jeudi 10 juin 2010

DALF : cours de préparation

J'ai suivi un cours pour me préparer à passer l'examen pour le DALF niveau C2. Un exercice suggéré par le professeur était de donner un discours devant les autres étudiants.

Pour mon premier discours préparé, je me suis décidé à entamer un sujet que je connais particulièrement bien. En fait, je suis un orfèvre en la matière. De plus, il s’agit d’un sujet qui m’est très cher. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Et quel est ce sujet soi-disant si spécial ? C’est tout simplement votre serviteur. Bien sûr, je vais parler de moi-même.

Pourquoi ai-je décidé de m’essayer à une langue étrangère, le français ? Je pense que l’histoire de cette question est un tantinet cocasse. Comme tous les étudiants de l’école primaire et de l’école secondaire d’Ontario, j’ai été obligé de suivre un cours de français chaque année scolaire. Malheureusement, à cette époque, je ne trouvais aucun intérêt dans l’étude d’une langue que je n’utilisais jamais hors de la salle de classe.

Enfin, au terme de ma dixième année, j’ai eu la possibilité de laisser tomber le français, ayant reçu pour cette année une note finale éclatante d’un succès pitoyable de vingt-neuf pour cent. Il était bien évident que je n’étais pas costaud en français.

Maintenant, vous avez devant vous un homme entre deux âges … plus près du second que du premier. C’est pourquoi je trouve aussi paradoxal le fait que je sois en train d’étudier cette langue. Je ne suis pas doué pour les langues. J’ai dû bien étudier, beaucoup bûcher pour parvenir au niveau de développement que j’ai atteint. En effet, je m’y suis cassé la tête ! J’aurais pu dire - veuillez me passer cette expression - que je m’y suis cassé le cul, mais ça c’est une expression un peu grossière et d’ailleurs, je ne veux pas vous donner une fausse impression d’où se trouve ma matière grise.

Mais si j’apprends à parler le français, qu’est-ce que je désirerais en faire ? Je pourrais obtenir la bonne réponse aux deux questions les plus essentielles dans n’importe quelle langue :
  • Puis-je avoir une bière ?
  • Où sont les toilettes ?

À part ma légèreté, à part mes frivolités, j’espère arriver à un point où je peux me pencher sur d’autres questions beaucoup plus sérieuses :
  • Comment distinguer le locataire du propriétaire lorsque ces deux personnes me disent à la fois : « Je viens de louer un appartement » ?
  • Pourquoi remercie-t-on un employé quand on n'est pas content de ses services ?
... et enfin...
  • Pourquoi, lorsque je dis à quelqu'un : « Je ne partage pas votre avis », il peut me répondre « Les avis sont partagés » ?


Toutefois, je sais qu’il me reste encore beaucoup à faire pour ne pas parler le français comme une vache … canadienne !

Au lait ! Olé !





Si je peux paraphraser le Général : « Comment voulez-vous parler la langue d'un pays où il existe 246 variétés de fromage ? »





Mille sabords ! Il y a une myriade de mots à mémoriser, il y a pléthore de points phonétiques à peser, une surabondance de subtilité de sens à discerner. En un mot, un véritable labyrinthe de défis linguistiques.

Il y a cinq ou six ans maintenant que la compagnie pour laquelle je travaille a organisé un petit cours de deux séances sur la communication. L’objectif de ce cours était de permettre à tous les employés de travailler avec un professionnel en vue de réviser leur manière de donner un discours, de communiquer en public.

Au point culminant du cours, pour notre épreuve finale, la professeure nous a demandé de mettre la main dans un chapeau pour tirer au sort un morceau de papier sur lequel était écrit un sujet. Par la suite, elle a accordé à chacun de nous précisément deux minutes pour que l'on se prépare à donner un discours de 5 minutes sur le sujet dont il était question.


J’ai déplié mon morceau de papier et j’y ai lu deux mots « papier hygiénique ». Bon, j’ai passé deux minutes à réfléchir sur un des aspects de ma vie les plus délicats et puis je suis arrivé à présenter à mon auditoire un exposé oral qui était, sans vouloir m’en vanter, intéressant et amusant à la fois. Il semble qu’en anglais je sois capable de dérouler mes paroles aussi facilement que je déroule le papier.

Comment y parvenir en français ? Comment parvenir à un point où on atteint une certaine fluidité de la parole, une conversation scintillante ? L'heure de vérité se trouve bien sûr dans la devise de notre professeur : la timidité est l'ennemi. Mort à la pusillanimité ! La lâcheté au poteau ! On se trouve peut-être aux balbutiements du français au sens propre et au sens figuré mais il faut se prendre en main, maîtriser le courage, prendre le taureau par les cornes ! La clé de voûte : des répétitions, des répétitions, des répétitions. Rome ou Paris ne s'est pas fait en un jour. J'ai entendu un dicton il y a des lustres qui explique : Avant de faire de la musique, on fait du bruit.

Le jeu en vaut-il la chandelle ? Le français possède une certaine sonorité sensuelle, une expressivité imagée, un je-ne-sais-quoi qui éveille dans cette âme le désir d’explorer tous les recoins de cette belle langue de Racine fortement enracinée, pour ainsi dire, dans l’Hexagone … sauf le respect que je dois aux autres coins français du monde comme par exemple, la Belgique, le Québec, et cetera.

Pour conclure, j'aimerais vous souhaiter à tous bonne chance dans vos études parce que le jour J n'est pas loin. Mais tout sérieux à part, il faut se divertir. Si ce n'est pas évident, cela m'amuse de jouer avec la langue française. Au-delà du lexique de base, il reste un univers inexploré de communication soit littéraire, soit télévisée, soit entre amis, un pays de cocagne pour cet amateur de la langue. De plus, je peux vous dire que si vous vous amusez deux fois moins que moi dans des furetages dictionnairiques, dans l’examen langagier de cette communication écrite et orale, vous serez une personne très, très heureuse.

Bon, je pense que j’ai suffisamment débité de banalités. J’ai assez déconné à plein tube. Maintenant, je cède ma place devant le pupitre et je passe la parole à mes collègues.

2009-04-08

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