jeudi 26 novembre 2009

Hyères 2009

Du 25 septembre au 17 octobre 2009, trois semaines au total, Elise et moi avons suivi un cours d'immersion à Hyères, France. Nous avions décidé de faire d'une pierre deux coups en essayant de mélanger des vacances et de l'apprentissage, c'est-à-dire, passer du temps en France, dans un pays que nous aimons beaucoup, et apprendre un peu le français, une langue que nous aimerions mieux parler.

Pourquoi Hyères ? Avant de faire quoi que ce soit, ma femme et moi avions fait des recherches sur Internet pour découvrir l'état de choses : quelles écoles existent, quel est le prix d'un cours, quelle sorte d'hébergement est disponible, si telle ou telle école suit le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) ? En plus, puisque nous voulions y aller en automne pour éviter la chaleur d'été, nous voulions un endroit assez agréable pendant cette saison.

En fin de compte, nous avons choisi l'Institut d'Enseignement de la Langue Française sur la Côte d'Azur, autrement appelé par l'acronyme ELFCA. Notre raison pour ce choix était tout simplement une question de coût : les autres écoles étaient chères en comparaison de celle-là. Cependant, après nous être décidés à sélectionner cette école ELFCA, nous avons appris qu'elle offrait un rabais hors saison et en plus, un rabais spécial de 50 % sur un deuxième étudiant. Nous avons encore de la difficulté à croire que nous avons versé aussi peu pour un séjour de trois semaines. La première école que nous avions trouvée, hautement recommandée, voulait nous prendre deux fois et demie de plus !

Je donne un résumé de notre réservation à l'école :
  • trois semaines au total
  • des cours de 8h30 à 12h30, du lundi au vendredi
  • l'après-midi : un séminaire sur divers sujets au moins deux fois par semaine
  • l'après-midi : accès libre au laboratoire de langues
  • hébergement : une grande chambre avec salle de bains attenante
  • 2 repas, 7 jours par semaine : petit déjeuner et dîner
  • notre hôtesse faisait notre lessive
Au total, nous avons payé à peu près trois mille six cent dollars canadiens. Si j'ajoute le prix de nos billets d'avion, nos déjeuners, l'argent de poche, quelques dépenses supplémentaires, la location d'une voiture pour un week-end et une nuit dans un hôtel, des cadeaux pour notre famille, je peux dire que notre voyage d'études ou« notre formation de plaisance » n'a pas coûté très cher, moins de sept mille dollars canadiens au total. Pour mieux comprendre si c'est cher ou non, je peux comparer notre voyage avec un autre. Je viens d'entendre que ma fille et son petit ami ont fait des réservations pour un lieu de vacances à Cuba : une semaine pour deux personnes tout compris pour la somme totale de deux mille dollars canadiens.

Jusqu'ici je parle de la« quantité » de notre voyage, le coût du voyage, ce que l'école nous a offert, maintenant je veux parler de la qualité de notre voyage, du pour et du contre. En général, l'école ELFCA était un bon établissement d'enseignement. Le bâtiment remontait au début des années 90 mais les lieux étaient en assez bon état. Le personnel était gentil, les professeurs étaient enthousiastes. Le laboratoire de langues avait un recueil d'exercices enregistrés sur bande par une des propriétaires de l'école, un recueil que j'ai trouvé compréhensif, intéressant et éducatif. La cafétéria de l'école offrait des déjeuners bon marché et nous y mangions tous les jours.

Les cours donnés comprenaient des exercices de grammaire, d'écoute, des dictées et surtout de la conversation. Tous les professeurs, toutes des femmes, étaient aimables, enthousiastes, sympathiques. Quand même une chose curieuse, une que j'ai retrouvée dans tous les cours que j'ai jamais suivis, était que je passais la plupart de mon temps dans ces cours à écouter les autres étudiants, c'est-à-dire des personnes essayant d'apprendre la langue. J'ai trouvé cette constatation un peu amusante. Les autres étudiants et moi nous aurions dû écouter des locuteurs natifs pour mieux apprendre la prononciation, le vocabulaire, la syntaxe, etc., cependant nous étions tous en train de nous écouter les uns les autres y compris nos balbutiements, nos fautes, nos propres accents. Après réflexion je ne pense pas qu'on puisse éviter ce phénomène. C'est une caractéristique inhérente à une salle de classe remplie d'étudiants : nous sommes tous dans le même bain.

Ma femme était à un niveau intermédiaire et j'étais à un niveau avancé et par conséquent, nous n'étions pas dans la même classe. Son cours avait peut-être plus de structure tandis que ma classe insistait plus sur la conversation et était plus libre. Mes professeurs cherchaient à faire converser les étudiants en parlant des nouvelles, en posant des questions aux étudiants sur leurs expériences à Hyères et aussi en dévoilant une partie de leurs propres vies. C'est là que j'ai entendu des nouvelles intéressantes sur l'école.

