'offrir une disposition du clavier tout à fait étrange en comparaison avec la disposition anglaise ?

La bonne réponse : la disposition de clavier appelée « United States - International ». L'idée principale de cette disposition réside dans la combinaison de touches à employer pour obtenir une lettre accentuée. Vous tapez d'abord une touche qui représente l'accent voulu et par la suite vous tapez la lettre que vous voulez accentuer.

Comment choisir cette disposition de clavier sous Windows

Start
Control Panel
Regional and Language Options
tab: Languages
button: Details
section: Installed Services
button: Add

Il faut choisir la disposition de clavier « United States - International » et il faut le faire le défaut. Une fois que vous l'avez mise en place, vous pouvez taper dans toutes les langues européennes y compris en anglais. Par conséquent, je ne choisis pas une disposition pour l'anglais et une autre pour le français, j'emploie toujours la même disposition même si je tape en anglais ou en français ... ou en espagnol maintenant que je suis un cours d'espagnol en plus de toutes les autres choses dans ma vie. ¡Hola!

L'idée principale et simple : vous tapez une touche qui représente un accent. Ensuite vous tapez la voyelle que vous voulez voir accentuée.

Par exemple, l'apostrophe représente l'accent aigu. Si je veux e accent aigu, je tape l'apostrophe suivi de la lettre e. Voilà, j'ai « é ». Très simple, n'est-ce pas? Si je veux la lettre accentuée en majuscule, je tape l'accent puis la lettre en majuscule, ce qui me donne « É ».

Cependant, la question se soulève comment taper l'apostrophe ? Vous tapez l'apostrophe suivie d'une espace, c'est-à-dire que vous tapez la barre d'espace. Tous les accents suivis d'une espace vous donnent l'accent sans voir l'accent appliqué à une lettre.

J'ai créé une grille de combinaisons de touches qui vous donne tout ce qui est nécessaire pour taper en français. Notez que vous obtenez la majuscule accentée en suivant la même combinaison de touches.



1e touche2e touchecaractère correspondant
' apostrophec Cç Ç
' apostrophee, y, u, I, o, aé, ý, ú, í, ó, á
" (guillemets anglais)e, u, I, o, aë, ü, ï, ö, ä
` (accent grave)e, u, I, oè, ù, ì, ò
~ (tilde)o, nõ, ñ
^ (caret)e, u, I, o, aê, û, î, ô, â
' " ^ ` ~barre d'espacement' " ^ ` ~
touche Alt à droiter c s® © ß
touche Alt à droitel L d D z Zø Ø ð Ð æ Æ
touche Alt à droite1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 - = \¡ ² ³ ¤ € ¼ ½ ¾ ‘ ’ ¥ × ¬
touche Alt à droite[ ]« »
touche Alt à droite1 (!)¡
touche Alt à droite/ (?)¿
majuscule + Alt à droite1 4 = \ t s ; ' c¹ £ ÷ Þ § ° ¨ ¢

Pour obtenir plus d'informations sur ce clavier
How To Use the United States-International Keyboard Layout in Windows XP
http://support.microsoft.com/kb/306560

Ces caractères spéciaux sont disponibles si vous tapez le code qui représente le caractère. Notez qu'il vous faut taper les codes sur le pavé numérique et non pas sur les touches numériques de la partie centrale du clavier.

œ = Alt + 0156
Π= Alt + 0140
espace insécable = Alt + 0160
tiret insécable = Alt + 0173

Je peux vous entendre demander « Pourquoi cette lettre bizarre œ » ? C'est une lettre qui me tient à cœur. :-)

En Microsoft Word, vous pouvez taper une espace insécable en tapant cette combinaison de touches: Ctrl + Shift + Espace

Nota bene
Pour obtenir un accent et non pas une lettre accentuée, tapez l'accent suivi d'une espace.

