vendredi 16 juillet 2010

Le Sommet du G20 à Toronto


En juin, 2010, le Canada a accueilli les sommets du G8 et du G20; le G8 à Huntsville et le G20 à Toronto. Le Canada est censé avoir dépensé plus d'un milliard de dollars pour organiser ces réunions y compris la sécurité y afférente et les journaux sont encore remplis de toutes sortes de questions sur la raison d'une telle dépense. Nous allons en discuter pour une éternité en essayant de comprendre les raisons qui expliquent et qui justifient un montant d'un milliard de dollars. Protéger le G8 dans une petite ville est plus simple que de protéger le G20 dans une ville aussi grande que Toronto et le Canada aurait-il pu concevoir un meilleur moyen de dépenser cet argent ?

L'aspect le plus important du sommet du G20 à Toronto est le soi-disant manque de protection aux yeux du public. Tout au long des trois jours du sommet, on a vu pas mal de problèmes de sécurité. J'habite au centre-ville et j'ai eu des occasions de regarder à la télévision le reportage de la chaîne locale et même d'être témoin moi-même de tout ce qui s'est passé dans la rue, dans mon propre voisinage. Il y a eu des émeutes : des affrontements entre la police et les manifestants, le vandalisme de magasins et l'incendie des voitures de police. C'est une chose de voir ce genre d'événements à la télévision mais c'est autre chose de le voir avoir lieu juste à l'extérieur de la porte d'entrée de mon propre immeuble.

Ma femme et moi avons un condo appart au huitième étage. De notre balcon, nous pouvons voir le croisement des rues Queen et Beverley, l'un des centres de violence en ville. Par conséquent, nous avons été aux premières loges. La chaîne de télévision locale de CP24 a eu des cameramen dans la rue. Je pouvais voir ce qui se passait soit en regardant ma télé, soit en regardant la rue de mon balcon. C'était incroyable. J'ai dit à ma femme qu'habituellement c'est le genre d'événement dont je suis au courant en lisant le journal, non pas sur le vif ! Hé ! Jusqu'à ce moment, j'avais vu des émeutes à la télé mais à ce moment-là je participais à une émeute !

Je remarque dans tous les journaux, le public est en train d'exiger que le gouvernement ouvre une enquête sur les actions des forces de l'ordre pendant le sommet. Le Canada a vu le plus grand nombre d'arrestations pendant une manifestation de son histoire et on se demande pourquoi. Cependant, il y a à mes yeux une autre question à soulever et c'est la question de savoir pourquoi les manifestants se sont comportés tels qu'ils l'ont fait. J'ai été témoin de certains incidents qui mettent en question les intentions de ces manifestants.

Plusieurs fois j'ai vu les manifestants crier après les policiers en proférant un torrent d'injures. Il m'a semblé tout à fait bizarre de regarder un individu crier à un seul policier comme si le policier lui-même était responsable de tel ou tel problème. J'ai même vu des gens qui portaient un type de bâton, peut-être pour agiter un drapeau, qui l'utilisaient pour donner un coup de bâton aux boucliers des unités antiémeute. À un moment, j'ai vu un inconnu jeter telle ou telle chose blanche qui a décrit un arc au-dessus de la foule avant de frapper un policier à cheval. Le policier a perdu son équilibre et il est tombé par terre. Scandaleux !

Ma femme et moi avons regardé les nouvelles où les cameramen en ville de notre chaîne locale étaient parvenus à filmer le vandalisme de plusieurs magasins. Nous sommes sortis tard dans l'après-midi pour faire le tour de notre voisinage et nous avons découvert la destruction de ce groupe de Black Bloc. Nous avons pris des photos digitales avec notre appareil photographique et nous avons posté par la suite nos photos en ligne. Nous étions ahuris : notre voisinage ! Il ne s'agissait pas d'images tirées du journal; ce n'était pas un événement qui s'était déroulé ailleurs dans le monde; tout ça s'était passé dans nos parages.

Je connais la ville de Toronto depuis une quarantaine d'années. Je n'ai jamais vu une chose pareille. Toronto est paisible, tranquille et calme. Bien sûr nous avons nos moments mouvementés : samedi soir dans le quartier des boîtes de nuit, dans la rue après un jeu de hockey ou les manifestations devant tel ou tel consulat; mais jamais une émeute ! J'espère que je ne vais plus voir ce niveau d'anarchie à Toronto. J'aime la tranquillité de mon style de vie en ville à Toronto et j'espère la garder.

Mes photos et vidéos

2010-07-15