Au cours de 2009, le monde a dû faire face à deux crises : la crise économique et la pandémie de la grippe A. En conséquence, il y avait une baisse dramatique du nombre de voyageurs dans le monde et l'école en souffrait elle aussi en voyant une diminution notable d'inscriptions. Plus d'un professeur m'ont fait mention d'une certaine inquiétude si l'école resterait ouverte ou non. Nous étions hors saison et je m'attendais à voir moins d'étudiants néanmoins on m'a dit que le nombre d'étudiants était habituellement supérieur. Voilà un bon exemple de l'effet domino : ces deux crises ont eu des répercussions sur cette petite école de langue située bien loin de ce que nous appelons les centres importants du monde. À ce moment-là, j'ai compris la raison pour laquelle l'école nous avait fait cette offre d'un rabais de 50 % pour un deuxième étudiant : elle cherchait à attirer de nouveaux étudiants en leur donnant une raison convaincante de voyager.

Cette question des crises et les effets y afférents m'a semblé plus important encore quand je me suis mis à regarder de près le coût de la vie en France. Je viens d'essayer de trouver des statistiques sur ce sujet, une comparaison entre la France et la Canada, mais mes recherches sur Internet ont été infructueuses. Par conséquent, je me contente ici de faire part de quelques observations faites pendant mon temps à Hyères.

L'essence était deux fois plus chère en France qu'au Canada. En achetant quelque chose, soit un café, soit un sandwich, je devais garder en tête que le prix était en euros. Probablement que le nombre d'euros que je payais pour une chose était égal au nombre de dollars que je payais au Canada pour la chose en question. À ce moment-là, un euro était égal à 1,6 dollars. Un café à trois euros me coûtait cinq dollars canadiens ! Compte tenu de ce décalage évident des prix entre la France et le Canada, me femme et moi nous demandions comment les Français se débrouillaient financièrement. Si j'ajoutais à cela la baisse de voyageurs dans l'école, je comprenais que le personnel pourrait avoir du mal à joindre les deux bouts.

L'école offrait des choix d'hébergement et nous avons choisi d'habiter avec une famille française pour profiter d'« une immersion totale » comme le site Web de l'école indiquait. Les seules conditions que nous avons ajoutées à notre demande étaient d'avoir une salle de bains attenante, d'avoir une famille sans enfants et d'avoir accès à un lave-linge. En pensant à la famille choisie, je peux dire que l'école a bien réussi à exaucer nos vœux.

Notre chambre avait une entrée privée, une salle de bains attenante et avait aussi accès à une petite cour derrière la maison où je passais assez souvent une ou deux heures l'après-midi à étudier. Cependant, l'aspect le plus important de notre famille d'accueil était les repas et le temps supplémentaire qu'ils nous accordaient pour mettre en pratique nos connaissances du français. À l'école pendant notre séjour, je comparais nos expériences avec celles d'autres étudiants et à mon avis, les étudiants qui avaient décidé de rester dans un hôtel ou de partager un logement avec un ami qui parlait probablement la même langue qu'eux, manquaient l'occasion d'interaction importante avec des locuteurs natifs. J'ai dit à ma femme que j'avais l'impression que chaque repas était un mini-cours, une leçon particulière que nous n'avions pas payée. J'ajoute ici que notre famille était très gentille, aimable et bavarde. Assez souvent nous passions deux heures à table à causer de tout et n'importe quoi.

Un autre service de l'école dont nous avons profité était l'achat de deux bicyclettes. Oui, j'ai bien dit l'achat et pas la location. D'abord, j'ai trouvé cet arrangement un peu bizarre mais à la réflexion, j'ai compris les avantages pour les parties prenantes. L'école vend une bicyclette à un étudiant. À la fin de la semaine, l'étudiant revend le vélo à l'école. Entre-temps, la bicyclette est la propriété de l'étudiant, pas celle de l'école. Les implications légales pour l'école sont que l'école n'est pas obligée de souscrire à une assurance pour l'étudiant. Si l'étudiant se blesse, c'est la faute de l'étudiant. Si la bicyclette est volée, c'est l'étudiant qui perd de l'argent. Si l'étudiant a un accident, c'est l'étudiant qui est responsable, pas l'école.

Ma femme et moi avons acheté deux vélos et ne les avons gardés qu'une semaine. Le seul ennui dans cette affaire était que nous devions payer l'école comptant. Cela voulait dire qu'il nous fallait apporter assez d'argent pour acheter deux vélos à 115 euros chacun. Ensuite, l'école nous a rendu cent euros pour chaque bicyclette; le coût d'une bicyclette n'était que de quinze euros par semaine. Avoir assez d'argent en espèces n'était pas grand chose, mais c'était une chose supplémentaire à ajouter à notre budget.

Tout bien considéré, nous avons trouvé notre voyage en France très intéressant, très agréable. En ce moment nous ne savons pas quand nous allons y retourner, mais nous avons bien l'intention d'y retourner un jour.

2009-11-26

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