Par exemple: Je tape l'apostrophe et puis j'appuie sur la barre d'espacement. Si vous tapez l'apostrophe deux fois, vous aurez deux apostrophes !

2010-06-05

jeudi 7 janvier 2010

La TPS du Canada


En 2007, le Parti conservateur a pris le pouvoir au Canada. Une de leurs promesses électorales était de baisser la TPS, la taxe sur les produits et services. Une fois en pouvoir, ils ont baissé la taxe deux fois et maintenant elle se maintient à 5 %, ce qui représente, selon les journaux, une perte de revenue de 20 milliards $ par an. En septembre 2008, nous avons vu le début de la crise économique et depuis ce temps nous avons tous souffert des conséquences d'une des pires périodes depuis la Grande dépression. Le gouvernement a réagi à cette situation en mettant sur pied un programme de stimulations financières. Aujourd'hui, les journaux ont annoncé que le gouvernement conservateur aurait en 2009 un déficit de 50 à 60 milliards $.

En ce moment, on voit que le manque du revenu entraîné par la baisse de la TPS contribue au déficit budgétaire de 2009. Une question curieuse se soulève : pourquoi une baisse de la TPS ? Qu'est-ce que les Conservateurs espéraient faire en promettant une telle baisse ?

L'Élection canadienne et l'économie canadienne
Regardons notre économie. Qu'est-ce que le canadien moyen sait sur elle ? Le sujet est complexe et à une échelle nationale ou mondiale, il est incompréhensible. Cependant, qu'est-ce que notre premier ministre conservateur a fait pour se faire élire ? Il a promis de baisser la TPS (la taxe sur les produits et services) de deux pour cent. Qui veut payer de la taxe ? Qui est contre l'idée d'en payer moins ? Personne, bien sûr. Allons-y, élisons ce bon gars qui promet de baisser les taxes et de mettre plus de fric dans nos poches. Toutefois, qui a relevé que le Canada annonce maintenant un déficit après plusieurs années de surplus sous l'ancien gouvernement ?

La baisse de cette taxe était un truc conçu dans le but précis d'attirer les voix. Qui a examiné cette mesure de près avant de la considérer comme une raison légitime de voter pour le parti conservateur ? Prenons un exemple où nous avons deux personnes, une qui a cent mille dollars de revenu disponible, disons le riche, et une deuxième qui a trente mille dollars de revenu disponible, disons le pauvre. Deux pour cent de cent mille dollars représente un montant de 2.000 $ et deux pour cent de trente mille dollars, un montant de 600 $. L'idée en baissant la taxe est de stimuler l'économie en voyant ces deux consommateurs dépenser ces montants supplémentaires. Cependant, qu'est-ce qui arrive en réalité ?

Il faut remarquer sur-le-champ que le riche, quelque soit la baisse de la taxe, a les moyens de s'offrir ce qu'il veut. Va-t-il acheter quelque chose d'autre de plus si tout à coup il a deux mille dollars supplémentaires ? J'en doute. Le riche va en toute probabilité mettre cette somme de côté, l'économiser ou en faire un paiement hypothécaire. Le pauvre à l'opposé va sans doute dépenser ses dollars supplémentaires parce qu'il ne peut pas s'offrir tout ce qu'il veut. Si je fais le calcul, je vois que la baisse de la taxe se traduit par une perte de revenu de 2.600 $ pour le gouvernement. Cependant, je ne vois que 600 $ dépensés pour stimuler l'économie, les 600 dollars dépensés par le pauvre.

Selon les experts en économie, la meilleure chose à faire aurait été de laisser la TPS telle quelle et d'offrir un crédit d'impôt de 1.000 $ basé sur les moyens de la personne en question. Si nous revenons à notre exemple, le riche serait exempt de ce crédit. Le pauvre, qui aurait droit au crédit, aurait 1.000 $ supplémentaires et si nous suivons la même argumentation qu'au premier exemple, le pauvre dispenserait 1.000 $. Au total, qu'est-ce que nous voyons ? Le gouvernement n'aurait qu'une perte de revenu de 1.000 $ en comparaison de 2.600 $, tandis que l'économie serait stimulée par un montant de 1.000 $ en comparaison de 600 $.

Une hypothèse fautive ? Une supposition qui n'est pas basée sur la réalité ? Pas du tout. Tout ce que je viens d'expliquer vient de ma propre vie. Ces chiffres illustrent la situation de ma propre famille. Je ne suis pas riche, mais évidemment, j'ai plus de moyens que d'autres membres de ma famille comme mes filles qui sont au début de leurs carrières. Un cadeau de 2.000 $ de la part du gouvernement fédéral ? Je peux dire avec certitude que je n'ai aucune intention d'acheter plus ce dont j'ai besoin. Je vais faire un paiement supplémentaire sur mon prêt hypothécaire ou une chose du même genre mais je ne vais pas dépenser ce « cadeau ». En ce qui me concerne, le gouvernement a échoué à stimuler l économie. Le gouvernement, en essayant d'attirer autant de voix que possible, a donné un soi-disant cadeau à tout le monde y compris aux citoyens comme moi qui n'en avaient pas besoin. Et enfin, il a échoué à mieux aider les citoyens qui en ont le plus besoin, disons les pauvres.

Quelle est l'explication de cette promesse de la part du gouvernement ? Comme je l'ai déjà dit, la baisse de cette taxe était un truc conçu dans le but précis d'attirer les voix et de se faire élire. Malheureusement, ce truc est-il le meilleur choix pour l'économie ? Je répète le résultat : premier déficit canadien depuis un bon bout de temps.

J'aimerais maintenant citer la macroéconomique qui suggère que le cycle économique serait d'une durée de 10 ans à peu près - certains auteurs voient des cycles de 10 ans, d'autres des cycles de 40 ans - tandis que le cycle politique est de 4 ans. Ce décalage entre ces deux cycles aboutit à un conflit entre les objectifs de ces deux mouvements de l'ordre social. D'un côté, tous les 4 ans la politique prend les décisions nécessaires pour se faire élire. D'un autre côté, l'économique pourrait prôner des décisions qui seraient désagréables à l'électorat. Si un gouvernement voulait se voir élire, serait-il prêt à prendre une décision qui serait mieux pour l'économie mais qui risquerait de nuire à la possibilité du gouvernement de gagner la prochaine élection ? J'en doute. En plus, les individus de l'électorat, en voyant une baisse de leurs taxes, prennent davantage en considération leur gratification immédiate que l'implication d'une hausse de la dette nationale et d'un déficit. Le cycle politique, soit du côté du gouvernement, soit du côté de la population, pourrait être en opposition avec l'économie et avec ce qui est nécessaire pour avoir un bénéfice à long terme.

Cependant, pouvons-nous entrevoir une lumière au bout du tunnel sans blaguer qu'il s'agisse en réalité de la lumière d'un train qui approche ?

L'électorat n'est pas tout à fait stupide
Au Canada, le Parti conservateur a gagné, mais ils ont un gouvernement minoritaire. D'après les experts, on peut interpréter cette victoire comme une victoire avec un message. Quel est le message ? Sur la scène politique au Canada, on pourrait facilement mettre en avant l'idée qu'un certain nombre d'électeurs a voté contre les autres partis et non pas pour les conservateurs. La Une des journaux avait soulevé à maintes reprises le fait que le leader libéral Stephen Dion n'avait pas le charisme suffisant pour attirer l'électorat. Tout bien considéré, quand on coche le scrutin, on ne peut pas cocher contre quelqu'un, il faut cocher pour quelqu'un et s'il n'y a pas d'autre choix possible, on vote pour son deuxième choix. Ce que je veux dire c'est que l'électorat a voté contre les libéraux et pas nécessairement pour les conservateurs. C'est là le message : une partie de l'électorat n'aimait pas les libéraux et elle a voté pour les autres partis y compris les conservateurs.


Conclusion
Le Parti conservateur voulait se faire élire. Selon lui, un moyen d'attirer l'électorat était de lui offrir moins de taxes. Cependant, le parti avait-il des œillères en ce qui concerne les intérêts du pays à long terme ? Personne n'a prédit la crise économique et je ne veux pas insinuer qu'elle est la faute des Conservateurs. Néanmoins la baisse de la TPS a bel et bien réduit le revenu du gouvernement fédéral et a laissé tous les canadiens plus vulnérables aux changements imprévus de l'économie. Au lieu de maintenir le statu quo en essayant d'acquitter la dette publique, nous courrons tous en ce moment le risque de ne pas avoir le revenu nécessaire pour nous occuper de nos problèmes financiers et de laisser ces problèmes aux générations futures en agrandissant la dette de l'État. À quel moment pourrait-on voir l'apocalypse du Canada en voyant le pays se déclarer en faillite ?

2010-01-03

Embouteillage


Ce dimanche, en lisant le journal, je suis tombé par hasard sur la rubrique « Nouveaux mots de la semaine ». Cette rubrique offre aux lecteurs un petit compendium de néologismes avec une brève description du sens. La première entrée de ce dimanche était « immaculate congestion ». Le jeu de mots anglais se fonde sur l'expression « immaculate conception ». « Congestion » veut dire embouteillage routier et « immaculate » veut dire sans raison apparente. En résumé, l'auteur de la rubrique faisait référence à un phénomène que j'ai moi-même déjà rencontré : je suis dans ma voiture, je roule normalement, la circulation est fluide puis tout à coup, la circulation est encombrée. Je roule au ralenti sur une certaine distance puis, subitement, je recommence à rouler normalement. Cependant, je n'ai pas vu d'accident, je n'ai vu aucune raison qui puisse expliquer l'embouteillage.

J'ai dirigé mon attention vers le moteur de recherche de Google cherchant les bons mots-clés pour trouver des informations sur les embouteillages qui apparaissent sans raison apparente. Vous savez quoi ? Il y a pas mal de gens qui ont déjà parlé de ce phénomène-là. Ha ! Comme dit le proverbe : « Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. » En effet, un groupe de chercheurs japonais ont crée une expérience où ils ont réussi à recréer le phénomène. Je cite un article du 5 mars 2009 :

Pour la première fois des chercheurs japonais ont recréé un embouteillage sur une piste d'essai circulaire. En utilisant 22 véhicules, chacun avec un conducteur roulant à 30 km/h, les chercheurs ont pu constater que des embouteillages comme celui-ci sont généralement causés par un chauffeur qui ralentit ou de s'arrête par curiosité pour s'intéresser à autre chose que la route. Une réaction en chaîne se produit progressivement jusqu'au moment où toutes les voitures s'arrêtent.

Une vidéo de cette expérience montre très bien comment l'action d'un chauffeur peut avoir un effet en cascade dans la circulation et comment l'effet peut durer un certain temps. Un chauffeur freine et le chauffeur derrière lui est obligé de freiner et ainsi de suite. On voit un bouchon se propager vers l'amont, dans le sens contraire de celui de la circulation. On emploie le terme « onde » pour décrire cette congestion en comparant la circulation à un liquide; on fait mention de la « fluidité du trafic ».

En lisant toutes ces informations, je me demandais ce que je pouvais faire moi-même pour éviter un embouteillage, soit éviter d'en faire partie, soit éviter d'en causer un. Pas surprenant, du moins pour moi, on conseille tout simplement de laisser suffisamment d'espace entre sa voiture et celle de devant, de ne pas suivre de trop près la voiture de devant. Quand il n'y a pas assez d'espace entre les voitures, le freinage d'une voiture produit une réaction en chaîne où chaque chauffeur derrière le premier doit freiner de plus en plus fort pour éviter une collision. Ça, c'est la cause de cette compression de la circulation. Avec assez d'espace entre les véhicules, il y a moins de freinage, moins de compression, et l'action d'un chauffeur a moins de conséquence pour tous les chauffeurs qui sont derrière lui.

Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Par hasard, je tombe sur cette rubrique dans le journal de dimanche et je découvre toutes ces informations sur un phénomène que j'observe depuis un bon bout de temps. Curieux, amusant, insolite.

2010-01-03

lundi 4 janvier 2010

Press any key to continue...


D'aussi loin que je me rappelle, dans les milieux informatiques anglais, on raconte une histoire amusante où l'utilisateur d'un ordinateur lit à l'écran la consigne « Press any key to continue » (Appuyer sur n'importe quelle touche pour continuer) et puis demande, « Where is the any key? » (Où est la touche n'importe quelle ?). Aussi cocasse que la blague puisse paraître, aussi bête que la personne puisse avoir l'air, il y a un autre aspect de l'histoire qui soulève, du moins pour moi, une question : celle de savoir lequel d'entre nous mérite le qualificatif stupide.

Entre 1986 et 1993, je donnais des cours sur presque tous les aspects de l'informatique. Travaillant comme enseignant à temps partiel, je me rendais dans huit collèges techniques dans le sud de l'Ontario où je traitais l'emploi des ordinateurs, la programmation, l'histoire de l'informatique et l'utilisation de certains logiciels comme Microsoft Word et Wordpefect. Malgré un autre poste à temps complet, je suis arrivé à accumuler plus de trois mille heures dans une salle de classe.

Pendant cette période de ma vie, j'ai eu l'occasion de vivre l'histoire amusante mentionnée ci-dessus. À ce moment-là, je travaillais dans un hôpital où je m'occupais de la maintenance de certains systèmes informatiques. Un jour, une des secrétaires m'a téléphoné pour me demander où se trouvait « the any key ». Sa question m'a laissé perplexe; si perplexe que j'ai décidé d'aller à son bureau pour voir moi-même l'écran de son ordinateur. Une fois là, j'ai lu à l'écran cette consigne fameuse d'appuyer sur n'importe quelle touche pour continuer. Avec un assez grand effort, j'ai évité de pouffer de rire et j'ai expliqué à cette secrétaire le vrai sens de la consigne.

Cependant, j'ai cogité par la suite sur la raison qui aurait pu expliquer pourquoi cette personne n'avait pas compris la consigne. Il m'est venu à l'esprit que l'on sait si peu sur un sujet, on ne peut même pas bien formuler une question correctement. Au premier coup d'œil, je peux facilement dire que la personne n'est pas intelligente. Néanmoins je me suis rendu compte que quand on est cent pour cent ignorant d'une chose, ce qui est évident pour une personne, ne l'est pas nécessairement pour quelqu'un d'autre. Quand on n'est pas expert en la matière, quand on en est tout à fait ignorant, les concepts les plus simples peuvent être incompréhensibles.

Un sage a dit un jour qu'il n'y avait pas de questions stupides, qu'il n'y avait que des réponses stupides. Après un peu d'expérience dans la vie, je suis arrivé à comprendre que cet adage est un bon conseil pour un enseignant, pour n'importe quelle personne qui offre de répondre à une question. En donnant une leçon, l'enseignant doit toujours garder en tête la perspective de la personne qui vient de commencer la leçon, qui ne sait rien, qui est probablement accablée par une surcharge de nouvelles informations et qui ne s'y retrouve plus. En répondant aux questions d'un étudiant, l'enseignant doit se rappeler ce que c'est de ne rien savoir. Si l'enseignant peut se le rappeler, il serait mieux préparé à trouver la bonne explication pour répondre aux questions d'un étudiant.

Nous avons tous eu l'occasion de mal réagir à une bêtise : rire, jeter un regard dégouté, faire des réprimandes. Pourtant, je pense qu'il nous faut un peu d'humilité, un peu de gentillesse parce qu'il existe toujours des circonstances dans lesquelles nous pouvons tous nous montrer bête.

En 1972, j'ai suivi un cours de calcul à l'université. À l'école secondaire, j'avais suivi des cours de mathématiques, mais je peux dire que je n'étais pas très fort en la matière. Le calcul était pour moi, incompréhensible et c'était là où j'étais la personnification de cette expression amusante : Les maths et moi, ça fait deux. J'étudiais bien, je cherchais à faire des travaux supplémentaires, je prenais même des leçons particulières avec le professeur de mon cours. Néanmoins je me rendais bien compte que je ne comprenais pas la matière; je répondais machinalement. J'arrivais à la bonne réponse non pas parce que j'avais raisonné et trouvé la bonne réponse, j'arrivais à la bonne réponse parce que la question était semblable à une autre question que j'avais déjà résolue. Je n'avais pas du tout saisi le concept, l'idée, le calcul nécessaire pour trouver la bonne réponse. Au cours des années suivantes, j'ai compris que le calcul exige un certain niveau de pensée abstraite que je ne possède pas.

À la fin du cours, je suis arrivé à réussir avec une note de 72 % ce qui indiquait très bien mon manque de compréhension. Oui, j'ai été admis mais sans avoir réellement compris quoi que ce soit. Mais pourquoi je ne comprenais pas ? J'étais toujours assis au premier rang dans la salle essayant de ne pas manquer un seul mot d'instruction exprimé par le professeur. Mais cela était égal. En effet, juste à côté de moi, il y avait un gars qui obtenait constamment 98 %. Il m'a dit plusieurs fois que le calcul était pour lui si facile, il ne lui était pas nécessaire d'étudier. Il m'avait même avoué que parfois il venait dans la classe après avoir fumé du cannabis. Je ne comprends pas comment il pouvait réussir comme ça, surtout sous l'influence d'une drogue. Je blague maintenant en disant que c'était peut-être ça qu'il me fallait dans cette classe : fumer de la marijuana !

À un moment dans le cours, le professeur a présenté le concept de nombre imaginaire. Sans expliquer l'idée à fond parce que je ne la comprends pas moi-même, je me contenterai de dire qu'il s'agit d'un nombre complexe noté par la lettre i en italique « i », la soi-disant unité imaginaire, dont la racine carrée vaut -1. Je me rappelle encore que j'ai parlé avec le professeur après sa présentation en me plaignant de la difficulté que j'avais à me repérer parmi les nombres soi-disant « réels » et il osait présenter les nombres « imaginaires » ? Me voilà, William au pays des merveilles.

Je reviens à cette « n'importe quelle » touche. Je peux rire de cette personne qui m'a demandé où se trouve cette touche. Toutefois, je sais que le professeur de mon cours de calcul et mon collègue de ce même cours auraient pu rire de moi et de mon inaptitude à saisir le moindre concept de cette branche de mathématiques. Je comprends très bien le sens de cette phrase « Appuyer sur n'importe quelle touche. », pourtant je ne suis pas de taille à faire face au calcul. Ha! Peut-être que tôt ou tard, nous pouvons tous nous trouver dans des circonstances où nous sommes « Forest Gump », le protagoniste éponyme du film américain, une personne ayant un esprit lent.

Je ne comprends pas comment i ou n'importe quel nombre pourrait avoir -1 comma sa racine carrée cependant on m'a donné à entendre que cette idée est importante dans certains domaines du génie civil. Puisque je vois des exemples du génie partout, je pourrais dire que je suis entouré par i sans en être conscient. Je ne comprends pas la quantique mais j'en reconnais l'importance si je considère l'énergie atomique. C'est là que je trouve le frustrant et l'amusant. Je suis assez intelligent pour reconnaître qu'une chose existe soit l'unité imaginaire, soit la quantique en voyant la pratique de ces concepts dans ma vie de tous les jours. Mais je ne suis pas assez intelligent pour comprendre ces choses. Le calcul, la quantique et moi, ça fait trois. Ce niveau de pensée abstraite dépasse tout à fait les bornes de ma matière grise. Qu'est-ce qui est frustrant ? Reconnaître qu'une chose existe sans être capable de la comprendre. Qu'est-ce qui est amusant ? Reconnaître qu'une chose existe sans être capable de la comprendre : je suis assez intelligent pour reconnaître que je ne suis pas intelligent. Ha !

Tout bien considéré, voilà la morale de mon histoire. Parfois, nous sommes tous un peu trop promptes à nous moquer d'une personne qui, ne comprenant pas quelque chose, pose une question qui pourrait avoir l'air un peu stupide. Gardons en tête qu'il y a toujours des circonstances dans lesquelles nous pouvons nous trouver où nous posons nous-mêmes une question qui pourrait aussi avoir l'air un peu stupide aux yeux de quelqu'un d'autre, quelqu'un qui est juste un peu plus intelligent que nous.

2010-01-04

Flash Mob


Le 29 novembre 2009, un dimanche soir, je regardais les nouvelles sur Internet quand j'ai vu un article sur un phénomène très remarquable qui avait eu lieu cet après-midi-là. Sous la pyramide du Louvre à Paris, un groupe d'environ 200 personnes s'étaient réunies pour danser ensemble devant toutes les autres personnes dans le hall d'entrée. Tout ceci n'avait duré que trois minutes et puis, le groupe s'était retiré. L'animatrice des nouvelles a employé le terme de flash mob pour décrire l'événement en expliquant comment des danseurs professionnels avaient appris à ces 200 personnes à danser ensemble dans le but de faire de la publicité pour une organisation caritative. Cette expression flash mob m'a intrigué et je me suis tourné vers le moteur de recherche de Google pour trouver sa définition.

À ce qu'il paraît, le terme de Flash Mob s'emploie en français mais se traduit aussi par foule éclair ou mobilisation éclair. Il signifie « le rassemblement d'un groupe de personnes dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d'avance avant de se disperser rapidement ». On peut dire que les rassemblements spontanés ou improvisés existent depuis toujours, cependant le phénomène du Flash Mob semble plutôt moderne, de l'ère d'Internet. Selon plusieurs articles, le moyen de rassembler un groupe de gens qui sont souvent des étrangers l'un à l'autre, est d'employer l'Internet et des réseaux sociaux comme Facebook pour propager un message sur l'événement. Les lecteurs de ce message décident eux-mêmes s'ils veulent y participer et en suivant des instructions dans le message, se rassemblent à tel ou tel endroit pour prendre part au « happening ». L'essentiel de l'événement est sa spontanéité.

Ce rassemblement peut comprendre toutes sortes de manœuvre, cependant il semble exister trois types majeurs de Flash Mob : la danse, la bataille d'oreillers et le freeze.

Une danse est un événement préparé d'une certaine façon en avance : les participants ont tous appris les mêmes pas et la danse en question pourrait se baser sur un clip vidéo célèbre comme un clip de Michael Jackson. Après la mort de M. Jackson, il y a eu à travers la planète toutes sortes de Flash Mob recréant les danses de certaines vidéos célèbres comme Thriller, Beat It et Bad. C'est un peu étonnant de voir une foule de gens, un groupe désorganisé, devenir soudain un ensemble cohérent où tout le monde exécute exactement les mêmes pas. Et je viens de trouver la caractéristique la plus intéressante du flash mob. À un moment, on fait face à une foule, à l'hétérogénéité du public en général quand tout à coup, un nombre de personnes commence à faire la même chose agissant en tandem. L'effet est vraiment époustouflant. D'abord, ces actions coordonnées laissent les autres personnes qui ne font pas partie du Flash Mob un peu perplexe; c'est complètement inattendu de voir un groupe de gens danser ensemble. Lentement, la danse émerveille ces autres personnes et ce n'est pas surprenant que ces mêmes autres expriment leur approbation à la fin du spectacle en applaudissant.

Une bataille d'oreillers est tout simplement une bataille en public qui se termine selon certains clips sur Internet par une vaste quantité de plumes éparpillées partout. Paris, Madrid, Cape Town, Toronto, l'Internet offre pas mal de clips de tous les coins du monde où on peut voir des étrangers se frapper d'oreillers dans le sens d'un amusement enfantin. La piste sonore laisse entendre des rires, des cris de joie, tout ce qui indique que ces gens s'amusent très bien. Évidemment, tôt ou tard, la housse de l'oreiller se brise et on voit une nuée de plumes répandues parmi les batailleurs. La scène a l'air d'un moment bref dans la vie adulte des participants où ils peuvent régresser au stade infantile. Très divertissant.

Un freeze ou freeze party reste mon flash mob préféré en raison de son aspect si inattendu, si stupéfiant. Il consiste en un groupe de personnes qui restent figées pendant un court laps de temps, 5 minutes selon les exemples que j'ai vus. Peu importe ce qu'on fait, lire un livre, regarder en haut, marcher, nouer ses lacets de chaussure, on s'arrête et on ne bouge pas. On reste tout à fait immobile pendant ce laps de temps fixé d'avance et puis, on continue ce qu'on faisait comme si de rien n'était. J'ai vu des clips des freezes réalisés presque partout dans le monde et je dois admettre que voir tous ces gens immobiles est vraiment incroyable. Dans des gares, dans des magasins, dans des places publiques, un tas de personnes s'arrêtent et ne bougent pas et tous les autres qui ne font pas partie de ce flash mob ont l'air sidérés. Et je ne parle pas nécessairement de petit groupe, je parle de groupes qui peuvent compter des centaines de participants. En mars 2008, on a réuni plus de 3 000 participants à la place du Trocadéro à Paris !

Je suis certain que vous, le lecteur, êtes en train de vous demander pourquoi un groupe d'étrangers s'uniraient en public d'une manière spontanée pour exécuter ensemble une telle manœuvre. Où est la logique ? Est-ce que c'est puéril ? C'est la même question que je me suis posée et après avoir vu plusieurs clips sur des flash mobs, je pense que la bonne réponse inclut deux idées.

D'abord, le premier mot qui m'est venu à l'esprit en regardant ce flash mob au Louvre est l'espièglerie. Comme un enfant qui joue un tour à un adulte, le flash mob est un groupe d'espiègles qui jouent un tour aux adultes. Ou peut-être qu'on joue un tour à la totalité des adultes, à la société elle-même; on essaie de bouleverser un peu le statu quo. En second lieu, un flash mob a un certain sentiment de communauté : nous faisons tous la même chose; nous sommes logés à la même enseigne. Il faut se rappeler que ces événements sont organisés spontanément et ils unissent des étrangers. On côtoie des gens qu'on vient de rencontrer, des gens qu'on pourrait ne jamais plus voir. En plus d'un sentiment de communauté, l'événement peut révéler que nous ne sommes pas si différents ou malgré nos différences, nous pouvons travailler ensemble pour le même objectif.

En fin de compte, qu'est-ce que ça donne ce flash mob ? Améliorer nos vies ? Changer le monde ? C'est bien possible, mais je pense que nous ne devrions pas essayer de chercher une explication aussi profonde que ça. On veut tout simplement s'amuser et il vaut mieux s'amuser ensemble. Chapeau à ceux qui veulent bouleverser un petit peu le statu quo et nous accorder un peu de répit dans le train-train de notre quotidien. Nous devrions tous y participer.

2010-01-04